Ce sont les propres paroles du maître à M. […] Tristan et Isolde chantent fort souvent des paroles différentes, en même temps ; c’est la règle. […] On peut dire qu’ici aussi la parole concourt au but : ses heurts avec la musique nous remplissent d’angoisse. Combien différents sont les rapports entre musique et paroles dans Tristan ! […] Et je crois avoir démontré clairement qu’on n’a nullement le droit d’en conclure que la parole est reléguée à une place inférieure.
Il appela ce volume de prédilection : Paroles d’un Croyant, et, ayant ainsi achevé sa pensée devant Dieu, il se sentit un peu calmé ; son grand travail de philosophie le retrouva plus dispos et plus persévérant. […] Nous regretterions que les Paroles d’un Croyant n’y fussent pas acceptées ou tolérées, comme une de ces paroles libres de prêtre, qui ont toujours eu le droit de s’élever en sens contradictoire dans les crises sociales et politiques aux diverses époques. […] À cet aspect repoussant, les paroles de Samuel ont redoublé sur ses lèvres, mais les paroles d’un Samuel qui se sent pour le reste des hommes les entrailles de Jean le bien-aimé. […] Quelques droites paroles mettent au défi tous les sophismes des législateurs : « Les oiseaux du ciel et les insectes mêmes s’assemblent pour faire en commun ce qu’aucun d’eux ne pourrait faire seul. […] En comparant le style des Paroles d’un Croyant avec celui de la Vision d’Hébal, on comprendra mieux la double nuance que je distingue.
La philosophie est la pensée du cœur humain, dont la littérature n’est que la parole ; la pensée est le fond de l’homme, la littérature n’est que la forme. […] Nous vivons sur parole : respectons donc la parole, quand Dieu la met sur les lèvres des grands philosophes tels que Confucius, Socrate ou Platon ; ces philosophes sont les révélateurs de la raison ; ils ne commandent pas impérativement la foi au nom de Dieu, ils la demandent humblement à la conviction raisonnée de l’intelligence et du cœur de l’homme. […] Enfin, ce mode d’enseignement par dialogues est lent, verbeux, diffus ; il emploie inutilement cent fois plus de paroles que la vérité n’a besoin d’en employer pour se manifester à l’esprit. […] » Saint Paul écrit quelques années après aux Hébreux : « Dieu a créé les siècles par son Fils, le Verbe, la parole divine, la lumière, la vie ! […] Et il raconte minutieusement, heure par heure, parole par parole, la suprême journée du philosophe.
Souvenez-vous, mon fils, de ces paroles ! […] Ils peuvent prononcer les paroles, mais non les rendre efficaces. […] Leurs paroles frappent l’oreille ; mais vous ouvrez l’intelligence. […] Qu’il me soit fait, de grâce, selon votre parole. […] C’était l’ubiquité de la parole de Dieu dans l’humble famille.
Et c’est par tous ces caractères qu’il est unique pour nous, et que, quel que soit l’emploi de sa parole, il reste le modèle de l’éloquence la plus haute et de la plus belle langue. […] les belles paroles et bien dignes de mon Sauveur ! Et il développe la beauté de ces paroles dans une paraphrase ou strophe pleine d’allégresse. […] » Ce sont les mots de mon texte ; et y a-t-il une seule parole qui ne semble y avoir été mise pour dépeindre cette circonvallation, non de lignes, mais de murailles ? […] Sa bouche s’ouvrait largement entre des lèvres fines ; ses lèvres frémissaient souvent sans parler comme sous le vent d’une parole intérieure que la modestie réprimait devant les hommes plus âgés.
Est-ce la parole même, reproduite intérieurement ? […] On peut encore suivre et comprendre la parole alors qu’on est devenu incapable de parler. […] Il est à la parole même ce que le croquis est au tableau achevé. […] Demandons-lui ce qui se passe quand nous écoutons la parole d’autrui avec l’idée de la comprendre. […] KUSSMAUL, Les troubles de la parole, Paris, 1884, p. 234.
Maintenant, de quelque côté qu’on vienne, on le suit volontiers ; on accepte non pas seulement la vibration et l’éclat, mais le sens de ses nobles paroles. […] M. de Montalembert a commencé de bonne heure et presque adolescent à se produire par la parole. […] Guizot, les immenses libertés de sa parole. […] On a souvent dit de la puissance de la parole qu’elle transporte ; jamais le mot ne fut plus applicable que dans ce cas ; il n’y eut jamais de discours plus transportant. […] La plume, en effet, est le premier, on l’a dit4, le plus sûr des maîtres pour façonner à la parole.