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326. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maddus, Jean »

Je me le représente sous la robe blanche d’Orphée, l’iris hiératique, cueilli sur le tombeau d’Eurydice, à la main, de cette Eurydice éternelle qui fut le rêve chaste, éperdu et ensoleillé de nos vingt ans.

327. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Remouchamps, Victor »

Roland de Marès L’auteur des Aspirations , un livre qu’on pourrait définir : Les Mémoires du rêve.

328. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Le beau, en un mot, c’est le rêve de l’artiste achevant par l’imagination l’œuvre de Dieu. […] David, qui vient de mourir, génie plus romain que grec, n’a pas emporté son marteau ; de jeunes émules rêvent le beau moderne sur sa tombe, et le rêve dans l’art précède toujours le réveil. […] La Béatrice de Dante, la Laure de Pétrarque et tant d’autres n’étaient-elles pas de cette famille d’apparitions, qui brillent et qui meurent pour laisser, à ceux qui les ont vues les premiers, des rêves célestes et ineffaçables dans la mémoire ? […] Une enfant de huit à dix ans, sa fille, rêve aux sons de la guitare, la tête penchée sur les genoux de sa mère. […] Mais ce désir même, qui n’était encore que rêve confus du cœur, qui devint plus tard passion, et enfin mort, ne faisait que de naître en lui et peut-être ne le reconnaissait-il pas encore lui-même : c’était un amour.

329. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

., le reculent dans un pays lointain ce rêve, et font que le « purement humain », débarrassé de toutes contingences, nous reste seul. […] Ils ne renoncent à ce rêve d’amour que sous la séduction de l’or que l’astucieux Loge fait briller à leurs yeux. […] Ils n’ignorent pas que la perfectionne saurait être matériellement obtenue ; ils aideront de leur mieux aux réalisations essayées de leur noble rêve, mais ils savent ces réalisations incomplètes, forcément, à Bayreuth comme à Paris. […] Se sentir si entièrement compris de si nobles âmes, n’est-ce point le rêve idéal, pour un artiste ? […] Wotan sort d’un rêve et évoque la grandeur et la solidité du Walhall, demeure des dieux, construite à sa demande par les géants Fasolt et Fafner.

330. (1909) De la poésie scientifique

A mesure que la plupart d’entre eux  comme attraits à l’origine autour des trois hommes dont nous verrons les noms, qui, alors, incarnèrent plus ou moins du Rêve qu’ils connurent ; ou reconnurent en eux trois  s’en éloignèrent en départs d’Ecoles, l’âpreté des luttes entraîna dès négations intéressées ! […] Le charme, l’ascendant vitalement doux qui émanaient de l’homme, proche, et lointain de rêve, de sa parole harmonieuse et subtile, indiciblement nous séduisaient, matérialisaient une atmosphère de silence. […] Jules Huret sur l’évolution littéraire en 1891. « Nommer un objet, dit Stéphane Mallarmé, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème, qui est faite du bonheur de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve. […] « Le rêve cosmogonique de M.  […] Je devais ainsi, opérant la scission d’avec la poésie égotiste pour renouer des traditions lointaines et nouvellement humaines, selon mes possibilités vouloir toute l’humanité et tout le rêve d’une œuvre, et cette triple orientation.

331. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Le peintre aveugle lui disait, qu’éveillé, il n’avait plus la mémoire des couleurs ; mais qu’il la retrouvait dans les rêves de son sommeil. […] Cependant Rome est toujours à l’horizon de ses rêves. […] Cette femme lui rappelle Rome, l’ambition de ses rêves d’artiste, et elle le décide à abandonner sa Grecque et ses quatre chevaux. […] Dans ce moment reprend Burty : « Il est assommé, il se tient coi, il est presque modeste, il ressemble à un chien qui vient de recevoir une affreuse raclée. » Samedi 16 mars Une sœur de Théo parlait de l’effet hallucinatoire produit chez elle par les senteurs d’un champ de fèves, et des rêves troubles que ce champ lui faisait monter au cerveau, toute éveillée qu’elle était. […] Une conversation galante, intelligente, spirituelle, avec du suranné, du vieillot dans les idées, et des tours de phrases, vous faisant penser parfois, que vous dînez dans un rêve, avec des morts d’avant 89.

332. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Musset fait aussi son rêve : seulement au lieu de le composer d’amour et de larmes, il le compose de libertinage, de rire et de sang. […] De quel rêve enfantin ses sens étaient bercés, Je l’ignore. — On eût dit qu’en tombant sur sa couche Elle avait à moitié laissé quelque chanson, Qui revenait encor voltiger sur sa bouche, Comme un oiseau léger sur la fleur d’un buisson. […] Pourquoi, dans ce récit d’une vive souffrance, Ne veux-tu voir qu’un rêve et qu’un amour trompé ? […] Lorsque le laboureur, regagnant sa chaumière, Trouve le soir son champ rasé par le tonnerre, Il croit d’abord qu’un rêve a fasciné ses yeux, Et, doutant de lui-même, interroge les cieux. […] Ce scepticisme te porta à te détourner de la mêlée, comme tu t’étais, au premier déboire, détourné de l’amour ; tu cherchas dans ta tristesse à savourer la vie sans la sentir, et à goûter dans un opium assoupissant les sommeils et les rêves d’un autre Orient ?

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