Notre continu est maintenant entièrement défini, puisque nous connaissons ses éléments et que nous avons précisé dans quelles conditions ils peuvent être regardés comme indiscernables. […] Si, dans tous les autres cas, nous regardions M et M′ comme distincts, l’ensemble des points aurait autant de dimensions que l’ensemble des séries Σ distinctes, c’est-à-dire beaucoup plus de 3. […] Si l’on ne regarde pas Σ et Σ + σ comme distinctes, toutes les séries de C3 se confondront en une seule ; donc C3 aura 0 dimension et C0, comme je voulais le démontrer en aura 3. […] Voilà comment nous sommes conduits à regarder ces deux espaces comme identiques ; ou mieux voilà ce que nous voulons dire quand nous disons qu’ils sont identiques. […] Supposons un système formé de n points matériels visibles ou non ; cela fera en tout 3 n coordonnées ; regardons-les comme les coordonnées d’un point unique dans l’espace à 3 n dimensions.
Le Bel Plusieurs paysages, sous le même numéro. je les ai tous vus, mais je n’en ai regardé aucun, ou, si je les ai regardés, c’est comme l’homme du bal à qui une femme disait : m’a-t-il de ses gros yeux assez considérée ? — Madame, lui répondit-il, je vous regarde, mais je ne vous considère pas.
et il dit à ceux qui le regardent ou qui ne le regardent pas, il leur dit, avec ce besoin d’être vu qui est l’âme de ces Insurgés solitaires : « Tenez ! […] Tous ou presque tous, si vous voulez y regarder, ils sont plus ou moins les frères en bâtardise des Bohèmes célèbres et surfaits, les Edgar Poe25, les Mürger, les Gérard de Nerval. […] Un ombilic à regarder, ce n’est pas le tour du monde, quand vous le prendriez dans la panse même de Falstaff ! À force de se regarder le bout du nez, le plus beau visage finit par se donner un genre de regard qui ne doit pas faire beaucoup de conquêtes, et il faut se défier de la grimace, à poste fixe, du talent.
Voici pourtant comment, après avoir lu et avoir regardé de mon mieux, je me les représente en effet, et aussi d’après mon excellent guide. […] L’aîné des enfants tire le soufflet de la forge, pendant qu’un plus jeune frère regarde avec insouciance, les mains derrière le dos. […] Ces personnages ne posent pas, mais ils vous regardent. […] Le forgeron et sa femme, et l’un des enfants, vous regardent bien en face, mais le vieux père et un autre enfant qu’il a près de lui regardent ailleurs et ont l’air distraits ou occupés par je ne sais qui ou je ne sais quoi qui est de côté. […] Une autre petite fille en sarrau bleu, un peu plus grande, plus âgée d’une couple d’années, mais évidemment trop courte de taille, regarde le spectateur ; elle se chauffe aussi, mais elle y prête moins d’attention qu’au spectateur.
XIV Asseyez-vous avec nous devant cette incomparable page, et regardez la scène, et puis retournez-vous et regardez en vous-mêmes : que sentez-vous ? […] Regardez ! […] On le regarde, on l’admire ; il suffit. […] Une larme monte aux yeux quand on la regarde. […] Et si vous doutez de son talent, regardez sa vie et regardez sa mort ; il a vécu de ses rêves, il a peint du sang de son cœur, il est mort de son génie.
Dalti la regardait, mais sans dire un seul mot. […] Je ne veux pas mourir. — Regarde-moi, Nature ! […] Ô paresseux enfant, regarde, je suis belle. […] Je l’ai regardé, il m’a regardé, et nous ne nous sommes rien dit, comme si nous étions deux étrangers parlant des langues diverses et n’ayant de commun que l’air qu’ils respirent. […] Regarde d’en haut ce bas monde : qu’y a-t-il de changé ici que des noms ?
Quant à elle-même, portant et cachant son mal, ce mal, dit-elle, dont on n’ose souffrir, dont on n’ose ni vivre ni mourir, elle découvre tout au fond de son cœur, un jour, qu’il n’y a qu’un remède, un consolateur ; et comme elle a en elle de cette flamme et de cette tendresse qui transportait les Thérèse et les Madeleine, comme elle a sucé la croyance avec le lait, elle regarde enfin là où il faut regarder, et elle s’écriera dans des stances qui se peuvent lire, ce me semble, après certain sermon de Massillon : La couronne effeuillée J’irai, j’irai porter ma couronne effeuillée Au jardin de mon père où revit toute fleur ; J’y répandrai longtemps mon âme agenouillée : Mon père a des secrets pour vaincre la douleur. J’irai, j’irai lui dire, au moins avec mes larmes : « Regardez, j’ai souffert… » Il me regardera ; Et sous mon front changé, sous mes pâleurs sans charmes, Parce qu’il est mon père il me reconnaîtra. […] Belle étoile aux longs cils qui regardez la terre, N’êtes-vous pas Delphine enlevée aux flambeaux, Ardente à soulever le splendide mystère Pour nous illuminer dans nos bruyants tombeaux ? […] La seconde fille de Mme Desbordes-Valmore, poète également si l’on peut appeler de ce nom la sensibilité elle-même, avait plutôt en elle la faculté de souffrir de sa mère, cette faculté isolée, développée encore et aiguisée à un degré effrayant ; pauvre enfant inquiet, irritable, malade sans cause visible, elle se consumait, elle se mourait lentement, et par cela seul qu’elle se croyait moins regardée et favorisée, moins aimée ; devenue l’objet d’une sollicitude continuelle et sans partage (car elle était restée seule au nid maternel), rien ne pouvait la rassurer ni apprivoiser sa crainte, et la plus tendre chanson de sa mère ne faisait que bercer son tourment sans jamais réussir à l’apaiser ni à l’endormir : Inès Je ne dis rien de toi, toi la plus enfermée.