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1353. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Il n’y a pas jusqu’aux rangées de baquets, déposés contre ses murs, qui ne lui donne le pittoresque ruineux d’un casino romain, dessiné par Hubert Robert. […] Et cette perspective fait dire aux uns que l’exil, c’est la condamnation à mort, ainsi que le comprenaient les Romains, fait dire au cosmopolite Nefftzer que l’exil n’existe pas.

1354. (1940) Quatre études pp. -154

Manzoni prend comme sujet de son inspiration les grandes fêtes de l’Église romaine, la Noël, la Pentecôte ; et lorsque meurt Napoléon, au lieu d’exalter l’Individu qui a porté la puissance de l’homme au-delà de toute limite imaginable, il tire de son exemple une leçon d’humilité chrétienne. […] Pour citer des exemples, la décadence romaine n’a pas un détail qui ne soit rigoureusement exact ; la barbarie mahométane ressort de Cantemir, à travers l’enthousiasme de l’historiographe turc, telle qu’elle est exposée dans les premières pages de Zim Zizimi et de Sultan Mourad. » Victor Hugo n’avait-il pas le droit d’inventer librement ses admirables images épiques ?

1355. (1887) Essais sur l’école romantique

Je vois la Grèce de Périclès devenir une province macédonienne, puis romaine ; je vois la Rome d’Auguste se faire la débauchée de Tibère et de Néron ; je vois l’Italie des Médicis cent fois prise et reprise, et disputée comme une maison de plaisance par trois puissances usurpatrices. […] Je sais que, depuis ma première déclaration, le drame est monté au Capitole, et a dit aux Romains de la jeune littérature : « Il y a six ans, à pareil jour, j’ai sauvé l’art dramatique ; allons en rendre grâce aux dieux. » Mais, moi, je suis resté au bas de l’escalier ; et, comme les poètes campaniens qui poursuivaient Scipion de leurs sarcasmes patriotiques et raillaient ce Grec qui imposait à Rome la langue et la littérature des vaincus, je me suis permis de siffler le triomphateur, et de dire qu’il n’y avait pas lieu à remercier les dieux de sa dernière victoire, mais bien plutôt à les accuser de ne prendre aucun souci des affaires humaines, puisque leurs foudres dorment au ciel pendant qu’on profane ici le temple où ont sacrifié Molière et Shakespeare. […] Je ne parle pas des deux ou trois douzaines de jeunes gens, nouvellement échappés du collège, qui lui payent tribut pendant la première année de leur liberté, et qui lui offrent, comme chez les Romains, leur première barbe ; ces jeunes gens-là ne sont pas, j’imagine, l’époque ; c’est à peine s’ils en sont un des plus intéressants ridicules.

1356. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Elles donnent, aux personnes qui n’ont pas eu le loisir de lire Plaute et Térence, une idée, assez exacte en somme, de ce que fut, il y a vingt-deux siècles, la comédie romaine. […] Ne croyez pas non plus que ces enlèvements, ces naufrages, ces disparitions et ces reconnaissances, sans lesquels il n’y a point de comédie romaine, soient des machines de pure convention. […] Les Romains avaient le théâtre trois fois par an, régulièrement (ludi scenici) ; il faut ajouter à cela les spectacles offerts à l’occasion de l’entrée en charge (ludi honorarii) ou des funérailles des très hauts fonctionnaires (ludi funebres). […] Nous l’aimons pour tout ce qu’il nous rappelle : parce qu’il est le petit-fils des Daves romains, et des Trivelins d’Italie, et de maître Renard le Gaulois, et qu’il est le grand-père de Figaro ; parce qu’il est le premier personnage comique, et le plus considérable, qui soit sorti de l’imagination populaire à l’origine du théâtre ; parce qu’il représente quelque chose de très clair, de très bon en somme, et d’éternellement cher à la foule : la gaie revanche du faible contre le fort.

1357. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

» Samsthanaka a une impiété d’empereur romain. […] Il venait de prendre une telle importance par l’argent qu’il nous avait prêté pour faire face à l’indemnité de guerre (49 milliards, ce n’étaient pas les bas des paysans qui avaient fourni cette somme) ; il avait si bien et si vite trouvé moyen, nos troupes ayant quitté Rome, de supprimer la chaîne du Ghetto et de devenir citoyen romain et de posséder le sol, ce qui lui permettrait, s’il le croyait nécessaire, d’acheter Rome et de la faire passer par un troisième état, en prévision duquel il commençait par faire reléguer le Pape dans un coin du Vatican ; il venait de contribuer si puissamment au rétablissement de la République, forme politique où il a le plus de chances d’être le roi, que j’ai cru le moment venu de le signaler aussi rapidement que l’exige le théâtre.

1358. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Avant-propos Dans la série d’études sur nos grands écrivains qui aura pour titre général En lisant… je me propose, en lisant, en effet, avec mon lecteur, l’auteur ce jour-là choisi, de le situer dans son temps et dans le monde particulier où il a vécu ; de reconnaître son tempérament et son caractère surtout à ce qu’il en a dit ou à ce qu’évidemment il en a laissé percer ; de saisir la nature particulière de son génie et de la faire saisir sur le texte même ; d’éviter le plus possible les idées générales et d’atteindre l’intimité même de l’auteur, de vivre, autant qu’il est loisible, avec lui. Je voudrais enfin que « En lisant… » équivalût à peu près à « En conversant avec… » Le projet est parfaitement téméraire. Le réaliser à demi, ou moins encore, est le succès que je n’espère pas, mais que je souhaite. E. F.

1359. (1897) Aspects pp. -215

Quand, au bout de plusieurs mois, il est las de ces atermoiements, une catastrophe subite chez ses hôtes, les Boccanera, lui dévoile les dessous ténébreux des intrigues romaines. […] Zola, parfois banales et assommantes, extraites, dirait-on, d’un guide Conti quelconque. — Puis Pierre entre en relations avec la société romaine. […] Zola varie peu ses procédés : les explications minutieuses, les cours d’histoire romaine, les retours en arrière, les descriptions tiennent une place énorme.

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