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585. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Desjardins pour rester avec Léon XIII. […] Il y a pourtant une différence, c’est que Chateaubriand démissionnaire resta démissionnaire, et que Volney démissionnaire fut maintenu sénateur et resta sénateur pendant tout l’Empire, et, de plus, fut créé comte. […] Tout cela restait confus dans nos esprits. […] Le fait est qu’il y resta longtemps. […] Il resta intact.

586. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Homère était seul, et il est resté. […] S’en est-il guéri ou en resta-t-il malade ? […] Il ne vous restera ensuite qu’à combiner et à mettre en œuvre. […] L’harmonie est une des choses les plus sérieuses qui restent à soigner. […] Depuis George Sand l’école idéaliste est restée la même.

587. (1922) Gustave Flaubert

À cet oncle Parain, ou « père Parain », provincial gaillard, gourmand, Gustave restera tendrement attaché. […] Et il ne resta du procès que le bruit nécessaire pour assurer le succès du roman lorsqu’il parut en volume chez Michel Lévy. […] On pourrait, je crois, y joindre l’influence de Montaigne, qui resta toujours une des lectures favorites de Flaubert. […] Toujours est-il que les opinions sur Bouvard et Pécuchet restent très partagées. […] Le schème lui est resté dans la tête comme celui du tableau de Gênes, s’y est peu à peu transformé et nourri.

588. (1864) Le roman contemporain

Beaucoup le croyaient, d’autres restaient incrédules. […] George Sand était restée seule, triste et découragée. […] Dans la pâte nouvelle il est encore resté beaucoup de vieux levain. […] Que resta-t-il alors dans ses ouvrages ? […] Fantine était belle et resta pure autant qu’elle put.

589. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Un écrivain peut avoir été célèbre de son vivant, pour une raison, et le rester après sa mort pour une autre. […] … » ; « Peut-on rester indifférent en face des problèmes religieux ? […] Les vingt-quatre, les neuf, les douze l’avaient gouvernée tour à tour, et, détail qui la caractérise très particulièrement, elle était restée, malgré son passé gibelin, la grande agence bancaire du pape. […] L’Allemagne restait le domaine des professeurs, l’Italie et l’Espagne celui des artistes. […] Ils restent les chefs de la pensée française, précisément par cette maîtrise de leurs propres dons, par ce contrôle exercé sur leur talent, et pour ne s’être jamais permis l’outrance de leurs facultés.

590. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Néanmoins, si nous nous en rapportons au témoignage de l’histoire, nous ne trouvons pas d’exemple que dans les arts un homme de génie soit resté ignoré. […] On saura plus tard que l’auteur des Rougon-Macquart a pu écrire pendant trente ans, et que sa pensée est restée méconnue de ses contemporains. […] On sait avec quelle bonne grâce il s’est soumis à l’enquête physiologique du docteur Toulouze, comment il a osé subir ses épreuves dont tant d’hommes seraient restés amoindris. […] À cause de Hugo, le culte des proportions naturelles resta méconnu. […] Ils restent liés entre eux par des liens très étroits ; ils constituent dans leur ensemble une magnifique unité.

591. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

» — Je voudrais pouvoir rendre le passionné et le délicat de la plainte ; mais comment y réussir sans les vers, et comment rester exact et littéralement fidèle si l’on voulait rimer ? […] Le poëte se représente dans la situation d’un messager qui vient annoncer à celle-ci la mort de ses fils, croyant que c’est là tout son malheur ; mais tout d’un coup, et tandis qu’il parle, il est témoin de la mort des filles restées auprès de leur mère. […] Rien de plus frais, de plus distinct et de plus net que cette peinture ; pas un trait n’y est vague ni de convention ; tout s’y anime et y vit aux regards, et y luit de sa juste couleur, ce qui fait que l’image est restée toute jeune, toute neuve et comme d’hier, dans un si vieux sujet. […] » Bien que le plus grand nombre des traits qui composent ce tableau entre d’ordinaire, bon gré, mal gré, dans toute description du printemps, et que la poésie, en émigrant vers le nord, n’ait cessé de s’inspirer et de se ressouvenir de ces mêmes anciennes peintures du midi, comme si dans leurs objets elles restaient toujours présentes, on peut s’assurer qu’il n’en était pas ainsi pour Méléagre, et qu’il avait bien réellement sous les yeux le spectacle fortuné qu’il décrit. […] Cette épigramme se peut comparer pour l’image et aussi pour le sentiment à cette autre d’Asclépiade : « De grâce, ô Couronnes, restez-moi là suspendues à cette porte, sans secouer précipitamment vos feuilles, ô Couronnes que j’ai trempées de mes pleurs ; car les yeux des amants en sont tout chargés.

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