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8. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Deshays  » pp. 134-138

À gauche de celui qui regarde le tableau, le préteur et ses assistants élevés sur une estrade ; au-dessous du même côté, le sacrificateur, son dieu et son autel renversé ; à côté vers le milieu, le jeune acolyte ; vers la droite le St debout, et lié ; derrière le saint les soldats qui l’ont amené. […] Le saint a les bras élevés, la tête renversée et les regards tournés vers le ciel. […] Il faut voir après cela, les détails ; les têtes de ces satellites ; leurs actions ; le caractère du préteur et de ses assistants ; toute la figure du saint ; tout le mouvement de la scène. […] La Sainte Anne faisant lire la Ste Vierge ; ce n’est pas cela. La Ste Anne fait une lecture et la Ste Vierge l’écoute.

9. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Maynard »

Et ce n’était pas pour le saint qui est au ciel et qui a laissé sur la terre des œuvres vivantes, lesquelles disent mieux ce qu’il fut qu’aucune plume d’homme ou de génie, ce n’était pas pour le saint qu’il fallait regretter cette lacune. […] Les saints se passent très bien de la gloire du monde. […] c’est non seulement relever l’adorable saint méconnu, ce qui est une justice, mais c’est encore relever la Sainteté elle-même, ce qui est une leçon ! […] La grande sainte Thérèse elle-même, la carmélite brûlante, la fondatrice de tant de couvents, a autant d’amour que Vincent, mais n’a pas son humilité. […] D’autres viendront peut-être encore qui lui reprocheront d’avoir fait perler la goutte de sainte lumière qu’il y jette sur la politique de Richelieu et de Mazarin.

10. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Pourquoi ce Livre d’Or d’une noblesse recherchée et retrouvée dans cette foule, que le poète Barbier appelle une sainte canaille, et qui est bien au-dessus de tous les blasons du génie, de la gloire et du caractère, privilèges insolents de toutes les grandes personnalités de l’Histoire ? […] Michelet, malgré sa dévotion pour les Saintes révolutionnaires dont il écrit la légende, a mieux aimé (peut-être n’était-il pas libre dans ce choix) se répéter et se recopier que de penser et d’écrire à neuf. […] Pour Michelet, pour cet hagiographe de la Révolution française, les saintes de la Révolution ne sont pas toutes à la même place dans le ciel, et les très grandes saintes, comme sainte Olympe de Gouges, sainte Rose Lacombe, sainte Théroigne de Méricourt, sainte Roland, sainte Duplay, y sont bien au-dessus, par exemple, de sainte Condorcet et de sainte de Staël. Quant à sainte Condorcet, il fait ce qu’il peut pour la placer très haut dans le paradis jacobin et philosophique entr’ouvert à ses mystiques regards au-dessus de la tête de la déesse de la Raison, et ce n’est pas sa faute, à lui, si elle n’y a pas une des plus splendides auréoles : « Elle ressemblait — dit-il — à l’ange de la métaphysique. » Apparemment, un des anges du paradis en question ! […] Mais, pour sainte de Staël, c’est bien différent ; on voit l’instant où la canonisation va se trouver impossible.

11. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Mais si au Roi vous ajoutez le Saint, si le nimbe entoure la couronne, oh ! […] Les papes qui étaient presque des saints, et les empereurs qui étaient des scélérats et des brigands. […] bien grand dans Saint Louis, mais il l’est bien moins que le Saint. […] Mais cette étrange et surnaturelle grandeur du Saint dans le Roi, on ne l’a vue qu’une fois, et cela n’a jamais recommencé. […] S’il avait vu davantage le Saint dans le grand homme, son histoire aurait pris un bien autre aspect. — Mais la plume de M. 

12. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Malgré son sujet et son titre (une vie de Sainte !) […] disons ce que c’est que le livre qu’il a intitulé Sainte Marie-Madeleine ; disons-le bien vite, ne fût-ce que pour être cru ! […] C’est l’histoire intime et interprétée des sentiments humains de sainte Madeleine pour N. […] Elle vient de la déclamation foncière de l’auteur dans ce livre faux de Sainte Marie-Madeleine. […] Sainte Marie-Madeleine, par le R. 

13. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

« Roi des saints ! […] conduis-nous, saint roi de la chaste enfance ! […] si la force me revenait comme jadis, Trinité sainte ! […] ô loi sainte ! […] Qu’elle a suive de préférence la loi d’un saint hymen, inviolable et pur, inaccessible à tout criminel désir !

14. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Joinville : relation de son œuvre aux vies de saints. — 3. […] Chroniques et vies de saints du xiiie siècle. […] L’Histoire de saint Louis est une vie de saint. […] » au saint jeudi, ou d’aimer mieux avoir fait cent péchés mortels que d’être lépreux. […] Il a assez de bien en lui, pour être à l’aise avec ce saint, et ne pas se sentir condamné par tant de vertu.

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