Cette derniere version, sans être parfaite, l’emporte de beaucoup sur l’autre pour l’exactitude, la fidélité, & pour les agrémens du style. […] Le Paradis perdu de Milton est peut-être le seul Poëme anglois où l’on peut trouver dans un parfait degré cette conformité qui satisfait l’esprit, & cette variété qui rejouit l’imagination. Tous les épisodes de ce Poëme sont comme des rayons qui tendent au centre d’un cercle parfait. […] Il semble faire un portrait fidéle & parfait de la toute-Puissance divine, autant qu’il est possible à la foiblesse humaine de s’élever jusqu’à elle au travers de cette poussiere, qui comme un nuage nous environne de toutes parts.
Ce livre, avec tous ses étranges aveux et avec l’espèce de mœurs si particulières qu’il présente, ne plaît tant que par le parfait naturel et cet air d’extrême vérité. […] Nous nous embrassâmes avec cette effusion de tendresse qu’une absence de trois mois fait trouver si charmante à de parfaits amants… » Et ce qui suit : « Tout le reste d’une conversation si désirée ne pouvait manquer d’être infiniment tendre… » Quand des écrivains de talent ont voulu depuis paraître aussi simples, ils ne l’ont pas été sans quelque manière. […] D’une grande incurie et d’une parfaite indifférence pour les intérêts matériels, il ne put toutefois s’y soustraire, et il fut toujours commandé par eux : la plus grande partie de sa vie se passa dans les assujettissements laborieux desquels il ne retirait que le strict nécessaire.
Nous qui sommes aujourd’hui témoins de la parfaite concorde et de l’union toute fraternelle qui règne entre la faculté de médecine, fille régénérée de l’ancienne, et l’Académie de médecine, digne héritière et représentation vivante de l’ancienne Société royale, nous aurions peine à comprendre l’excès de vivacité, d’injures et de calomnies qui se dépensa dans cette querelle entre ceux qu’on appelait les facultaires et les sociétaires (1776-1779). […] Vicq d’Azyr ne se départit pas un seul instant de cette mesure et de cette décence parfaite, à côté d’adversaires furieux60. […] Dans une unité plus parfaite de l’État, les grandes institutions publiques succéderont.
Puis viennent des articles, parfaits dans leur brièveté, sur Démosthène, sur Thucydide. […] Après avoir exposé à merveille et dans un parfait tableau les libertés de la presse anglaise et les avoir expliquées par le caractère du public à qui elle s’adresse, il reconnaît les différences de notre esprit, à nous, et de nos tendances françaises ; et cependant ses conclusions n’admettent guère, sur cet article capital, de différence de régime d’un pays à l’autre. […] Eh non, tout n’est point parfait sans doute ; acceptons, sauf à corriger, à améliorer.
Le trait qui domine dans cette longue vie de souffrance, de martyre dès les jeunes ans, et toujours de bouleversement et de vicissitudes, est une vérité parfaite, une parfaite simplicité, et, on peut dire, une entière et inaltérable uniformité. […] C’est assez indiquer cette auguste physionomie que nul n’est tenté de méconnaître : solidité, bon sens, bonté, un certain fonds de gaieté, je l’ai dit, une simplicité parfaite, tels sont les traits dont se composait cette nature.
Une composition parfaite, de celle des parties à celle de toute l’œuvre, permettra de penser que chez l’artiste qui la pratique, la cohésion des idées est étroite et suivie, c’est-à-dire qu’entre les phénomènes de sa vie mentale, le jeu des lois de similarité et de contiguïté est parfait. […] Le talent serait une surexcitation partielle et morbide ou générale et normale, mais faible, des fonctions psychiques ; le génie une surexcitation générale extrême, avec maintien d’un équilibre parfait.
Huysmans s’est détourné de copier la réalité, qui ne répondait point à ses exigences sensuelles, et s’est fabriqué dans A Rebours, des objets de perception inventés et parfaits. Par d’adroites combinaisons de choses réelles, en éliminant tout ce qui dans l’art et la nature, était pour lui dénué d’émotion agréable, il a créé des visions et des perceptions artificielles, qui, élaborées de propos délibéré, se sont trouvées en harmonie parfaite avec ses facultés réceptives et les aptitutes de son style. […] Folantin, dans A Vau l’eau, ou le passage suivant de A Rebours, qui est un exemple parfait du paralogisme pessimiste, consistant à ôter d’un ensemble toute bonne qualité, et à le déclarer ensuite mauvais : « Il ne put s’empêcher de s’intéresser au sort de ces marmots et de croire que mieux eut valu pour eux que leur mère n’eût pas mis bas.