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85. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Une jeune Milanaise, déguisée en page, vient sous le nom de Lesbino offrir ses services au capitaine qu’elle aime ; ce rôle est tenu par la signora Silvia Roncagli, de Bergame. […] Nous prendrions les scherzi et les contrasti publiés après la mort d’Isabelle Andreini et qui contiennent certainement des souvenirs de ses rôles. […] Tout le rôle de la Milanaise existe, par exemple dans Gli Ingannati (les Abusés) des Étourdis de Sienne. […] Andreini fit paraître à Venise, en 1607, un recueil des traits les plus comiques de son rôle : Le Bravure del capitano Spavento, divise in molti ragionamenti in forma di dialogo.

86. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Après avoir achevé son prélude, il fit dire au peuple, par l’organe de Cluvius Rufus, personnage consulaire, qu’il chanterait le rôle de Niobé. […] Le cœur de Phèdre lui représentait tout le mécanisme du système, de Jansénius ; et c’est ce qui lui faisait trouver le rôle admirable. […] Le rôle d’Aman n’en est pas moins théâtral, parce qu’on n’entre point dans ses ressentiments et que le motif en paraît insensé. […] Le rôle du jaloux est odieux et atroce : il n’y en a plus de ce genre-là, ni à Florence ni dans toute l’Italie. […] Ce rôle n’appartient à aucun emploi en particulier ; il est à celui qui sait le jouer.

87. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

cela ne serait pas moins ridicule que le rôle que M.  […] En vérité, si je l’avais pris, ce rôle, je ne saurais pas aujourd’hui où cacher ma honte. […] Seul contre tous, c’est un beau rôle quand on a la raison avec soi. […] Je ne voulais pas surtout neutraliser ma pensée ou ma parole dans ce rôle neutre qui fait de l’homme un mécanisme impartial de discussion. […] Étouffer mon opinion sous mon rôle, ce n’était pas ma nature.

88. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Buloz et le Messager de Paris. »

Les vétérans de la presse le savent ; les gens du monde qui s’y trouvent jetés à l’improviste courent grand risque de sortir de leur rôle et de se laisser surprendre à tout ce qui ne manque pas de les assiéger. […] Fonder, à une époque de dissolution et de charlatanisme, une entreprise littéraire élevée, consciencieuse, durable, unir la plupart des talents solides ou brillants, résister aux médiocrités conjurées, à leurs insinuations, à leurs menaces, à leurs grosses vengeances, paraître s’en apercevoir le moins possible et redoubler d’efforts vers le mieux, c’est là un rôle que les entrepreneurs de la Revue (pour parler le langage du Messager) doivent s’honorer d’avoir conçu, et où il ne leur reste qu’à s’affermir.

89. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Marivaux y trouva des acteurs, et surtout une actrice unique, pour revêtir et faire valoir ses rôles. […] Sans trop insister sur ce point délicat et souvent obscur, il est à noter que pour bien jouer Marivaux, pour représenter tous ces rôles de femmes à la Marianne, si distingués, si délicats, si calculés, il n’est pas besoin d’une grande sensibilité de cœur, et que cette qualité serait peut-être nuisible. […] Les Scapin, les Crispin, les Mascarille, sont assez ordinairement des gens de sac et de corde : chez Marivaux, les valets sont plus décents ; ils se rapprochent davantage de leurs maîtres ; ils en peuvent jouer au besoin le rôle sans trop d’invraisemblance ; ils ont des airs de petits-maîtres et des manières de porter l’habit sans que l’inconvenance saute aux yeux. Marivaux, avant et depuis son Paysan parvenu, a toujours aimé ces transpositions de rôles, soit dans le roman, soit au théâtre. […] Le xixe  siècle a été particulièrement favorable à Marivaux ; le gracieux interprète qu’il a retrouvé sur la scène, cette actrice inimitable qui a débuté par ses rôles malins et ingénus, leur a rendu à nos yeux toute leur jeunesse.

90. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre I. Le Bovarysme de l’individu et des collectivités »

*** Il importe toutefois de fixer ici les limites précises dans lesquelles s’exerce avec efficacité le pouvoir bovaryque, d’indiquer son rôle et sa place par rapport à un pouvoir plus vaste qui l’embrasse et dont il n’est le représentant qu’à un moment déterminé : le pouvoir d’évoluer. […] II Enfermé dans les limites que l’on vient d’indiquer, et pris seulement comme un moyen de fixer dans l’espèce humaine les inventions réalisées par les meilleurs hommes, le rôle qu’il convient d’attribuer au pouvoir bovaryque, demeure, on le voit, d’une importance capitale. […] Observons aussi que le rôle de la durée pour fixer les réalités, pour restreindre ou abolir leur pouvoir de métamorphose, observons que ce rôle de la durée dont on vient de signaler l’importance, reçoit des faits biologiques une confirmation éclatante. […] Notons encore, qu’en matière sociale, le rôle de la durée montre clairement son importance et de la même façon dont il l’a manifestée à l’égard de la biologie.

91. (1881) Le naturalisme au théatre

Le rôle neutre du décor était dans l’esthétique même du temps. […] Dès lors, le milieu n’a plus de rôle à jouer, le décor devient inutile. […] Tel est le rôle des décors. […] Voilà Desclée morte, à qui confiera-t-on le rôle de Froufrou ? […] On a goûté sa voix si souple et si sonore, dans ce rôle de dona Sol, qui n’est guère qu’un rôle de figurante.

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