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1808. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Tancrède de Visan, avec ses Paysages Introspectifs que précédait une curieuse et savante préface sur le symbolisme, a essayé de renouer la chaîne que les naturistes avaient rompue.

1809. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Une telle opinion, si elle était respectée et pouvait triompher, ne serait, du reste, que la confirmation volontaire et éternisée de l’immense faute commise par un clergé qui avait des ordres savants à son service, et même des hommes de génie, et qui n’a jamais songé à répondre péremptoirement et carrément, une fois pour toutes, aux effroyables calomnies qui n’entamaient pas que la personnalité d’un seul pape, mais, aux yeux du monde, jusqu’à la papauté elle-même !

1810. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

L’humoriste est ici un moraliste qui se déguise en savant, quelque chose comme un anatomiste qui ne ferait de la dissection que pour nous dégoûter ; et l’humour, au sens restreint où nous prenons le mot, est bien une transposition du moral en scientifique.

1811. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Avec cela, beaucoup de lecture, de savoir, de justesse et de discernement dans l’esprit, sans opiniâtreté, mais avec fermeté ; fort désintéressé, toujours occupé, avec une belle bibliothèque, et commerce avec force savants dans tous les pays de l’Europe, attaché aux étiquettes et aux manières d’Espagne sans en être esclave ; en un mot, un homme de premier mérite, et qui par là a toujours été compté, aimé, révéré beaucoup plus que par ses grands emplois, et qui a été assez heureux pour n’avoir contracté aucune tache de ses malheurs militaires en Catalogne. » Ce portrait épanouit le cœur.

1812. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

C’est ce que nous devrions faire aujourd’hui, une édition savante des œuvres complètes d’Hugo. […] L’édition choisie d’Hugo doit donc être renvoyée, très soigneusement, aux calendes de la fin du vingtième siècle, et notre office à nous, sans plus, est de faire l’édition complète, et l’édition savante. […] Henry Mayer a composé d’une façon très savante et très originale le rôle du docteur Kervil. […] Ils ne se disent pas un mot, et Soindres se laisse aller, étant très peu délicat, décidément, de sa nature, à flirter ou au moins à se promener beaucoup sous les arbres avec une petite fille savante, très douce du reste et charmante, amie de Cécile, et qui s’appelle Mlle Motreff. […] Guy a tracé très finement la silhouette du gentilhomme campagnard mi-parti savant, mi-parti homme du monde.

1813. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Ils sauront que leur seule autorité d’écrivains, de penseurs et de savants leur confère une mission morale, et que ce serait plutôt s’amoindrir que de briguer le plus petit strapontin dans l’un quelconque de nos parlements. […] Moréas abuse des coupes libres, d’une rythmique imprévue, savante et riche en tournures, elle se compose du Pèlerin passionné, des Étrennes de Doulce, d’Autant en emporte le Vent ; dans l’autre, le poète nous montre des soucis plus sérieux de classicisme, sa poétique est moins indépendante, ses vers plus réguliers, nous y lirons des églogues comme Ériphyle, et toute une suite de gracieuses sylves.

1814. (1896) Le livre des masques

Étudiant un écrivain, on aime (c’est une manie que Sainte-Beuve nous légua) à connaître sa famille spirituelle, à dénombrer ses ancêtres, à établir de savantes filiations, à noter, tout au moins, des souvenirs de longues lectures, des traces d’influence et le signe de la main mise un instant sur l’épaule. […] Il sait observer, combiner, déduire ; ses romans, ses drames, ses poèmes sont des constructions solides dont l’architecture pondérée plaît par la savante symétrie des courbes, toutes dirigées vers un dôme central où l’œil est sévèrement ramené.

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