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575. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 304

On doit se défier cependant d'un esprit de partialité, que son Editeur, M. l'Abbé de l'Ecluse, redresse avec sagacité, toutes les fois que l'occasion s'en présente ; tant il est vrai que les Mémoires particuliers sont sujets à induire en erreur, & que ce n'est que de combinaison des différens récits que peut naître la vérité !

576. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Lempereur »

C’est un médaillon présenté au génie de la poésie, pour être attaché à la pyramide de l’immortalité.

577. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Telle est la gloire quand on l’approche de trop près : absente on la désire, présente elle pèse. […] Je laissai la route libre ; la calèche s’arrêta à la grille en bois de la métairie, et j’en vis descendre, entre les mains tendues des trois jeunes filles du métayer, la charmante Romaine, encore présente à ma mémoire depuis les bals de la rue de la Paix. […] Taylor peut s’y présenter en mon nom, et, moyennant son reçu, on lui comptera 15 000 francs. […] Tout est fini, vie passée comme vie présente. […] » XXVI Cette fausse foi du vieillard qui voulait être à la mode en prenant le ton du jour, cette foi poétique du jeune homme qui s’éblouissait de la Colonne, et qui ne pensait pas assez que le peuple prend au sérieux ces métaphores d’opposition, créaient en France un paradoxe national de discipline militaire présenté comme un élément de liberté.

578. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Il met au neuvième rang le mouvement qui, venant d’une cause extérieure, est reçu du dehors et est communiqué ; et enfin, au dixième rang, il met le mouvement spontané, qui n’a pas d’autre cause que lui-même, et qui produit tous les changements et tous les mouvements secondaires que l’univers nous présente. […] Je m’efforcerai donc d’être impartial dans l’appréciation résumée que je vais en présenter avant de clore cette longue préface. […] Je ne parle pas de son génie en général, c’est trop évident ; je ne parle que de sa Physique en particulier, et je pense que la théorie du mouvement, telle qu’elle s’y présente, est le point de départ de toutes les théories qui ont suivi sur le même sujet. […] Quant à l’esprit humain, il n’a point de ces lacunes dans le vaste ensemble de son histoire, et la science du mouvement en particulier ne présente pas d’interruptions ni de solutions de continuité. […] « Ainsi la science morale, dépassant cette existence terrestre, pénètre de l’homme d’où elle part jusqu’à Dieu ; et elle affirme la vie future avec les récompenses et les peines, aussi résolument qu’elle affirme la vie présente.

579. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Voici — en grands traits seulement — les principaux changements que présente le poème de 1852 en regard de celui de 1848. — La chose la plus visible est la série de scènes créées pour Wotan : dans Rheingold, la scène entre Wotan et les Géants à propos de Freia ; dans la Walküre, la grande scène de Wotan au second acte (que Wagner nomme, dans une lettre à Liszt, la « scène la plus importante des quatre drames ») ; dans Siegfried, les scènes de Wotan et Mime, Wotan et Alberich, Wotan et Erda (le second point culminant du drame), Wotan et Siegfried. […] — Non point, du tout, qu’ils présentent des difficultés insurmontables ; mais il faudrait le concours d’hommes cui savent de quoi il s’agit. […] Il est donc de toute évidence que le premier devoir de tous ceux qui veulent ce qu’a voulu Wagner et qui ont seuls le droit de se nommer Wagnériens. c’est de répandre la connaissance des écrits de Wagner, de sa vie, de ses idées, — c’est, de présenter tout ceci sous des points de vue fort divers, de façon à expliquer ce qui est resté à quelques-uns obscur, ou à frapper d’autres par de nouveaux arguments. — Et la seule autre chose qu’ils aient à faire, pour le moment, c’est de soutenir par tous les moyens possibles le théâtre de Bayreuth. […] Et même les soi-disant « faits », lorsqu’ils ne sont pas, comme je l’ai dit, très petits, d’un ordre tout à fait matériel, tels que chiffres et dates, sont sujets à caution, car ils sont ou bien littéralement faux, ou bien dénaturés et présentés sous une fausse lumière. […] Tout cela serait absolument indispensable pour une histoire un peu sérieuse de Wagner, une histoire éclairant son œuvre par sa vie, pouvant enfin nous présenter tel qu’il fut cet homme extraordinaire.

580. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

La parole humaine a des ailes : elle s’envole au-dessus de la réalité présente et des besoins immédiats ; elle est l’idée même revêtue d’un corps subtil et se faisant le plus possible immatérielle ; elle est la raison manifestée, le « verbe ». […] C’est dans notre conscience, en définitive, que jamais les contradictoires ne se sont présentés ensemble et comme la main dans la main. […] Toute représentation en fait nécessairement surgir une autre : point de perception présente sans quelque souvenir, sans quelque représentation du passé. […] Mais, pour nous convaincre combien ce raisonnement est fallacieux, nous avons seulement besoin de considérer que la volonté, qui est ici présentée comme une cause, n’a pas plus de connexion découvrable avec ses effets que toute cause matérielle n’en a avec son propre effet. […] Parmi les éléments d’explication de cette idée, il faut placer le caractère de nécessité irrésistible que présente en fait l’apparition de nos états de conscience, surtout des états passifs.

581. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Non seulement tout y est dans la place qu’il doit avoir, tout est fait pour la place qu’il occupe ; il présente d’abord ce qui doit être vu d’abord, il met au milieu ce qui doit être au milieu, etc. […] La Motte est sceptique ; c’est un esprit froid, fin, sagace, qui pratique la maxime de Fontenelle et se défendrait de l’enthousiasme s’il pouvait en être susceptible ; il n’a rien à faire de son loisir et de son esprit qu’à l’appliquer indifféremment à toutes sortes de sujets auxquels il s’amuse : « Hors quelques vérités, pense-t-il, dont l’évidence frappe également tous les hommes, tout le reste a diverses faces qu’un homme d’esprit sait exposer comme il lui plaît ; et il peut toujours montrer les choses d’un côté favorable au jugement qu’il veut qu’on en porte. » Il se flatte que la dispute présente est du nombre de celles qui se prêtent à plus d’une solution ; il affecte de la considérer comme plus frivole qu’elle n’est, qu’elle ne peut le paraître à ceux en qui la raison se rejoint au sentiment et qui mettent de leur âme dans ces choses de goût. […] Il présentait l’idée d’Homère, en un mot, comme celle d’un poète qui aurait raconté les désastres de la Ligue et les malheurs des derniers Valois pour faire plaisir et honneur à Henri IV régnant et aux Bourbons.

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