/ 1550
226. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

À trois lieues de Paris, on disait sans rire : le grand Malezieu ! […] On riait de lui et il s’y prêtait ; il avait une singularité des plus remarquables, et qui ne nuisit pas à sa fortune : c’était un nez immense, mais un nez dont il paraît qu’on ne se peut faire aucune idée. […] Louis XIV lui-même s’était déridé une fois, et il avait ri d’un rire naturel à l’une des espiègleries dont cet abbé au nez royal était le sujet.

227. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Ces sons imitatifs auront été mis en usage principalement quand il aura fallu donner des noms aux soupirs, au rire, aux gemissemens, et à toutes les expressions inarticulées de nos sentimens et de nos passions. […] Notre premier mouvement que la politesse même a peine à reprimer en beaucoup de pays, est de rire de lui et de le contrefaire. […] Nous rions du vers où Du Bartas dit en décrivant un coursier, le champ plat bat, abbat. […] Elle guindée du zephire sublime en l’air vire et revire, et y déclique un joli cris qui rit, guerit et tire l’ire des esprits mieux que je n’écris.

228. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Je riais et admirais l’intrépidité de G… ; il riait aussi et nous comparait à Paul et à Virginie. […] Tout le monde rit et parle comme moi. […] … Je doute, il assure ; je ris, il soupire. […] À Monte Carlo déjà, je devins rose et me mis à rire de joie jusqu’à Nice. […] Ne riez pas seulement.

229. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »

Je ne nommerai que Gresset, chez qui point déjà un air de rêverie mélancolique étouffé sous la volonté de rire, et Piron, l’intarissable, gaillard et drolatique Piron, qui n’a jamais rien dit de plus plaisant que les mots de bonne foi où il se mettait sans rire au-dessus de Voltaire.

230. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Contes de Noël »

Description brève de ce lieu de plaisir : le jardin éclairé par des verres de couleur, les bosquets, qu’on dirait en zinc découpé, la cascade et la grotte en carton sous laquelle on passe… Il remarque, parmi les promeneuses, une fille d’allure effarouchée, l’air minable, vêtue d’une méchante robe et coiffée d’un énorme chapeau, très voyant, qui fait que les hommes se retournent sur son passage avec des rires et des plaisanteries. […] Il fait un couac… et voit rire Méniquette, qui est assise sur le premier banc, « du côté de la sainte Vierge ».

231. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vielé-Griffin, Francis (1864-1937) »

. — Le Rire de Mélissa (1896). — Poèmes et poésies (1896). — La Clarté de vie (Chansons à l’ombre, Au gré de l’heure, In memoriam, En Arcadie) [1897]. — Phocas le Jardinier (1898). — La Légende ailée de Wieland le Forgeron (1899). […] Son pays modela sa joie, il exprime la joie de son pays ; le décor offrit au poète le don et la variété de son spectacle ; il me paraît que c’est en lui que le poète a retrouvé l’enseignement du vieux potier et le rire de Mélissa.

232. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Charles Monselet »

On n’en pouvait plus ; on pleurait à force de rire. Les éclats de ces rires faisaient danser les vitres, et les chansons déchevelées bondissaient comme des Bacchantes jusqu’à ce plafond qui semblait tourner comme le ciel et contre lequel elles jetaient et brisaient leurs verres.

/ 1550