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406. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Cabanis lui dit un jour : « Vous voulez publier un ouvrage de morale, un ouvrage sérieux ; commencez plutôt par donner un roman. […] C’est un roman par lettres, tout pastoral, qui sent la candeur de la jeunesse et presque de l’adolescence. […] Il y a dans ce roman comme un écho mêlé de Florian et de Werther ; c’est du Werther d’après Gessner et Oberlin. […] Droz n’attachait d’ailleurs à ce roman que peu d’importance, et il ne le recueillit point dans ses Œuvres. […] Ce serait piquant à remarquer, si, somme toute, le roman n’était trop faible.

407. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Dans Delphine, l’auteur a voulu faire un roman tout naturel, d’analyse, d’observation morale et de passion. […] La première lettre se prenait aux caractères du roman qui est jugé immoral ; Delphine s’y voit confrontée avec l’héroïne d’un roman injurieux, de laquelle on a également voulu, de nos jours, rapprocher Lélia. […] Laissons au roman, à la poésie de nos neveux, le frais coloris de ces mystères ; nous en sommes trop voisins encore. […] Ici une main dispensatrice rendait la scène facile et ouvrait une part large au drame et au roman, par une sage économie de moyens. […] Ces personnages de roman sont complexes.

408. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nau, John-Antoine (1873-1918) »

John-Antoine Nau, qui, sous ce titre banal, Au seuil de l’espoir, nous apporte un poème serré, massif et concis, infiniment plus près de la forme possible du roman en vers que celui de M.  […] John-Antoine Nau n’a point de prétention au roman, et son livre se présente sans explications préalables d’aucune sorte.

409. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Qu’importe de savoir qui a eu la première idée d’un conte, d’un roman, d’un drame ? […] Anatole France ; il aime tant les chats qu’il en a mis partout dans ses romans !)  […] Bourget a dédié l’un de ses romans, tandis que M.  […] Le Roman naturaliste, p. 78. […] Un Roman parisien.

410. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

« La consigne est de blaguer », écrivait Louis Dumur, qui y publia les chapitres de son roman Albert, d’un ordre pourtant sévère. L’inspiration de ce roman était assez pessimiste, ce qui n’empêchait pas M.  […] Il faut aimer la liberté. » La liberté, nous l’avions alors : c’était pour nous, de prendre possession de tout ce qui nous entourait, de rouler sur l’herbe, de moissonner les fleurs, de faire jouer les serrures verrouillées, et c’était pour moi, souvent, de m’entretenir en silence avec les peintures des galeries et les grandes ombres du clair de lune, car déjà j’avais la tête farcie de romans dévorés en cachette.

411. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Les impuissances de l’auteur servent au développement du critique : il essaie le roman et la poésie, de façon à connaître le métier. […] Puis — comme, pour obtenir le grossissement des faits sans lequels l’observation, partant l’explication auraient été impossibles, Taine recueillait les cas anormaux, singuliers, extrêmes, somnambulisme, hypnotisme, hallucination, aliénation mentale, — nos littérateurs ont estimé que le propre objet du roman sérieux était le moi détraqué, jamais le moi normal, et qu’il n’y avait point de psychologie sans névrose. […] Il a fait la critique de lui-même, dans ce roman de Dominique (1863) qui est, en dehors de toutes les écoles, une des œuvres excellentes du roman contemporain : dans une forme impersonnelle, avec une délicate psychologie, il a mis les doutes, les amertumes, le renoncement final de l’homme qui a essayé de créer et qui a jugé sa création médiocre. […] En 1834 parut le roman de Volupté.

412. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Il est question dans le roman d’Adèle de Sénange d’un personnage qui ne parle point sans placer trois mots presque synonymes l’un après l’autre, qui ne vous salue, par exemple, qu’en vous priant de compter sur sa déférence, ses égards, sa considération. […] Il y a trois volumes en tout : l’un est le roman de Jacopo Ortis ; l’autre est un volume de Tacite (le poète, dès ce temps-là, ne sortait jamais sans un Tacite, en prévision de ses futures destinées) ; enfin, le troisième volume est Paul et Virginie. […] ce feu d’une passion qui s’allume à l’autre, ce roman qui va naître du roman, aura-t-il la même pureté, la même simplicité d’expression ? […] Les Confidences sont, en effet, un roman.

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