le volume sera classé, et classé très haut, par ces Historiettes, qui sont des poèmes, comme Une Rencontre, Les Oiseaux deux à deux, Sanchette, Cerise, Les deux Lierres, L’Aquarelle à Héroult, Mens agitat molem, Incerta et occulta, La Soif de l’infini, Pâquerette, et enfin L’Arbre devenu vieux, qui me paraît sans comparaison la plus belle pièce du volume, par la hauteur de son inspiration et la luxuriance de ses magnifiques et infatigables strophes. […] Eh bien, c’est après avoir lu cette pièce de L’Arbre devenu vieux et celle de la Soif de l’infini, qu’on se demandera comment une pareille âme de poète peut se pelotonner assez pour vouloir tenir dans ce mouchoir de poche d’un sonnet… et s’escamoter dans ce mouchoir ? IV Je voudrais pouvoir citer ces deux pièces pour donner une idée de la poésie de Gères quand elle atteint son point culminant, — son zénith ; je voudrais citer aussi l’Incerta et occulta, non moins belle, mais je suis arrêté par un des mérites de ces pièces la longueur, la puissance du souffle… L’Arbre devenu vieux n’a pas moins de cent dix-neuf strophes… Or, ces longues poésies sont venues et sont faites comme les roses, pour lesquelles Dieu ne s’est pas repris… Les feuilles d’une rose ne sont plus la rose ; des vers pris à des poésies bien venues n’en donnent ni le mouvement, ni l’unité, ni la vie ! […] Fût-elle seule, une telle pièce sacrerait un homme poète… Quand mon ami (qu’on me passe cette fierté !) […] Je voudrais pourtant, avant de finir, vous donner l’impression de l’accent de Gères, et je ne trouve à pouvoir insérer ici que cette pièce charmante qu’il a appelée Les deux Lierres : Autour d’un ormeau foudroyé Grimpait vivace un tendre lierre, Le vieux tronc s’effondrait, noyé Dans la guirlande familière.
Publiée en 1830, sa première pièce fut cette fameuse Curée, qui, sans préparation, sans grondement antérieur, tomba, comme la foudre, dans la publicité, et y embrasa tous les esprits, y alluma toutes les curiosités… Depuis, je crois, le grand Corneille, personne n’avait donné un pareil tressaillement d’admiration aux entrailles de tout un pays. […] On y trouve beaucoup de pièces d’avant La Curée, que l’auteur gardait en portefeuille, qu’il aurait bien dû y laisser, et qu’il a publiées pour ne rien perdre. […] On verra si, à l’exception de la pièce intitulée la Tentation, qui, du reste, avait paru dans une des premières éditions des Iambes, et qui, antérieure aux Iambes, promettait déjà les vers magnifiques du Pianto : Dors, oh ! […] il y a une seule pièce — je dis une seule pièce de ce navrant recueil — qui ne soit un chef-d’œuvre de maladresse, de main enflée, de poésie spatulée et gourde. […] Et dans une autre pièce : Heureux les tendres cœurs dont aucun mur fâcheux N’arrête les soupirs et n’entrave les feux !
la pièce de vers qui roucoule dans toutes les mémoires : Oh ! […] Quand je lis cette superbe pièce léonine de la Colère de Samson, — le type le plus majestueux dans sa tristesse du fatalisme du poète, — de Samson qui sait que Dalila l’a vendu aux Philistins et qui ne s’en laisse pas moins dormir sur ses genoux dans la lassitude de son mépris ; …… Je suis las. […] et cette pièce : La Flûte, digne d’un André Chénier devenu profond, et, pour mieux dire, enfin, tous les vers de ce recueil qui y sont marqués du double caractère fatal et stoïque de cette Muse nouvelle d’Alfred de Vigny : Qui fend l’air de son front et de ses seins altiers ! […] Ils ressemblent aux rubis de Wanda, dans la belle pièce de ce nom : Vos mains, par ces rubis, semblent ensanglantées ? […] Le nombre borné de ces poésies qui résument en quelques pièces les inspirations de trente années, et que je ne mettrai certainement pas, moi, sur le compte de ce dessèchement de la veine si commun chez les poètes communs qui n’ont pas en eux la source intarissable du génie, ce très petit nombre m’explique davantage et m’éclaire plus intensément Alfred de Vigny et cette transformation de tout son être qui lui avait fait mettre le doigt d’Harpocrate sur la bouche fermée de sa Muse.
Mais dans ses autres pièces que de mensonges & de vuides ! comme il a habillé les Grecs de pièces & de morceaux rapportés ! […] Que de talens éclipsés faute de quelques pièces d’argent ! […] La Pièce la plus artificielle est même toujours la plus mauvaise. […] La Pièce ne peut manquer d’être fort étrangère au sujet : qu’importe ?
Le public d’alors se montra sévère pour cette pièce à laquelle l’auteur garde ses sympathies, et qui pourrait bien être la pièce des connaisseurs. […] Ses pièces ne sont que ses idées morales prenant une forme concrète. […] On connaît la fameuse phrase : « Il n’y a pas de pièces immorales, il n’y a pas de pièces indécentes, il n’y a pas de pièces dégoûtantes : il n’y a que des pièces mal faites17… » Ce qui est très spirituel, mais qui n’est pas sérieux. […] À vrai dire, la pièce tout entière n’est faite que pour le dénouement. […] — Dans les pièces de M.
J’aurais cité la savante pièce de Britannicus, si je n’avais eu ces deux beaux exemples. […] Cette sorte de pièce amuse par la ressemblance des figures passagères avec les originaux du monde. […] La ressemblance de ces opéras avec les pièces grecques est remarquable en tout point. […] Évidemment il y a là deux pièces, et non une tragédie. […] Mais considérons une pièce plus pure, et au-dessus de toutes les critiques : Cinna, par exemple.
Dans tout le cours de la pièce, c’est ainsi un assaut de galanterie, un tournoi d’esprit et de courtoisie. […] Sois tour à tour vendeur de romans épicés, de théories pessimistes, de nouvelles mystiques, de pièces à spectacle, de tout ce qui est à la mode du jour. […] Dédaigne le profit facile des romans à la toise, des pièces bâclées, des volumes expédiés à la diable. […] Musset, pour 145 représentations de pièces diverses, touchait 4.773 francs. […] Il existe un exemple plus frappant encore du pouvoir occulte exercé par la pièce de cent sous.