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1341. (1922) Gustave Flaubert

De son côté, il lui écrivait : « N’as-tu pas tout ce qu’il faut pour que je t’aime ? […] Il sait que ce changement de lieu suffira pour qu’elle change de dispositions et s’abandonne. […] Pour que le sujet le séduisît et parlât à son imagination, il avait fallu qu’il le conçût dans son voyage d’Orient, comme un alibi. […] Pour que Carthage ait pu se maintenir et prospérer six siècles, il fallait qu’elle fût fixée par des chefs comme lui, comme par des ancres de fer. […] Il lui faut des amis et des maîtresses pour qu’il se sente vivre en éprouvant sur sa durée neutre le reflet de la leur.

1342. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Nous auriez-vous donné ces vers pour que nous les jugions : rari nantes in gurgite vasto ? […] Si Mistral supprime la rime, il n’y a pas de raison pour que les musiciens ne suppriment pas la note. […] Je suis pour qu’on laisse liberté absolue au poète. […] Les rapports de la Musique et de la Poésie sont trop évidents pour qu’il nous soit nécessaire d’exposer les raisons qui nous incitèrent à joindre à cette enquête l’avis de l’une de nos premières personnalités musicales.

1343. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

En tous cas, comme j’ai encore beaucoup de choses à vous dire, si ces choses vous amusent assez pour que vous ne vous souciiez pas de les voir interrompues, ne donnez pas mon adresse à Paris à ceux qui pourraient vous écrire. […] Son frère Jules, qui n’est pas assez célèbre pour que je vous entretienne de lui, est un grand garçon de 30 ans, et de bonne mine. […] Pourtant, malgré sa bosse spéciale, il a fallu l’exemple de plusieurs écrivains, en faveur desquels la phrénologie n’avait rien fait, pour que l’historiographe composât aussi son livre. […] Luchet, mon cher Monsieur, je vous dirai que je ne connais qu’une anecdote sur lui ; la voici : Il y a deux ou trois ans, l’auteur de Thadéus était fort tourmenté par le directeur d’un journal, pour qu’il lui donnât un article vaguement promis. […] Non, mon cher Monsieur, je n’ai pas répondu à ma tante, pour qu’elle répondît pour moi à l’éditeur !

1344. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Mais à cette heure, je ne veux pas de toi, tu me fais peur, tu as trop de vices sérieux à ta suite ; il y a dans ton regard quelque chose de funeste ; tu es trop méchant pour que de toi, l’on rie, et tu es trop damné pour qu’on te sauve ; malheureux qui a dépassé même le doute, en ton esprit perverti ; malheureuse victime de tes désirs impuissants ! […] pour que la comédie de son comédien ordinaire soit représentée en plein théâtre, et pour tout dire, atteindre enfin au comble de l’art qui ne peut ni s’expliquer ni s’apprendre : « Quod tamen unum tradi arte non potest » telle était l’ambition de Molière, son ardente et infatigable ambition ; si bien qu’il est mort sans songer, — ô Dieu !  […] Mais le travail et l’âge retardent nos pas, et d’ailleurs, pour que nous allions plus vite, que nous veux-tu ? […] En ce moment les événements sont graves : le cliquetis des épées fait tressaillir Don Juan qui court au danger, l’épée haute, car au moins faut-il, pour que cet homme soit supportable, qu’il ne tienne ni à son argent, ni à sa vie, les deux choses que les hommes estiment le plus.

1345. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Pour que nous ayons, dit-il, une musique, il ne s’agit que d’appliquer celle des Italiens à notre langue. […] Quand le règlement fut dressé, il le fit imprimer à Rome, & publier ensuite dans toute la compagnie, pour qu’elle eût à s’y conformer. […] La cour d’Espagne, mécontente des jésuites qui avoient ménagé la paix de Henri IV avec Rome, demandoit pour les dominicains un jugement définitif : la cour de France s’y opposoit ; les jésuites faisoient leurs efforts pour qu’elle l’emportât. […] Ce n’est que sous Paul V, que le fil de ces disputes fut repris, malgré, dit-on, les efforts des jésuites pour qu’elles fussent abandonnées par le nouveau pape, & qu’il fût libre aux deux partis de rester chacun dans ses opinions, qui n’attaquoient pas les dogmes de la foi. […] Des Arnauld avoient plaidé violemment pour que les jésuites fussent bannis de France, & pour qu’ils n’y rentrassent jamais.

1346. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Tout ceci est assez important, messieurs, pour que vous en soyez complètement informés, car nous sommes ici au corps du délit et au nœud de la dénonciation. […] Mais quel chemin a-t-on donc fait depuis M. de Tracy, membre honoré de l’ancien Sénat, pour qu’on en soit à discuter dans cette enceinte sur ces questions, comme si nous étions un concile philosophique ou théologique ?

1347. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Spiritualisme, moralité dans les lois, pour que la civilisation ne soit pas seulement matérielle, mais vertueuse, et pour que l’âme de l’homme ne progresse pas moins que sa race périssable dans une civilisation vraiment divine et indéfinie sur cette terre, et au-delà de cette terre.

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