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360. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. de Falloux » pp. 311-316

Il fallait que Napoléon eût apprécié bien favorablement une qualité qui, en effet, était la principale de M.  […] Sans entrer dans cette déploration tardive et sur laquelle il est permis à un membre de l’Académie française en 1857 de n’avoir point d’avis formel, on ne peut s’empêcher de remarquer que la personne qui eût été le plus à même de répondre aux regrets exprimés par M. de Falloux, et peut-être de les réfuter en les respectant, eût été M. le comte Molé, qui fut des premiers à accepter le régime issu des barricades de juillet, à le servir et à travailler à le constituer et à l’autoriser devant l’Europe, en qualité de ministre.

361. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Andrieux y déploya dans un cadre plus général les qualités précieuses de critique, de finesse délicate, de malice inoffensive et ingénieuse, qu’attestaient ses œuvres trop rares, et dont ses amis particuliers avaient joui. […] Andrieux ne pouvait être douteuse ; cette opinion lui était dictée par ses antécédents, ses souvenirs, la nature de son goût, les qualités qu’il avait, et aussi par l’absence de celles qu’il n’avait pas ; mais sa bienveillance naturelle ne s’altérait jamais, même en s’aiguisant de malice ; il embrassait peu les innovations, il raillait de sa vois fine les novateurs, mais comme il aurait raillé M. 

362. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

Enfin on a beaucoup agité la question de savoir s’il était, ou du moins s’il se croyait véritablement académicien : car, interrogé un jour sur un fait ou sur un vote relatif à l’Académie, M. de Montesquiou avait répondu avec ce tact exquis, particulier, comme on sait, aux gens de sa qualité, et dont la tradition se perd de jour en jour, il avait répondu, dis-je : « Suis-je donc académicien ?  […] Disciples amoindris des Suard et des Morellet, ils glanent çà et là dans Addison, dans Franklin, dans Voltaire ; ils ont une manière qui louvoie entre toutes les qualités, qui se ménage entre tous les défauts ; ce sont les modèles du style négatif.

363. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre I »

Chapitre I Les qualités cliniques La vertu première de tout observateur est l’impassibilité ; impassibilité du chimiste devant la réaction nouvelle qui va miner ou étayer son hypothèse ; impassibilité du médecin devant le mal qu’il doit méthodiquement analyser9. […] Il sera lourd au besoin, mais il sera complet, et la qualité seconde de son observation est la totalité.

364. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

La fresque et le tableau coexistent et se modifient par les qualités l’un de l’autre. […] La prose de Ballanche participe à ces grandes qualités. […] Le vers n’est plus essentiellement chanté, il a conservé pourtant la mesure, la cadence, certaines qualités du rythme et de l’harmonie ; mais seulement leurs qualités abstraites, celles que l’intelligence perçoit sans qu’elles émeuvent les sens, celles qui ne saisissent qu’indirectement l’imagination. […] Mais d’abord était-ce une qualité bien nouvelle dans notre langue ? […] À cette langue, qui devait être un instrument si admirable pour les opérations logiques et l’intelligence pure, il ne fallait que des qualités abstraites, des qualités générales, communes à tous les esprits.

365. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

La pension est selon la qualité des personnes, mais, d’ordinaire, ce n’est pas plus de deux mille écus. […] On dit que le grand-duc leur entretient un train sortable à leur qualité. […] On appelle ainsi le salut que lui font ses sujets et les étrangers qui ont l’honneur de l’approcher, de quelque qualité qu’ils soient. […] Les calates, en un mot, n’ont point de prix limité, et on les donne plus ou moins riches, selon la qualité des gens. […] Enfin, la qualité de la personne règle entièrement le prix et la qualité des calates qu’on lui donne.

366. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

Il n’est personne qui, après avoir lu l’Instruction présente, puisse refuser ces qualités à M.  […] Le monde a changé de tour et de manière de voir ; il est devenu positif, comme on dit : je le répète sans idée de blâme : car, si par positif on entend disposé à tenir compte avant tout des faits, y compris même les intérêts, — disposé à ne pas donner à la théorie le pas sur l’expérience, — disposé à l’étude patiente avant la généralisation empressée et brillante, — disposé au travail et même à la discipline plutôt que tourné à la fougue sonore et au rêve ; si par positif on entend toutes ces choses et d’autres qui peuvent devenir d’essentielles qualités, au milieu de tout ce que laisserait de regrettable l’espèce des qualités et des défauts contraires, il y aurait encore de quoi se raffermir et se consoler. Mais, regret ou non, il en faut prendre son parti, et, comme l’a dit il y a longtemps Euripide (c’est bien lui en effet qui l’a dit, et non pas un autre) : « Il n’y a pas à se fâcher contre les choses, car cela ne leur fait rien du tout50. » L’esprit des générations a donc changé, c’est un fait ; elles sont devenues peut-être plus capables d’une direction précise et appropriée ; elles en ont plus besoin aussi, et il me semble que la pensée qui a présidé à l’Instruction présente et qui s’y diversifie en nombreuses applications est de nature à convenir à ces générations nouvelles, à soutenir, à développer leur bon sens, leurs qualités intelligentes et solides, à tirer le meilleur parti de leur faculté de travail, à les préparer sans illusion, mais sans faiblesse, pour la société telle qu’elle est faite, pour le monde physique tel quelles ont à le connaître et à le posséder : — et tout cela en respectant le plus possible la partie délicate à côté de l’utile, et en laissant aussi debout que jamais ces antiques images du beau, impérissables et toujours vivantes pour qui sait les adorer.

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