Il s’approche avec une amicale intelligence de ceux qui lui ressemblent le moins. […] Cet abbé et ce professeur ne se ressemblent pas. […] Ils ressemblent aux habitants du Tréport ou de Honfleur, comme un capitaine de bateau-mouche ressemble à un pêcheur d’Islande… Pierre Nozière pouvait, sans quitter le logis paternel, regarder l’amusante métamorphose de la Seine. […] Les huissiers ressemblaient à des gardiens de cimetière. […] Églises « qui ressemblent à des mosquées, avec leurs grands vieux murs farouches, percés tout en haut seulement de minuscules fenêtres ».
La religion de la Chine & la religion chrétienne se ressemblent à bien des égards, ne fut-ce que dans l’adoration du même être ». […] Les disputes qu’ils ont entr’eux, sont d’une violence à laquelle rien ne ressemble. […] « On ne sçauroit, dit-il, comparer ces deux poëtes qui ne se ressemblent en rien. […] Nos moines ne leur ressemblent guère. […] Il reproche au père Norbert de ressembler bien plus aux jansénistes, par son goût pour le mensonge et par sa haine pour les jésuites, que les jésuites eux-mêmes ne leur ressemblent par leur indocilité, & l’assure qu’il peut figurer avec le secrétaire du parti, le gazetier des Indes n’étant que le pendant du gazetier de la secte jansénienne.
et n’allez pas vous fier à ces façons de dire, encore moins pour l’aimable Aïssé ; elle était quelque chose de léger, de ravissant, de tout fait pour prendre les cœurs ; ses portraits le disent, la voix des contemporains l’atteste, et le sans-façon même dont elle accommode ses diminutions de santé ressemble à une grâce88. […] Mlle Aïssé devait lui ressembler. […] Elle le sera si elle vous ressemble : c’est de notre humeur que dépend notre bonheur. […] Si la métempsychose avoit lieu, je consentirois sans répugnance à devenir comme le chien qui vous a caressée, qui vous a rendu service ; mais je serois au désespoir s’il me falloit quelque jour ressembler à cet homme farouche qui se formalise si durement et si mal à propos.
Montrons d’abord tout ce qui lui ressemble sans être elle. […] Car la folie du roi, tant qu’il a au doigt l’anneau magique, n’a rien qui ressemble à ces travers du caractère ou de l’esprit que l’on appelle proprement des ridicules. […] Ses comédies ont bien chacune un dessein particulier ; sans quoi elles manqueraient de consistance26 et se ressembleraient toutes. […] Non content de la similitude parfaite de deux frères, Shakespeare y a ajouté celle de deux esclaves, et s’il avait voulu que tous les personnages se ressemblassent, son art nous l’eût fait encore accepter.
Quant à ces excès de table et ces exercices physiques sans mesure, après la tristesse des retours sur lui-même et l’abus de la solitude, qu’est-ce qui ressemble plus à cet état glissant du quiétisme, où, au sortir des extases de l’amour pur, le corps s’abandonne à tous ses appétits ? […] Il ressemblait fort à ces jeunes séminaristes qui se dédommagent de l’enchaînement de leurs exercices par tout le bruit et toutes les puérilités qu’ils peuvent. » Saint-Simon se scandalise à ce sujet de la conduite des dames de son particulier, lesquelles, dit-il, « abusaient avec indécence de sa bonté, de ses distractions, de sa dévotion, et de ses gaietés peu décentes, qui sentaient si fort le séminaire. » Fénelon savait toutes ces circonstances ; la plupart même ne nous sont connues que par ses plaintes, soit au prince, soit à ses amis. […] Les vers d’Horace, aux endroits familiers, ressemblent à la prose de Fénelon, comme celle-ci, dans tout le cours de la lettre, a le tour vif, facile, aimable, des vers d’Horace. […] Les dieux de Fénelon ressemblent à ces vaines figures de la Vierge auxquelles s’essayent les peintres, depuis que le protestantisme et la philosophie ont effacé de notre imagination cet idéal que Raphaël avait reçu de la foi du moyen âge.
Zola : une vierge, ayant reçu l’empreinte d’un premier homme, est-il possible que les enfants qu’elle a d’un autre homme ressemblent pourtant à son premier amant ? […] Mais le rayon qui pénètre dans la mansarde ne ressemble pas au rayon qui fait briller le marbre d’un palais : il a de la peine à entrer, à travers des carreaux ternis ou brisés, dont les morceaux sont retenus par un papier sans transparence ; il n’arrive que tout pâle dans ce pauvre milieu, et les graines de poussière qu’il fait danser en grand nombre l’obscurcissent encore. […] Par bonheur, Mlle Louise Magnier a une nièce, qui lui ressemble, ce qui permit de surmonter encore cet obstacle. […] Enfin, elle ressemblait aux chattes qui aiment à se coucher en rond sur le linge blanc. » Il y a loin de cette femme qui s’abandonne au courant, à la vaillante lutteuse que nous montrent MM.
Ils nous démontent les rouages intellectuels qui machinèrent ses drames et, loin d’avoir servi de moules tout faits où le théoricien n’a plus qu’à couler son art, mais bien au contraire, étant comme l’empreinte prise à même l’œuvre, ils nous avertissent qu’un artiste ressemble toujours plus ou moins à M. […] Le parnassien ressemble à ces orgues de Barbarie dont la roue édentée n’agrippe plus que les lames de métal fondamentales. […] Une esthétique qui ne s’adapterait pas aux exigences constitutives de la vie, ressemblerait un peu à ces langues mortes que la curiosité nous porte à connaître, mais dont les imperfections ou les circonstances opportunes nous interdisent l’usage. […] L’évocation lente et continue ressemble à l’aurore.