Je reçus les premières leçons de l’usage du monde, et je pris le goût de la bonne compagnie qui m’a toujours fait fuir ce qui ne lui ressemblait pas. […] On y recevait la meilleure compagnie de Paris ; on y jouait la comédie. […] Renvoyé immédiatement en France et reçu à Versailles, il fut traité par le roi avec bonté et par les ministres avec toute la considération due à son mérite et à ses services. […] « Il m’avait reçu d’abord avec de grandes démonstrations de joie ; mais, lorsque je fus près de le quitter, son visage vénérable se couvrit de larmes ; il me retint par mon habit, et prenant ce ton de dignité qui sied si bien à la vieillesse, s’apercevant, malgré sa cécité, de ma grande émotion, il me dit : « Attendez » ; puis il se mit à genoux, pria Dieu, et, m’imposant ses mains sur la tète, il me donna sa bénédiction. » Ce vieux soldat, Jacques Des Sauts, comme on l’appelait (probablement parce qu’il habitait près de la chute de l’Oyapock), est-il réellement l’original qui a suggéré l’idée de Chactas, également aveugle, également contemporain du siècle de Louis xiv, et qui se souvenait toujours de Fénelon, « dont il avait été l’hôte ? […] Il voyait et recevait au passage l’illustre marin Sutïren, le comte de Haga (Gustave iii) ; l’académicien Thomas, qui s’en revenait de Nice à Lyon pour y mourir ; le président Dupaty, qui partait pour son sémillant voyage d’Italie ; le comte de Choiseul-Gouffier, qui s’en allait en Grèce, emmenant avec lui l’abbé Delille ; et ainsi pour tous les visiteurs de marque.
Recevez-en mon compliment de cœur, mon général ; les expressions manquent pour vous dire tout ce qu’on voudrait en ce moment. […] Mais un nouvel intérêt commun fait passer aisément l’éponge sur d’anciens griefs et rapproche vite les politiques ; on ferma les yeux des deux côtés : « Talleyrand craignait d’être mal reçu de Napoléon. […] Talleyrand d’ailleurs employa toutes les ressources d’un esprit souple et insinuant pour se concilier un suffrage qu’il lui importait de captiver20. » Par son action et ses démarches auprès des principaux personnages en jeu, auprès des partants et des arrivants, Sieyès et Barras, par son habile entremise à Paris dans la journée du 18, par ses avis et sa présence à Saint-Cloud le 19 au moment décisif, par son sang-froid qu’il ne perdit pas un instant, il avait rendu les plus grands services à la cause consulaire : aussi, les Consuls à peine installés, il fut appelé au Luxembourg avec Rœderer et Volney, et « tous trois reçurent collectivement de Bonaparte, au nom de la patrie, des remerciements pour le zèle qu’ils avaient mis à faire réussir la nouvelle révolution21. » Une grande carrière commençait pour Talleyrand avec te siècle : c’est sa période la plus brillante, et une fois introduit sur la scène dans le premier rôle, il ne la quitta plus, même lorsqu’il parut s’éclipser et faire le mort par moments. […] Mignet, qui dans sa Notice est autant à consulter sur cette partie publique qu’il est réservé et muet sur les recoins occultes de M. de Talleyrand, a tiré des Archives des affaires étrangères la preuve que ce ministre, après la victoire d’Ulm, adressa de Strasbourg à Napoléon un mémoire pour lui proposer un plan de remaniement européen, tout un nouveau système de rapports qui eût désintéressé l’Autriche et préparé un avenir de paix ; et ce projet d’arrangement, il le renouvela le jour où il reçut à Vienne la nouvelle de la victoire d’Austerlitz. […] Le triage se fit dans un entresol de la rue Saint-Florentin : Talleyrand, renversé dans son fauteuil, les jambes en l’air et appuyées contre le manteau de la cheminée, recevait des mains des deux acolytes les pièces condamnées et les jetait au feu.
Quand il quittera la France, en juillet 1785, Franklin sera tout à fait devenu nôtre ; il paiera l’hospitalité qu’il aura reçue, et la popularité dont il aura été environné depuis le premier jusqu’au dernier jour, par les sentiments d’une affection et d’une estime réciproque. […] M. de Vergennes se plaignit à eux de cette infraction aux conventions premières et même aux instructions qu’ils avaient reçues du Congrès, et Franklin reconnut qu’il y avait eu un tort de bienséance. […] Monsieur, J’ai reçu la lettre que tous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 2 courant, dans laquelle, après m’avoir accablé d’un déluge de compliments que je ne puis jamais espérer de mériter, vous me demandez mon avis sur votre traduction d’un vers latin qui m’a été appliqué. […] Son retour dans sa patrie, les honneurs qu’il y reçut, les légers dégoûts (car il en est dans toute vie) qu’il y essuya sans le faire paraître, son bonheur domestique dans son jardin, à l’ombre de son mûrier, à côté de sa fille et avec ses six petits-enfants jouant à ses genoux, ses pensées de plus en plus religieuses en avançant, lui font une fin et une couronne de vieillesse des plus belles et des plus complètes que l’on puisse imaginer. […] Quelle combinaison fatiguée pour produire tous les mélanges et toutes les indécences, tous les croisements qui peuvent choquer les idées reçues et insulter les consciences délicates !
