Nous devons enfin considérer comme circonstance favorable la chute de l’empire qui, fermant brusquement la réalité aux activités inquiètes et aux ambitions énormes, les dériva vers le rêve et l’exercice de l’imagination.
Songez donc à ces misérables existences à peine caractérisées qui, chez les sauvages, apparaissent et disparaissent comme les vagues images d’un rêve.
Eussent-ils la folie de vouloir balayer tout le passé, est-ce que, malgré eux, ils n’auraient pas encore dans leurs cerveaux des rêves, des prédispositions, des aptitudes, survivances et souvenirs de leurs ascendants ?
Cette première manière, dans laquelle on suivrait à la piste la veine des affectations et la trace des réminiscences, se couronne par deux poèmes (si l’on peut appeler poèmes ce qui n’est nullement composé), par deux divagations merveilleuses, Namouna et Rolla, dans lesquelles, sous prétexte d’avoir à conter une histoire qu’il oublie sans cesse, le poète exhale tous ses rêves, ses fantaisies, et se livre à tous ses essors.
La noble mère de Marie-Antoinette, de qui elle tenait ce nez d’aigle et ce port de reine, lui imprima le cachet de sa race ; mais ce caractère impérial, qui reparaissait aux grands moments, n’était pas celui de l’habitude de son esprit, de son éducation et de son rêve ; elle ne se retrouvait la fille des Césars que par saillies.
Un de ses romans (car il fit aussi des romans) est intitulé : L’Île de Wight, ou Charles et Angélina (1798), et c’est dans cette île riante qu’il aimait à reporter ses premiers rêves d’idylle et de bonheur.
Nous ne sentons pas vraiment lorsque toutes les impressions extérieures restent à l’état de dispersion : c’est alors le rêve de la sensation plutôt que la sensation même.