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226. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Elle a l’esprit philosophique et libre. […] Ils parlent sans doute avec élégance : mais, en somme, ils ont peu d’idées ; ce ne sont point des critiques ; leur culture philosophique est médiocre, et nulle part il n’apparaît qu’ils aient lu Darwin, Stendhal, Hartmann et Anatole France… Bref, la dualité de Jacques Dechartre me déconcerte. […] Il en écrit, avec force et avec grâce, la traduction philosophique.

227. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Nous savons qu’on ne manquera pas de rappeler quelques bulles du Saint-Siège, ou quelques décrets de la Sorbonne, qui condamnent telle ou telle découverte philosophique ; mais, aussi, combien ne pourrait-on pas citer d’arrêts de la cour de Rome en faveur de ces mêmes découvertes ? […] C’est pourquoi la plupart des sages ont pensé que les études philosophiques avaient un extrême danger pour la multitude. […] Une page éloquente de Bossuet sur la morale est plus utile et plus difficile à écrire qu’un volume d’abstractions philosophiques.

228. (1760) Réflexions sur la poésie

Pour soulager l’humeur qu’il en a, et qu’il serait barbare de lui reprocher, il s’en prend à ce pernicieux esprit philosophique, déjà chargé d’iniquités beaucoup plus graves ; car il faut bien que l’esprit philosophique ait encore ce tort-là. […] Les ouvrages philosophiques, quand ils réunissent ces deux avantages, sont peut-être les plus propres à maintenir le bon goût dans l’art d’écrire : ils nous font sentir combien des idées nobles et grandes, revêtues d’ornements simples et vrais comme elles, sont préférables à des riens agréables et frivoles.

229. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

À propos de femmes, il y joue pesamment aux axiomes sociaux, cette fossette des petits garçons philosophiques, et il nous déballe tout un système de morale, monstrueux et bouffon à la fois ; car, dans ce système de comédie, les usuriers à soixante pour cent seraient des saints Vincent de Paul. […] Mais à cela près de cette boutade d’un poète, d’un hypocondriaque sublime, plus capricieux qu’une femme et qu’une nuée, on n’avait pas vu un esprit sérieux et honnête, ayant réfléchi seulement deux minutes sur ce qui constitue la beauté ou la grandeur de la vie, proclamer « le tout-puissant écu » comme la religion philosophique (deux mots qui s’étranglent !) […] Il est douteux aussi — du moins, nous le croyons, — qu’ils admettent sans un modeste embarras la conclusion, logiquement très bonne, mais historiquement suspecte, que Bellegarrigue sait tirer de cette absence de la famille aux États-Unis : « L’autorité paternelle — dit-il — ayant abdiqué en Amérique, sinon en totalité, du moins en grande partie, il est arrivé que la famille n’y existe pas… et que l’extrême civilisation autorise les mœurs à ressaisir la simplicité de l’état sauvage. » Mais cet éloge, une fois jeté en passant, des Américains, qui ne sont pas l’objet spécial du livre, l’auteur revient aux femmes d’Amérique ; car sans la femme, nous dit-il avec une galanterie vraiment philosophique, la masculinité ne serait pas !

230. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Habitué à la méditation philosophique, à ce reploiement de la pensée qui s’aiguise en se pénétrant, il a entrepris de dégager cette loi de déduction qui, chez les autres écrivains, n’avait encore été qu’indiquée, et de la faire toucher par tant de côtés et à tant de reprises à ses lecteurs, qu’il fût impossible de la nier. […] Mais, comme tous les grands esprits philosophiques qui savent que les mots représentent la pensée, qui poinçonnent la langue et donnent le vocabulaire de leurs conceptions, M.  […] Nous voulons parler de cette analyse de la Raison, avec les huit facultés qui la composent, et qui sera peut-être pour la gloire philosophique de M. 

231. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Il eut pourtant, en ces années de jeunesse, son ardeur de prosélytisme et son essor impétueux ; la cause patriotique et philosophique l’enrôla du premier jour dans ses rangs. […] La Décade philosophique n’aura pas de rédacteur plus compétent, plus avancé en tous les ordres de connaissances. […] Contredire des opinions qui, naguère encore, n’étaient que philosophiques, mais qui, tous les jours, deviennent plus nationales, leur semblerait téméraire. […] Il voyait aussi le monde philosophique proprement dit, il était initié au groupe d’Auteuil, et commençait à cultiver Mme de Condorcet. […] On trouverait, en cherchant bien, bon nombre d’articles de lui daus les recueils périodiques de ces années, à commencer par les Archives philosophiques, dirigées par M.

232. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Il est bien vrai qu’un grand nombre d’auteurs, doués ou se croyant doués pour les vues d’ensemble, y ont affiché des prétentions philosophiques. […] Usant d’une autre métaphore, je dirai volontiers que la métaphysique c’est l’oxygène et que l’atmosphère philosophique devient, sans elle, irrespirable. […] Le risible évolutionnisme philosophique a suivi dans la tombe l’évolutionnisme scientifique. […] Maboulisme des thèses scientifiques et philosophiques prédominantes. […] » Ensuite la critique philosophique était nulle, dévastée par le kantisme et le spencerisme.

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