Ou il est comme le vase qui le reçoit et qui est heureux de le recevoir, et comme un vase qui, en recevant, s’agrandirait, s’élargirait, se dépasserait. Nous recevons en nous l’âme de la princesse de Clèves et, tout en sentant fort bien que c’est d’une autre âme que nous vivons pour une heure, nous sentons aussi que notre âme à nous enveloppe l’âme étrangère qu’elle reçoit, et s’en pénètre et s’en enrichit merveilleusement, ou du moins d’une façon qui nous paraît merveilleuse. […] Encore l’architecture ramène la pensée à la vie civile, en ce sens qu’un monument est fait pour recevoir une foule en vue de tel ou tel acte et doit jusqu’à un certain point avoir le caractère qui convient à cet acte, comme il a la forme qui s’y prête, et une école ne doit pas présenter les mêmes combinaisons de lignes qu’une église ; — et la musique seule est tout à fait l’art qui permet qu’on échappe à la vie et qui aide à en sortir ; et c’est l’expression même de la rêverie.
Il marche la tête baissée, avec une certaine hésitation ; ses jambes ont reçu l’ordre d’aller, et sont un peu embarrassées d’aller seules. […] Il a acheté deux fauteuils et un tapis pour recevoir son ami ; quant à lui, il ne voit pas les choses extérieures, et se trouverait bien dans un mobilier d’étudiant. […] De là suit une certaine forme du condyle, pour que les deux mâchoires s’engrènent en façon de ciseaux, un certain volume dans le muscle crotaphite, une certaine étendue dans la fosse qui le reçoit, une certaine convexité de l’arcade zygomatique sous laquelle il passe, et une foule de propriétés qu’un anatomiste prédit. […] Le mammifère jeté dans l’air respire par des poumons que l’air vient baigner ; les branchies du poisson montent dans sa tête, vont toucher l’oxygène dans l’eau qui le contient, et se munissent d’ouïes pour rejeter cette eau inutile ; le poulet renfermé dans l’œuf respire, par les vaisseaux de l’allantoïde, l’air qui traverse la coquille poreuse ; le fœtus du mammifère reçoit l’air par la communication des vaisseaux de sa mère et des siens. […] Peu à peu se forme la pyramide des causes, et les faits dispersés reçoivent de l’architecture philosophique leurs attaches et leurs positions.
Il a le reçu, un reçu de 800 francs. […] J’ai cru voir l’esclave qui recevait au Cirque les corps des gladiateurs, — et lui aussi reçoit les tués de ce grand Cirque : la société moderne. […] Samedi 13 décembre J’ai reçu, avec une gentille lettre de compliments sur notre livre, une invitation à dîner, ce soir, chez la princesse Mathilde. […] Mais la plupart des femmes qu’on voit, qu’on reçoit, dit-elle, il en est si peu avec qui l’on puisse causer : « Tenez, qu’il entre une femme ici, je serais obligée immédiatement de changer la conversation. Vous allez voir tout à l’heure… Oui, toutes les femmes intelligentes de ce temps-ci, je suis prête à les recevoir… Mlle Rachel, oui, Mlle Rachel, je l’aurais parfaitement reçue… Mme Sand, je l’inviterai quand on voudra. » Décembre Dîner du samedi chez Magny.
De plus, l’arrangement primordial de ces éléments est très simple, car il consiste en une cellule et en deux filets nerveux, l’un afférent, l’autre efférent, tous les deux organes de transmission, le premier transmettant jusqu’à la cellule l’ébranlement qu’il a reçu par son bout terminal, le second transmettant jusqu’à son bout terminal l’ébranlement qu’il a reçu de la cellule. […] Dans tous ces cas, c’est sous la conduite de l’encéphale que la moelle a contracté des habitudes et reçu de l’éducation ; mais, séparée de l’encéphale, elle garde son éducation et conserve ses habitudes. […] Chacun de ces centres a son département ou territoire propre ; il en reçoit les informations par ses nerfs sensitifs ; il y donne les ordres par ses nerfs moteurs. […] Il se peut que de cette première cellule partent deux, trois, quatre, dix filets ; entre ces dix filets, le courant en choisit un, par force, et toujours le même, celui qui est habitué à le recevoir. […] Ainsi le nerf est non seulement un conducteur, mais encore un multiplicateur de l’ébranlement qu’il reçoit.