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1318. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

Si son style manque quelquefois de noblesse & de correction, il est du moins constamment simple & plein de clarté, semé de traits vifs, énergiques, attachant par un ton de franchise & de liberté qui ajoute à l’intérêt des matieres.

1319. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre premier. Que la Mythologie rapetissait la nature ; que les Anciens n’avaient point de Poésie proprement dite descriptive. »

Cette description est pleine d’enflure et de mauvais goût ; mais il ne s’agit ici que du genre, et non de l’exécution du morceau.

1320. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Deshays  » pp. 134-138

Son imagination est pleine de grands caractères.

1321. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

De ceux là Henri de Régnier Est un écrivain plein de distinction, bien que son vers un peu monotone ne soit pas encore complètement dégagé et n’apparaisse pas encore dans sa phrase définitive.

1322. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Il était d’un abord froid, mais au fond plein de bonté et de politesse ; aussi Étienne l’accepta-t-il avec joie comme maître, soutenu d’ailleurs par l’espérance de voir quelquefois David et d’arriver à l’honneur de recevoir ses conseils. […] » Mais impassible comme le soliveau de la fable, l’inaltérable collecteur répondait par un sourire plein de candeur, et tout rentrait dans l’ordre. […] La plaintive MALVINA, touchant sur sa harpe des airs douloureux et adressant un regard triste et plein de larmes au barde aveugle qui n’en jouira pas, vous a-t-elle jamais intéressé à ses malheurs ? […] Ce livre, auquel on peut reprocher son trop d’étendue, est plein d’observations, de conseils et de principes excellents sur l’art, et de plus, renferme une suite bien ordonnée de renseignements matériels que l’on ne trouve rassemblés dans aucun autre livre de ce genre. […] Malgré ses succès, David, dont la mémoire était pleine des souvenirs de Rome, et qui sentait plus vivement que jamais le besoin d’y mûrir les études qu’il avait commencées, manifesta le désir de retourner en Italie.

1323. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

elle était née au plein milieu du dix-huitième siècle ; les descendants de l’Ordre Teutonique étaient devenus luthériens ; luthérienne donc, et puis femme d’ambassadeur, elle eut à essuyer d’abord toute cette vie de monde, de scepticisme et de plaisirs ; et lorsqu’elle y échappa, lorsque la flamme des événements publics vint éprendre cette âme si fervente sous une enveloppe si frêle, et lui fit croire à l’heure de prédire, de frapper tour à tour et de consoler, il se trouve que bien peu l’entendirent ; qu’elle fut comme la prophétesse stérile d’Ilion en cendres ; que ceux même que sa rapide éloquence de cœur avait un moment saisis, comme la poussière éparse que la nue électrique enlève, elle passée, retombèrent ; et qu’elle-même, sans ordre fixe, sans discipline, sans tradition, soulevée par le souffle ardent des catastrophes et n’ayant entrevu que des lueurs, perdit aussitôt la trace de l’avenir, et mourut dans une Crimée, sans rien laisser, sans rien servir, flocon de neige apporté et remporté par l’aquilon, un simple éclair et un cri de plus dans le vaste orage ! […] Elle était assez jeune et belle toujours, délicieuse de grâce ; petite, blanche, blonde, de ces cheveux d’un blond cendré qui ne sont qu’à Valérie, avec des yeux d’un bleu sombre ; une voix tendre, un parler plein de douceur et de chant, comme c’est le charme des femmes livoniennes ; une walse enivrante, une danse admirée. […] Delphine est certainement un livre plein de puissance, de passion, de détails éloquents ; mais l’ensemble laisse beaucoup à désirer, et, chemin faisant, l’impression du lecteur est souvent déconcertée et confuse : les livres, au contraire, qui sont exécutés fidèlement selon leur propre pensée, et dont la lecture compose dans l’esprit comme un tableau continu qui s’achève jusqu’au dernier trait, sans que le crayon se brise ou que les couleurs se brouillent, ces livres, quelle que soit leur dimension, ont une valeur d’art supérieur, car ils sont en eux-mêmes complets.

1324. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Une grande timidité, beaucoup de réserve, une sorte de sauvagerie ; une douceur habituelle qu’interrompait parfois quelque chose de nerveux, de pétulant, de fugitif ; le commerce très-agréable et assez prompt, l’intimité très-difficile et jamais absolue ; une répugnance marquée à vous entretenir de lui-même, de sa propre vie, de ses propres sensations, à remonter en causant et à se complaire familièrement dans ses souvenirs, comme si, lui, il n’avait pas de souvenirs, comme s’il n’avait jamais été apprivoisé au sein de la famille, comme s’il n’y avait rien eu d’aimé et de choyé, de doré et de fleuri dans son enfance ; une ardeur inquiète, déjà fatiguée, se manifestant par du mouvement plutôt que par des rayons ; l’instinct voyageur à un haut degré ; l’humeur libre, franche, indépendante, élancée, un peu fauve, comme qui dirait d’un chamois ou d’un oiseau73 ; mais avec cela un cœur d’homme ouvert à l’attendrissement et capable au besoin de stoïcisme : un front pudique comme celui d’une jeune fille, et d’abord rougissant aisément ; l’adoration du beau, de l’honnête ; l’indignation généreuse contre le mal ; sa narine s’enflant alors et sa lèvre se relevant, pleine de dédain ; puis un coup d’œil rapide et sûr, une parole droite et concise, un nerf philosophique très-perfectionné : tel nous apparaît Farcy au sortir de l’École normale ; il avait donc, du sein de sa vie monotone, beaucoup senti déjà et beaucoup vu ; il s’était donné à lui-même, à côté de l’éducation classique qu’il avait reçue, une éducation morale plus intérieure et toute solitaire. […] Plein de son idée, Farcy quitta Naples à la fin de l’année 1827, revint à Paris, où il ne passa que huit jours, et ne vit qu’à peine ses amis, pour éviter leurs conseils et remontrances, puis partit en Angleterre, d’où il s’embarqua pour le Brésil. […] « 19 juin. — Hélène se tut, mais ses joues se couvrirent de rougeur ; elle lança sur Ghérard un regard plein de dédain, tandis que ses lèvres se contractaient, agitées par la colère.

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