Prise entre la Saône et le Rhône, la Dombes est un pays tout en étangs. […] Laissons-le régner en maître dans ce pays dont il a tué ou chassé les habitants. […] Elle dure, dans l’armée, par son enseignement, et, dans tout le pays, par son exemple. […] Nos armées sont intactes, le pays tout entier est debout. […] De là cette nécessité pour le gouvernement de surveiller avec grand soin le moral du pays.
Il retourne dans son pays. […] Comment diagnostiquer un mal, dont son pays agonise, sans frémir, sans saigner jusque dans ses fibres les plus secrètes, quand on en est, de ce pays, par des siècles et des siècles d’aïeux Français ? […] Vous vous êtes demandé si l’unité morale du pays n’en était pas déjà atteinte. […] Il s’était dit, tout jeune, qu’un homme doit compte de son activité à son pays. […] Il en fut à Londres comme à Vienne, Talleyrand s’y comporta en grand serviteur du pays.
Les habitants de Saint-Savin, dans les Pyrénées, « peignent avec des larmes de douleur leur consternation » à l’idée qu’on va supprimer leur abbaye de Bénédictins, seule fondation de charité dans ce pays pauvre. […] Sombre aspect que celui d’un pays où le cœur cesse de pousser le sang dans les veines. […] Il ne se passe pas de semaine ou leur pays ne produise une multitude d’événements83 qui sont analysés et discutés même par les charpentiers et les serruriers de l’Angleterre ». […] Chez le duc de La Rochefoucauld-Liancourt lui-même, Arthur Young ayant besoin de renseignements, on lui envoie le régisseur. « Chez un noble de mon pays, on eût invité à dîner trois ou quatre fermiers qui se seraient assis à table à côté des dames du premier rang. […] Or il y a en France quatre cent lieues carrées de pays soumises au régime des capitaineries100, et, par toute la France, le gibier, grand ou petit, est le tyran du paysan.
Elle porte dans les pays hospitaliers où elle reçoit accueil la langue, les goûts, les idées de la mère patrie, et en même temps la haine du régime, quel qu’il soit, qui la force à se développer sur le sol étranger. […] Quant aux écrivains qui restent dans le pays, c’est, suivant les caractères, ou une adulation qui va jusqu’à la servilité ou un effort d’adresse pour insinuer une partie de leurs convictions secrètes. […] La vie politique est donc intense dans les pays ou dans les moments de libre discussion. […] En tout pays et de tout temps, les hommes aiment à parler d’eux et à occuper les autres de leur personne ; mais, en ces moments-là, ce désir devient une passion et pour beaucoup un besoin véritable. […] Paris, que Henri III appelait déjà « tête trop grosse pour le corps », a pris une telle prépondérance qu’il a imposé sa langue, son goût, ses modes au reste du pays.
— Geoffroy de Villehardouin naquit en Champagne ; sans doute dans le château de son nom, à sept lieues de Troyes, entre Arcis et Bar-sur-Aube, d’une famille ancienne et distinguée à la cour des seigneurs et comtes du pays. […] À un tournoi qui se tenait en Champagne, au château d’Escry, dans l’Avent de 1199, et où toute la noblesse du pays et quelques seigneurs des autres provinces étaient rassemblés, Foulques parut et prêcha : toute l’assistance fut émue ; les deux jeunes seigneurs les plus qualifiés parmi ceux qui étaient présents, Thibaut, comte de Champagne, âgé de vingt-deux ans, et Louis, comte de Blois, qui n’en avait pas plus de vingt-sept, donnèrent le signal et se croisèrent. […] Le vieux doge prend la croix ; assistons à la scène fidèlement racontée : Alors il assembla tout le peuple de Venise, un jour de dimanche, qui était une très grande fête de saint Marc ; et y furent la plupart des barons du pays et de nos pèlerins. […] Si vous vouliez octroyer que mon fils demeurât dans le pays en ma place pour le garder et gouverner, je prendrais maintenant la croix et irais avec vous vivre ou mourir, selon ce que Dieu m’aura destiné. » À ces nobles paroles du vieillard un grand cri s’éleva et l’acclamation publique répondit.
Quoique voué de cœur à la Bretagne qu’il appelle la bonne contrée, l’enfant du Midi se réveille parfois en Guérin ; Mignon se ressouvient du ciel bleu et du pays où les oliviers fleurissent. […] Dans ses excursions par le pays et quand il traverse les landes, c’est bien alors que la nature lui apparaît maigre et triste, en habit de mendiante et de pauvresse ; mais pour cela il ne la dédaigne : il a fait sur ce thème des vers bien pénétrants et où l’âpreté du pays est rendue au vrai ; il la comprend si bien, cette âpreté, il la serre de si près qu’il en triomphe. […] Et pourtant, ce même M. de Lamennais écrivait, quelques mois après, à l’une de ses pieuses amies en Italie : Vous allez entrer dans le printemps, plus hâtif qu’en France dans le pays que vous habitez ; j’espère qu’il aura sur votre santé une influence heureuse.
Jules Philippe, les Poëtes de la Savoie 50, qui se recommande par une Introduction sur les anciens poëtes et versificateurs du pays, et par un choix des modernes, y compris les vivants, j’ai été frappé de la notice sur Jean-Pierre Veyrat, né en 1810, mort en 1844, que l’éditeur n’hésite pas à saluer du titre, non pas de « poëte souverain », mais de « grand poëte. » Les extraits qui suivent, dans le volume, ne me paraissant pas tout à fait suffisants pour motiver un pareil éloge, j’ai voulu remonter à la source, aux œuvres mêmes, et, pour achever de m’éclairer, j’ai consulté un de mes amis, un proche parent de Veyrat, et qui m’avait déjà entretenu de lui à la rencontre, M. […] Exilé de son pays, il vint en France, s’arrêta à Belley d’abord chez un parent, puis à Lyon où il publia l’Homme rouge de concert avec Berthaud, puis à Paris, où il n’avait fait qu’une première visite de quelques jours, et où il s’établit dès le mois d’août 1833. […] On voit dans cette Épître que depuis son exil, averti par un ami, et vers l’anniversaire des trois journées de Juillet, il était retourné secrètement dans son pays, croyant à une insurrection italienne ; mais bientôt il était reparti la rage au cœur, avec une déception de plus. […] Sa réputation, qui s’est faite lentement, mais qui s’est faite enfin dans son pays, mérite de sortir de ses vallées et d’arriver ou de revenir jusqu’à nous.