Eh bien, l’histoire de cette aimable et pieuse Russe, femme du monde restée femme du monde, heureusement ! […] J’aurais mieux aimé qu’elle fût restée dans cette pénombre qu’avec son goût et son détachement de toute gloire, elle avait choisie. […] Elle resta toujours dans cet entre-deux de la vie ascétique et du monde, du monde encore et de la vie de la pensée. […] Ainsi Mme Swetchine, si j’osais, moi, la caractériser, ne serait guère plus que le type de la femme restée femme malgré les milieux et les éducations qui auraient dû la faire grimacer. […] Je connais un théologien mystique qui, autrefois, fut un poëte et qui l’est resté pour mettre encore cela dans l’encensoir d’or qu’il a allumé devant Dieu, et qui préfère, lui, le fragment sur la Résignation ; mais moi, non !
Ainsi à mesure que les lois physiques ont été connues, l’empire des volontés surnaturelles s’est trouvé de plus en plus restreint, étant toujours consacré surtout aux phénomènes dont les lois restaient ignorées. […] Car, la pensée continue d’une subite perturbation arbitraire dans l’économie naturelle doit toujours rester inséparable, au moins virtuellement, de toute théologie quelconque, même réduite autant que possible. […] Mais cette transformation décisive, quoique de plus en plus urgente, a dû rester jusqu’ici essentiellement impossible, faute d’une philosophie vraiment propre à lui fournir une base intellectuelle indispensable. […] Tous les débats habituels sont restés essentiellement concentrés entre les diverses classes supérieures ou moyennes, parce qu’ils se rapportaient surtout à la possession du pouvoir. […] Mais, même quand on condense le plus possible les vraies conceptions encyclopédiques, on ne saurait réduire la philosophie inorganique à cet élément principal, parce qu’elle resterait alors complètement isolée de la philosophie organique.
C’est là le point faible de cette philosophie ; si elle veut rester fidèle à elle-même, elle épuise sa puissance dans une négation et un cri d’enthousiasme. […] Au contraire, ils étaient d’accord sur les apparences, et quelles qu’eussent été les expériences accumulées, ils seraient restés d’accord sur les apparences sans s’accorder jamais sur leur interprétation. […] Toute loi peut se décomposer en un principe et une loi, mais il est bien clair par là que, si loin que l’on pousse cette décomposition, il restera toujours des lois. […] Se rétrécira-t-elle ainsi en tendant vers zéro, ou bien restera-t-il un résidu irréductible qui serait alors l’invariant universel cherché ? […] Les lois invariantes ce sont les relations entre les faits bruts, tandis que les relations entre les « faits scientifiques » restaient toujours dépendantes de certaines conventions.
Je puis rester couché sur mon poêle jusqu’à l’hiver ; aucun chien à collet rouge n’aboiera sur moi. […] Le fils est resté au bois tout un jour avec sa nuit, et il a fini par déterrer le pot. […] À huit ans, il resta orphelin ; à dix, il commençait à gagner lui-même son pain de chaque jour. […] Antoine resta le dernier sur pied. […] En bas, la porte du balcon était restée ouverte.
Fior d’Aliza, venez avec moi pour qu’ils ne meurent pas sous le coup ; vous leur resterez, n’est-ce pas ? […] — À peine me fus-je glissée furtivement dans la loge, qu’il éteignit du souffle la lampe, que tout resta plongé dans la nuit. […] Il resta seul, et le jour s’éteignit dans la cour. […] Nous restâmes une partie de la matinée à parler tout bas ou à nous taire en nous regardant. […] … Nous la perdîmes de vue en un clin d’œil, et je restai seul avec les vieillards.
Et toi, barde décrépit, tu resterais sur cette terre d’où les héros ont disparu ! […] Je restai trois jours dans le palais de Reuthamir. […] je ne puis rester avec toi. […] Pourquoi resterais-je après eux ? […] Toute la nuit, je restai sur le rivage.
Thiers, dans son soin de ne pas aller à l’excès et de ne pas charger le tableau, est resté en deçà du vrai. […] S’il avait voulu rester à Naples, il pouvait y rester. […] Je ne trouve pas mauvais que l’empereur la fasse occuper par un autre ; je resterai son ami et son frère dans la retraite, comme si la grandeur n’eût jamais existé. […] Mais, me dit-on, l’empereur veut que vous restiez à Madrid. […] Thiers, plein de son objet, et y portant, comme il fait toujours, le courant et le torrent de sa pensée, raconte comment et pourquoi il aime l’histoire, la connaissance complète des faits, leur exposé exact et lumineux, comment un seul point resté douteux l’excite à la recherche et à la découverte, comment une seule erreur qui lui échappe le remplit de confusion.