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228. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Mais pour d’autres plus sérieux, plus consciencieux, ce fut une révélation et un stimulant. […] Mais je ne pense pas qu’on puisse prendre réellement au sérieux son érudition germanique. […] Mais cette tendance historique produisit des œuvres plus sérieuses et plus durables. […] Les problèmes humains ne se posaient pas devant lui avec le même fatalisme, disons-le franchement : avec le même sérieux. […] Alexandre Dumas n’y mit pas sans doute le sérieux et la passion d’Edgar Quinet, d’Eugène Sue, de George Sand ou de Félix Pyat.

229. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Musset, Alfred de (1810-1857) »

Alphonse de Lamartine Alfred de Musset, soit qu’il éprouvât lui-même cette fastidiosité du sublime et du sérieux, soit qu’il comprît que la France demandait une autre musique de l’âme ou des sens à ses jeunes poètes, ne songea pas un seul instant à nous imiter. […] Gustave Flaubert Musset aura été un charmant jeune homme et puis un vieillard, mais rien de planté, de rassis, de carré, de sérieux dans son talent (comme existence, j’entends) ; c’est qu’hélas !

230. (1890) L’avenir de la science « IX »

Assurément, c’est une bien vaine existence que celle de l’érudit curieux qui a passé sa vie à s’amuser doctement et à traiter frivolement des choses sérieuses. […] Pénétration la plus intime des secrets de la psychologie spontanée, haute habitude de la psychologie et des sciences philosophiques, étude expérimentale de l’enfant et du premier exercice de sa raison, étude expérimentale du sauvage, par conséquent connaissance étendue des voyages, et autant que possible avoir voyagé soi-même chez les peuples primitifs, qui menacent chaque jour de disparaître, au moins avec leur spontanéité native ; connaissance de toutes les littératures primitives, génie comparé des peuples, littérature comparée, goût délicat et scientifique, finesse et spontanéité ; nature enfantine et sérieuse, capable de s’enthousiasmer du spontané et de le reproduire en soi au sein même du réfléchi.

231. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Ici se révèle, mêlée à ses qualités ordinaires, une supériorité de sensibilité et de sérieux qui ne s’était jamais produite, même dans les meilleures inspirations de Monselet, avec cette netteté, et qui nous a causé presque de la joie. […] Monselet a été toujours sérieux, quand il n’a pas été triste, tout le long de ce volume, et je n’y ai guères compté qu’une anecdote vraiment gaie, et enlevée dans l’ancienne manière de l’auteur.

232. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Que l’ancien droit romain à son premier âge fut un poème sérieux, et l’ancienne jurisprudence une poésie sévère, dans laquelle on trouve la première ébauche de la métaphysique légale. — Comment chez les Grecs la philosophie sortit de la législation Il y a bien d’autres effets importants, surtout dans la jurisprudence romaine, dont on ne peut trouver la cause que dans nos principes, et surtout dans le 9e axiome [lorsque les hommes ne peuvent atteindre le vrai, ils s’en tiennent au certain]. […] Ainsi tout l’ancien droit romain fut un poème sérieux que les Romains représentaient sur le forum, et l’ancienne jurisprudence fut une poésie sévère.

233. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 470

Il ne s’est encore exercé que dans des bagatelles, & sortiroit peut-être de son talent, s’il entreprenoit un Ouvrage sérieux & de longue haleine.

234. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Boileau régna, mais à la façon sérieuse de Malherbe, et on ne peut dire que ce fut un prince des poètes  ; c’en fut plutôt l’oracle et le conseil. […] Ce fut Voiture cultivant des genres sérieux, un Gresset qui avait tout à fait réussi. […] Il disait de bonnes choses, et tout ce qui se peut dire de judicieux de la part d’un homme sérieux, instruit de l’antiquité, amateur du goût solide, mais que le rayon poétique direct n’éclaire pas. […] Dès qu’il y avait quelque chose de sérieux, il s’en tirait volontiers ainsi, par une plaisanterie et une gentillesse38. […] Cette veine de larmes, en fécondant la seconde partie de ses œuvres, donna à sa renommée poétique un caractère sérieux et touchant, que salua avec transport la société renaissante, et qui couronna dignement sa vieillesse.

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