Ces Héraclides furent répandus dans toute l’ancienne Grèce, et il en resta toujours à Sparte.
Son esprit doit donc rester fixé dans « une attitude de réponse » aux impressions venant de cette source, même lorsqu’il devient insensible à tout le reste. […] Ce sont là encore des espèces d’actions ou de paroles réflexes, en ce sens qu’il y a réponse immédiate et fatale à une excitation extérieure ; mais, comme il subsiste une conscience spontanée et rapide, quoique trop peu intense pour rester dans le souvenir, ce sont des réflexes mentaux et non pas purement physiologiques. […] Ce qui est vrai, c’est que, dans la catalepsie, la sensation unique absorbe toute la somme d’attention dont le sujet est resté capable, et en même temps toute sa volonté. […] On peut abolir la sensation de la faim : un patient est resté ainsi quatorze jours sans nourriture. […] Héricourt voulait qu’elle ne s’endormit pas, elle restait éveillée, malgré l’attente du sommeil, et croyait l’expérience manquée.
Et comme j’ai toujours été un peu grasse, j’aimais mieux rester dans un bon fauteuil, ou sur un canapé, les jambes allongées, avec des gens qui restaient assis et qui causaient. » * * * — L’Exposition universelle, le dernier coup au passé : l’américanisation de la France, l’industrie primant l’art, la batteuse à vapeur rognant la place du tableau, les pots de chambre à couvert et les statues à l’air : en un mot la Fédération de la Matière. […] * * * — Le mystère des mystères restera toujours ceci : c’est que le dessin d’une bouche, la ligne d’un geste, la lumière d’un certain regard, fassent de femme à homme, des attractions comme de sphère à sphère. […] Il restera l’immortel exemple de toutes les sympathies de la France pour la médiocrité, et de toutes ses jalousies contre le génie. […] Ce soir nous avons vu, pour la première fois, « l’homme masqué », une figure du paladin du biceps, qui nous est restée, ainsi qu’une apparition du Chevalier noir, dans le chapitre d’un roman de Walter Scott. […] Il s’y faisait bâtir une maison, et servir par une espèce de jardinier, qui lui fricotait son petit repas du matin et du soir, et sans vouloir recevoir âme qui vive, il restait sept ans en cravate blanche, sur cette hauteur, à prendre son vol pour l’éternité.
Mais Renan, à ses débuts du moins, ne disait pas autre chose : « La science restera toujours la satisfaction du plus haut désir de notre nature : la curiosité ; elle fournira toujours à l’homme le seul moyen qu’il ait pour améliorer son sort. » Et, en un autre endroit, dans ce même livre sur l’Avenir de la science, dont le titre à lui seul était tout un programme : « Organiser scientifiquement l’humanité, — c’est lui qui soulignait, — tel est donc le dernier mot de la science moderne, telle est son audacieuse, mais légitime prétention6. » Voilà, je pense, des promesses qui vont un peu plus loin que l’ambition du chimiste ou du physicien ! […] Là pourtant est toute la question, et quand on retrouverait l’un après l’autre, dans les Pensées de Marc-Aurèle ou dans le Manuel d’Épictète, les « membres épars » du Sermon sur la montagne ; quand l’inspiration stoïcienne, essentiellement aristocratique, ne serait pas, à vrai dire, le contraire de celle de l’Évangile ; il resterait encore, il restera toujours que le Sermon sur la montagne a conquis le monde, et que ni le Manuel ni les Pensées n’ont rien engendré. […] « Une morale n’est rien si elle n’est pas religieuse », — c’est encore à Scherer que j’emprunte cette formule, — et, d’une religion, que resterait-il si l’on en ôtait la morale ? […] Il ne me resterait plus là-dessus qu’à reprendre moi-même le chemin de Rome et du Vatican pour interroger le Saint-Père sur la fidélité des souvenirs de M. […] « Qu’on tourne la question comme on voudra, disait Scherer, on arrivera toujours à ce résultat que le christianisme diffère de l’hellénisme en ce qu’il est une religion, qu’il est une religion, parce qu’il prétend aune origine surnaturelle, et que sa vertu vient précisément de ce caractère de révélation… L’hellénisme est quelque chose de très grand et de très beau, mais il n’est qu’une philosophie, et il est condamné à rester sans influence sur les masses, sans contact même avec elles, un objet d’admiration et un aliment spirituel pour une imperceptible élite de l’humanité.
Supprimez la société, supposez l’artiste isolé en face de la Nature, il restera artiste, il créera de l’art pour lui-même. […] Gontcharoff pensait qu’après Tourguenef, rien ne restait plus à écrire sur la vie des classes inférieures. […] Coupez en deux cette totalité qu’est l’œuvre de Wagner, il ne vous restera nécessairement que deux tronçons dont aucun n’est une œuvre d’art complète et parfaite en soi. […] Supprimez la musique de ses drames, ceux-ci resteraient-ils ce qu’ils sont à nos yeux ? […] Elles restent ses meilleures pages.
Vu de la sorte, le sujet restait encore vaste et intéressant. […] Cet armistice de deux partis qui trouvent leur avantage à rester en présence, sans combattre, constituerait les états à la fois libres et heureux. […] Aux yeux de la Muse sévère de l’histoire, le crime doit toujours rester crime. […] Dans un temps où toutes les illustrations étaient un titre assuré pour parvenir à une situation élevée, il voulut rester le défenseur du roi, et rien de plus. […] Il restait étranger à tous les mouvements d’un temps plein de variété et d’agitation.
Quant à Tourguéniew, il suffit de citer Pères et Enfants justement, pour constater à quel degré il restait de son pays. […] Son magnifique talent d’écrire est bien resté français dans la forme. […] Rester armé, ce n’est pas ignorer l’adversaire. […] Ces principes restent vrais en dépit de ces abus. […] Mais une George Sand n’a pas pu rester vraiment Berrichonne, un Flaubert Normand, un Alphonse Daudet Provençal.