Quoique les Ecrivains philosophes aient démérité de toutes les classes de la Société, sur-tout des Gens de Lettres* qui tiennent aux principes du vrai goût, j’avoue que je serois sensible à cette accusation si elle étoit fondée ; mais il ne me sera pas difficile de m’en justifier. […] Si se déclarer pour l’amour de l’ordre, pour l’intérêt général, pour la soumission à l’autorité, pour le maintien des regles, pour les principes du goût, pour la gloire de la Nation, c’est être partial contre les Philosophes, on avoue donc que les Philosophes sont les ennemis de toutes choses* ? […] Helvetius, parce que je n’aurai pu adopter les principes du Livre de l’Esprit, & d’avoir déchiré le cadavre de mon bienfaiteur, je me contenterai de renvoyer les calomniateurs à ce que j’ai dit de M. […] Si je n’ai pas cédé aux clameurs de mes ennemis, qui ne défendoient que les principes & les défauts contre lesquels j’ai dû m’élever sans cesse, j’ai senti combien il étoit doux pour moi de déférer aux critiques justes & honnêtes de quelques amis, qui n’ont voulu que m’éclairer & m’encourager. […] Cependant, par une fatalité des plus décourageantes, on a vu l’Ecrivain qui a montré le plus de zele pour les principes du goût, des mœurs & de la Religion, le plus de talent & de confiance à les défendre contre les attentats de la nouvelle Philosophie ; on l’a vu, dis-je, toute sa vie en proie aux persécutions & le martyr de sa fermeté.
. — Nous avons vu, à propos de l’antinomie politique, que le principe de la séparation des pouvoirs (séparation du pouvoir exécutif et administratif d’une part et du pouvoir judiciaire de l’autre) nous avons vu que ce principe ne protège nullement l’individu qui appartient, comme fonctionnaire, à une administration de l’État. […] C’est que le véritable principe de la libération de l’individu n’est pas dans les conditions sociales extérieures à l’individu. […] Ce mélange peut paraître difficilement intelligible à qui regarde les choses du point de vue de la pure logique intellectuelle, de la logique fondée sur le principe de contradiction. […] L’esprit de groupe obéit à la logique du sentiment, du désir : à la logique de l’utilité qui se moque du principe de contradiction et ne s’effraie pas de l’illogisme.
La mission de Voltaire, à ce moment, était de naturaliser en France les idées anglaises, les principes philosophiques qu’il avait puisés dans la lecture de Locke, dans la société de Bolingbroke ; mais surtout, ayant apprécié la solidité et l’immensité de la découverte de Newton, et rougissant de voir la France encore amusée à de vains systèmes, tandis que la pleine lumière régnait ailleurs, il s’attacha à propager la vraie doctrine de la connaissance du monde, à laquelle il mêlait des idées de déisme philosophique. […] Mme du Châtelet publia des Institutions de physique, où elle s’est plu à exposer les idées particulières de Leibniz ; mais son grand titre est d’avoir traduit en français le livre immortel des Principes de Newton ; elle y a joint un Commentaire algébrique, auquel Clairaut a mis la main. […] Elle fait actuellement la revue de ses Principes : c’est un exercice qu’elle réitère chaque année, sans quoi ils pourraient s’échapper, et peut-être s’en aller si loin, qu’elle n’en retrouverait pas un seul. […] Elle commence par poser en principe « que nous n’avons rien à faire en ce monde qu’à nous y procurer des sensations et des sentiments agréables ». […] Il fut galant près d’elle ; elle oublia pour lui ses réflexions philosophiques, ou plutôt elle s’en ressouvint : sentant renaître en elle la passion, elle la prit au mot, et, mettant ses principes en action, elle s’y livra.
Ravaisson ajoute : « Le principe de l’association et de la mémoire n’est donc autre que la raison76. » Cette théorie, qui fait de la raison comme un moyen de mouvement et de transport pour les idées, intervertit l’ordre des faits. […] Le principe de la succession des idées est donc nécessairement autre que la raison : elles se suggèrent par une action originairement indépendante de la réaction intellectuelle qui saisit actuellement leurs rapports. […] Seulement, un esprit ordinaire se contentera de remarquer une similitude entre deux idées sans en tirer des conséquences et sans remonter aux principes ; un Franklin, habitué à ce que Platon appelait la chasse aux ressemblances, partira de là pour concevoir sous les contrastes visibles des similitudes cachées et pour les vérifier par l’expérimentation. […] Voir nos Principes d’une philosophie des idées-forces. […] Principes d’une philosophie des idées-forces.
Odi profanum vulgus est sa devise et son principe : dans l’école de Marot, c’est la toute populaire facilité, le terre-à-terre familier de la poésie frivole qu’elle poursuit. […] Nous avons affaire à des hommes qui de parti pris ne veulent pas faire comme Marot et Saint-Gelais, de parti pris veulent faire comme Pindare, Horace ou Sannazar : hommes à principes, qui vont s’appliquer à n’être point vulgaires, à être bien savants. […] Partout, on le voit, les Italiens sont mis sur le même pied que les anciens : tant il est vrai, comme on ne le redira jamais trop, que l’Italianisme a été le principe et la condition de notre Renaissance. […] Ce qui lui échappe, et à tous encore, c’est le trait d’union de l’antiquité et de la vérité, le principe qui concilie, réunit l’imitation et l’originalité : ce sera la grande trouvaille du xviie siècle, et de Boileau, de fonder en raison le culte des anciens.
Herbert Spencer (dans sa plus récente édition des Principes de psychologie). […] Spencer (Principes de psychologie) se rencontre ici avec M. […] Tous ces faits et nombre d’autres peuvent se réduire au principe suivant : Les états de plaisirs sont unis avec un accroissement, les états de peine à une diminution de toutes les fonctions vitales ou de quelques-unes. […] Si l’on y prend garde, la question qui en fait le fond est celle-ci : tous nos plaisirs et toutes nos douleurs, quelle qu’en soit la nature, peuvent-ils s’expliquer par un principe unique, sont-ils réductibles à une ou deux lois fondamentales166?
Ce qu’il ne doit pas faire, c’est juger, ni dogmatiquement, à savoir d’après des principes, ni, non plus, impressionnellement, à savoir d’après les émotions qu’il a eues. […] A lui, ce qu’on demande, au contraire, c’est sa pensée sur un auteur ou sur un ouvrage, sa pensée, soit qu’elle soit faite de principes ou qu’elle le soit d’émotions ; ce qu’on lui demande, ce n’est pas une carte du pays, ce sont des impressions de voyage ; ce qu’on lui dit, c’est : « Vous vous êtes rencontré avec M. […] Dès lors, je suis à peu près contraint à abandonner, pour ce qui est de l’enseignement, mon grand principe qui est de ne pas lire les critiques avant les textes. […] Mais, mon principe, je le reprends très vite pour leur dire : au moins pour ce qui est des grands auteurs dont vous avez le temps de lire les oeuvres principales, lisez toujours l’auteur d’abord et le critique seulement ensuite, seulement après vous être fait de l’auteur une idée, quelle qu’elle puisse être, qui soit à vous.