Young, qui n’a rien de tout cela, doit peut-être une grande partie de sa réputation au beau tableau que présente l’ouverture de ses Nuits ou Complaintes. […] Or le non erat hic locus se présente à toutes les pages de Shakspeare. […] « De l’endroit d’où nous étions partis le matin, jusque-là, la rive occidentale présente le plus beau paysage que j’aie vu. […] Sa vie entière se présente comme une de ces années orageuses et frappées de stérilité, où l’on dirait que le cours des saisons et l’ordre de la nature sont intervertis. […] Souvent assis sur la borne d’un chemin en Allemagne, sans savoir ce que j’allais devenir, j’ai oublié mes maux, et les auteurs de mes maux, en rêvant à quelque agréable chimère que me présentaient les muses compatissantes.
Toute lettre est jumelle, et le médailIier qu’on nous offre ne présente le plus souvent qu’une face de ses médailles. […] Les siennes présentent le mélange le plus singulier d’enfantillage et de profondeur. […] Les Travailleurs de la Mer présentent un autre exemple du même procédé d’amplification. […] J’aime mieux chercher à vous présenter le dessin qu’elle signifie que d’en défaire et d’en refaire avec vous le damier multicolore. […] J’avais soin de me présenter à vous non point comme un critique, mais comme un poète.
La génération n’est présentée qu’en ses lignes sommaires ; elle est une conséquence de la nutrition ; c’est un accroissement extérieur à l’individu. […] Et dans ce dernier cas, les Américains ignorent tout à fait l’art de présenter comme un ornement un complément de travail, en somme foncièrement utile. […] Cette partie du travail de la Commission (§§ 11 et 12), si elle se présentait seule, pourrait être acceptée. […] Le petit vocabulaire que nous donnons présentera comme un résumé de toutes les réformes discutées au cours de cette étude. […] Dans cette question de l’orthographe, le lecteur n’a donc qu’un seul intérêt : c’est que le même mot lui soit toujours présenté sous la même forme.
Ses écrits, en effet, dans l’imperfection même de beaucoup de détails, dans la succession précipitée des aperçus et le délié des mouvements, ne traduisent souvent que mieux sa pensée subtile, son âme respirante et agitée ; et puis, comme art, comme poëme, le roman de Corinne, à lui seul, présenterait un monument immortel. […] Est-il besoin, après les articles de Fontanes, de mentionner deux morceaux de Geoffroy qui ne font que présenter les mêmes idées, moins l’urbanité malicieuse et la grâce mondaine48 ? […] En un mot, les personnages des romans par lettres, au moment où ils prennent la plume, se regardent toujours eux-mêmes, de manière à se présenter au lecteur dans des attitudes expressives et selon les profils les plus significatifs : cela fait des groupes un peu guindés, classiques, à moins qu’on ne se donne carrière en toute lenteur et profusion, comme dans Clarisse. […] Mais on ne doit pas chercher une peinture fidèle dans cette production, d’ailleurs agréable : les dates y sont confuses, les personnages groupés, les rôles arrangés ; M. de Schlegel y devient un grotesque, sacrifié sans goût et sans mesure ; le tout enfin se présente sous un faux jour romanesque, qui altère, à nos yeux, la vraie poésie autant que la réalité. […] Mme la duchesse de Broglie, si prématurément ravie à ce bonheur de famille, mais restée à jamais présente à la vénération de tous ceux qui l’ont une fois connue.
Le temps des purs prophètes et des jeunes Daniels est passé ; c’est à l’école de l’histoire, à celle de l’expérience pratique et présente que se forment les sages et les mieux voyants. […] Mais par combien de malheurs la génération présente achètera-t-elle le calme pour elle et pour celle qui la suivra ? […] A quelque point de la circonférence qu’on le prit, sur toutes les parties et dans tous les points de son être et de sa vie, sa foi entière était à l’instant présente, s’assimilant tout du vrai, et en chaque doctrine qui se présentait, martinisme ou autre, séparant le faux comme à l’aide d’un centre discernant et d’un foyer épurateur ; discrimen acre. […] ils avaient voulu faire de vous un chef de leur école, un précurseur d’eux-mêmes, et vous avaient tiré à eux, ajusté à leur taille, et présenté sous un jour étroit, faux et dans lequel, en vous idolâtrant sans cesse, ils vous avaient diminué. […] Si par hasard, pendant que je me promène encore sur cette pauvre planète, il se présentait un de ces moments d’à-propos sur lesquels le tact ne se trompe guère, je dirais à mes chiffons : Partez, muscade !
et encore une fois, je vous le présente, ce « numéro », comme autrefois dans ce petit journal de combat, mort en pleine brèche, Lutèce, de tout mon cœur, de toute mon âme et de toutes mes forces. […] Une mienne ballade « en l’honneur de Louise Michel », fut l’an dernier présentée à mon très illustre et très indulgent maître Théodore de Banville qui n’y put admettre la rime de faucille et de Cécile. […] Barbey d’Aurevilly : romancier très-inégal, catholique ultra, autoritaire à faire pâlir de Maistre, critique détestable souvent et contestable toujours, il présente mainte face à l’observation et mainte facette à la malignité. […] Aujourd’hui, l’affreux Caribert, à qui j’ai été, par suite d’une insinuation aussi odieuse que gratuite, forcé d’apprendre jadis que telle aventure judiciaire m’était arrivée par suite uniquement de violences, ce même monsieur, dis-je, me blâme — c’est son droit — de me présenter à l’Académie, mais il affirme que ce sont mes amis qui m’y poussent (il m’avait toujours semblé que c’était moi qui exerçais une influence sur eux). […] Il me prédit pour bientôt un garde-vue vert et, faisant une allusion impie à l’Académie, me présente à ses lecteurs comme désormais apte à figurer dans une assemblée de vieillards vilains.
Tourgueneff ; mais il aurait une idée encore fort incomplète du peuple russe ; car, dans presque toutes ces études, l’auteur ne s’est attaché à présenter son sujet que par les côtés qui lui sont les plus propres à éveiller notre sympathie. […] Lorsque le soir un domestique frisé et revêtu d’une livrée bleu-clair avec des boutons armoriés se présente devant vous et se met avec un zèle extrême en devoir de tirer vos bottes, vous sentez que si, au lieu de sa pâle et maigre figure, apparaissaient tout à coup à vos yeux les larges pommettes et le nez épaté d’un jeune rustre que son maître a enlevé depuis peu à la charrue, mais qui a déjà eu le temps de découdre en plus de dix endroits les coutures du kaftane 5 de nankin qu’on vient de lui faire endosser, — ce changement vous causerait un indicible plaisir, et que vous vous exposeriez très-volontiers au danger d’avoir vos pieds mis en sang par la maladresse de ce valet improvisé. […] Un homme trapu, au teint basané, aux cheveux noirs et dont le front déprimé et les yeux noyés dans la graisse, se présenta devant nous. […] Kroupianikoff la lettre suivante : « J’ai l’honneur de vous annoncer par la présente, mon cher monsieur, que votre ami, l’étudiant Avenir Sorokooumoff, qui demeurait chez moi, est mort il y a de cela quatre jours, à deux heures de l’après-midi, et qu’il a été enterré aujourd’hui, à mes frais, dans le cimetière de mon église. […] Mon épouse, Cléopâtre Alexandrovna, vous présente ses compliments.