On dit que, pour rendre les Editions des Livres qu’il imprimoit plus correctes, il en faisoit exposer les feuilles dans les Places publiques, & qu’il récompensoit généreusement ceux qui y découvroient des fautes, moyen aussi sûr que négligé, pour arriver à la perfection.
Manivet l’honneur d’une préface, où il dit : « C’est de grand cœur que je salue en vous, non pas un élève qui aspire à me suivre comme vous prétendez l’être, mais un émule que son talent place ex æquo à mon côté, dans le petit coin lumineux dont mes contemporains veulent bien me permettre la jouissance… » [Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887-1888).]
Ses Ouvrages de Biographie, ses Sermons, ses Panégyriques, écrits d’une maniere diffuse & dépourvus de goût, ne lui laissent qu’une place médiocre parmi les Littérateurs.
Ses deux Poëmes Latins, l’un sur la Sculpture, l’autre sur la Gravure, lui donnent une place distinguée à côté des Commires, des Rapin, des la Rue, des Sanadon, des Vaniere & des Marsy, ses Confreres.
Cet Ouvrage, aussi heureusement conçu, qu’habilement exécuté, place M. l’Abbé Gérard parmi des Ecrivains qui ont le plus contribué à diminuer l’espece d’autorité que les prétendus Sages de nos jours se sont acquise sur l’opinion publique, & lui donne des droits sur l’estime & la reconnoissance de tous ceux qui intéressent au maintien des mœurs & à la gloire de la Religion.
Si le style répondoit au mérite de ses travaux, il seroit digne d’occuper une des premieres places parmi les Ecrivains ; mais sa diction très-négligée, & souvent barbare, ne permet pas de le tirer de la classe des Erudits, où il a des droits assurés aux premiers rangs.
L’attachement pour la princesse Charlotte Bonaparte tint sans doute une grande place dans sa vie, mais ne peut être considéré comme la raison déterminante d’une mélancolie qui avait ses racines dans l’organisation même,