À propos de « Fécondité1 » Certains écrivains de ce siècle ont eu une ambition profonde. […] Pourquoi les récits de Jeanne d’Arc n’ont-ils pas eu une action plus profonde et plus précise ? […] C’est que pour faire toute l’œuvre immense des écrivains que j’ai cités, il suffit d’être un grand génie, et que pour prononcer une petite phrase humaine, il faut être une âme profonde. […] Cette première page d’un évangile que tous nous attendons constamment et sans cesse, je la trouve tout à fait conforme aux grandes nécessités du monde, à la réalité des faits, aux besoins perpétuels, vrais et profonds de l’homme. […] Certaines phrases sont d’un livre antique, saint et profond.
À coup sûr ce sera, moins que tout autre, cet élément profond et mystérieux qu’aucune philosophie n’a jusqu’ici analysé à fond. […] Si celle-ci paraît tirée de loin et quelque peu difficile à admettre, c’est que le rire causé par le grotesque a en soi quelque chose de profond, d’axiomatique et de primitif qui se rapproche beaucoup plus de la vie innocente et de la joie absolue que le rire causé par le comique de mœurs. […] Là tout est grave, profond, excessif. […] Encore un exemple : celui-là est tiré d’un auteur singulier, esprit très-général, quoi qu’on en dise, et qui unit à la raillerie significative française la gaieté folle, mousseuse et légère des pays du soleil, en même temps que le profond comique germanique. […] Ses conceptions comiques les plus supra-naturelles, les plus fugitives, et qui ressemblent souvent à des visions de l’ivresse, ont un sens moral très-visible : c’est à croire qu’on a affaire à un physiologiste ou à un médecin de fous des plus profonds, et qui s’amuserait à revêtir cette profonde science de formes poétiques, comme un savant qui parlerait par apologues et paraboles.
Il a senti « l’horreur profonde des choses », L’horreur constellée et sereine ! […] Pourquoi fuyez-vous l’homme sombre Au vol profond ? […] Mais la pensée a des ailes, des ailes « au vol profond », et elle s’élancera à la conquête du ciel. […] Hugo eut une foi profonde dans la réalité du progrès social : Quoi ! […] Hugo a cru d’ailleurs lui-même au sens profond et mystérieux de certains mots et des affinités qu’ils présentent.
Le goût de la solitude chez cet homme qui plaisait tant dans le monde et qui se plaisait tant dans le monde, le goût de la solitude a été continuel, et il a été chez lui — il ne faut guère se servir du mot profond quand on parle de La Fontaine — mais il a été presque profond chez lui ; il a été, en tout cas, très pénétrant. […] En est-il moins profond et moins plein de délices ? […] Ce sont des choses charmantes où l’on sent bien qu’il n’y a pas un grain d’amour un peu profond. […] Je vais vous donner de petits exemples de cette manière charmante dont La Fontaine parle aux femmes et qui est révélatrice d’une absence complète de sentiments profonds. […] Il n’a même eu qu’une sensibilité amoureuse peu étendue, peu profonde, qui, quelquefois, s’est réveillée, mais non pas souvent.
Toute une littérature théologique d’un sens profond et d’une controverse supérieure1 donne une juste idée de la force et de l’étendue de ces prétentions. […] Il avait alors cette jeunesse virile que de profondes études ont mûrie. […] Comme nous l’avons dit, il participa avec Newman à la célèbre publication des Tracts for the times, dont le neuvième fit un si grand éclat, et le quatre-vingt-dixième une impression si profonde. […] L’épaisseur, si profonde pour les volontés inconséquentes et qui l’est si peu pour les esprits logiques, d’une soumission, de l’obéissance. […] Tout catholiques que nous soyons au plus profond de notre intelligence, et même parce que nous sommes catholiques, nous n’avons point à blâmer Oxford d’avoir essayé de maintenir par le châtiment ce qu’elle croit son orthodoxie.
Pourtant il y a affinité profonde, intimité de racines, prise de sève à la même source, partage de la même ombre souterraine avant la vie. […] Il est prince et démagogue, sagace et extravagant, profond et frivole, homme et neutre. […] L’historien supérieur qui est dans le poëte se manifeste ici, et l’on sent dans Shakespeare la profonde pénétration des vieilles ténèbres royales. […] Avez-vous quelquefois regardé un cap avançant sous la nuée et se prolongeant à perte de vue dans l’eau profonde ? […] Sondez cette chose profonde, Othello est la nuit.
Or, j’ai chanté vos lois, ô laboureurs profonds ! […] Et surtout à certains jours, sa voix est si pure et son cœur si profond qu’on reconnaît en elle, le sang des grands poètes, la voix des meneurs d’hommes. […] “Il doit tout savoir, et plus encore, s’écrie le bon Banville, car sans une science profonde, solide et universelle, c’est en vain qu’il chercherait le mot propre et la justesse de l’expression !” […] Sur sa secrète douleur, sur sa passion profonde, le poète a poussé les volets. […] Son émotion profonde s’exprime en vers nuancés, frissonnants : (Les Charmes).