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1329. (1903) La renaissance classique pp. -

* S’il est une chose notoire en ce moment et, dans tous les cas, digne de remarque, c’est qu’un grand nombre de bons esprits se sentent de plus en plus attirés par les doctrines littéraires (pour ne pas parler de la politique) qui, sur la plupart des points, contredisent les doctrines du siècle précédent. […] » — cet aphorisme est vrai en littérature comme en politique. […] Ce qui s’agitait dans leur tête vide, c’étaient, à leur insu, les ressouvenirs des déclamations civiques du collège, les bribes d’une morale et d’une politique de conciones, les lieux communs vertueux de la poésie socialiste et humanitaire et, brochant sur le tout, les tirades échevelées du théâtre romantique. […] Ils s’ébahirent et s’indignèrent de tout : de la coquinerie des hommes politiques, de la rapacité et de la malhonnêteté des gens d’affaires, de la bêtise et de la vanité des filles, de la saleté de l’ouvrier, de ses goûts crapuleux, de sa sentimentalité niaise, de la brutalité du paysan et du militaire, de la médiocrité intellectuelle du bourgeois. […] Toutes les maladies sociales qui peuvent assaillir et dissoudre un organisme politique se sont abattues à la fois sur nous.

1330. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

À travers tous ces romans, il est question des idées nouvelles, politiques, philosophiques, scientifiques, religieuses et sociales. […] Il ne faut donc pas s’étonner si la littérature fut de tout temps suspecte à la politique. […] Les combinaisons politiques et sociales qui ont ému Victor Hugo émouvaient Eschyle avant lui. […] Nous voyons Lamartine de pied eu cap, poète, historien, voyageur, politique. […] la vieille économie politique a fait son temps.

1331. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

L’agitation d’une assemblée du peuple est décrite comme par un historien qui aurait assisté cent fois à ces tempêtes d’hommes dans les assemblées politiques. […] Sa personnification de la démagogie des camps dans la personne de Thersite, gourmandé par le sage Ulysse, est une leçon de politique par la poésie. […] Leur entretien est plein de déférence dans la bouche de Pâris, plus léger que pervers, plein d’indulgence et de mesure dans la bouche d’Hector, aussi politique que brave, et qui cherche non à humilier, mais à relever le cœur de son frère. […] Que le mécanicien préfère la machine, je le veux bien ; mais que le philosophe, le poète, le politique, le spiritualiste préfèrent sans comparaison l’Iliade, je suis de la religion du philosophe, du poète, du politique, du spiritualiste. […] Homère n’aurait chanté que ce bouclier qu’il serait le premier des sculpteurs, des peintres, des pasteurs, des armuriers, des politiques, des philosophes et des poètes.

1332. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Il imitait de Corneille la politique, les sentences ; il imitait de la société contemporaine, où le ton était donné par les Précieuses, le galant et le tendre, qu’on prenait pour le langage de l’amour. […] Par la raison nous goûtons les belles sentences, politiques ou morales, dont il a semé leur langage. […] On y sent à toutes les pages l’imitation ; et puisque les défauts seuls s’imitent, c’est tour à tour la complication d’amours croisées, les raisonnements, la galanterie mêlée de politique, qu’emprunte à Corneille le jeune Racine. […] L’héroïque sang-froid d’un Rodrigue, d’un Auguste, d’un Polyeucte, immolant leur passion ou s’immolant eux-mêmes à un devoir, à une politique ou à une foi, convenait mieux à Corneille que cet héroïsme d’emportement, dont le suprême effort n’est le plus souvent que la vie sacrifiée à la passion. […] Joad, c’est la foi et la politique, l’enthousiasme et le calcul, peut-être aussi l’ambition de la tutelle unie à la fidélité passionnée pour le pupille.

1333. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Surprendre un aparté, recevoir à l’improviste la confidence involontaire d’un taciturne, dérober un secret soigneusement caché sans être soi-même indiscret, voir à nu dans une exclamation le vrai caractère ou la passion maîtresse d’un politique, ce sont là de petits événements qui font pour une soirée la joie d’un observateur ; un moraliste en tire un portrait, un auteur comique l’idée d’une scène heureuse ou d’un caractère nouveau. […] Un jour de crise politique, un homme d’un certain âge, à la figure placide, se promène sur un boulevard de Paris, donnant le bras à une jeune dame, qui sans doute est sa fille ; la foule est compacte, agitée, murmurante ; mais personne n’élève la voix ; tout à coup, sans occasion qui le provoque, sans regarder personne, notre homme dit assez haut d’une voix concentrée : « Ce X… est un misérable !  […] Si notre politique, sur le boulevard, gardait le silence, c’est qu’il se parlait à lui-même, à lui seul, c’est qu’il n’avait rien à dire, ni à la dame qui l’accompagnait, ni à personne. […] Le même phénomène se produit chez les hommes qui, en vertu de leur profession, parlent fréquemment en public ; mais, chez eux, l’ami attentif, c’est leur auditoire habituel : ainsi pour les professeurs, les conférenciers, les avocats, les hommes politiques. […] Ce n’est pas moi qui voudrais être un philosophe, un Arcésilas, un Solon morose, de ces gens qui s’en vont la tête baissée, l’œil fixé à terre, murmurant, rongeant, rageant » : Arcésilas, philosophe grec (Pitane, Eolide −315 ou −314 — −241 ou −240), sans doute cité ici parce qu’il prôna entre autres, contre le dogmatisme des stoïciens, la suspension universelle du jugement ; Solon, le célèbre législateur athénien (v.-640 — v. 558) qui est est à l’origine de la vaste réforme sociale et politique qui fonde le commencement de la démocratie athénienne.

1334. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIV » pp. 209-212

Libri sur les jésuites et sur le clergé ont paru : la vivacité de cet écrit semblera sans doute peu politique aux universitaires et aux éclectiques incriminés.

1335. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé au nom de l’Académie des inscriptions et belles-lettres aux funérailles de M. .Villemain »

Ministre de l’instruction publique à une époque où la culture élevée de l’esprit était tenue par la politique, non pour un amusement frivole d’aristocrates oisifs, mais pour un intérêt public, M. 

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