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898. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

— il l’a cuit à point, dans un court-bouillon modéré, entretenu avec un feu doux, et il en a levé quelques tranches avec une palette à poisson d’argent ciselé, et cela a paru bon, même à ceux qui, comme moi, préféreraient la cuisine du duc d’Albe avec ses caviars ! […] … Cette chemise-là, cette chemise du spiritualisme pur que Cousin a déterrée dans un des vieux bahuts de Leibnitz, et qu’il a passée, comme à bien d’autres, à Caro, nous avait, jusqu’à ce dernier moment, paru insuffisante autant que… nécessaire ; car on n’est pas vêtu avec une simple chemise, et le spiritualisme pur et réduit à ses propres notions n’est que cela ! […] Quelque peu satisfaisant et dominateur que nous paraisse toujours, à nous, un système qui glisse sur l’esprit plutôt qu’il ne raccroche (et il faudrait le crocheter !) […] Depuis seulement l’Encyclopédie, comptez combien nous en avons vu paraître et disparaître en France, dans ce pays qui n’est pourtant pas le pays où il s’en abat le plus.

899. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

Il parut à Rome sous Domitien ; mais comme il avait autant de vertu que d’éloquence, il eut, ou le courage, ou le malheur de déplaire. […] Il remarqua qu’il n’avait point paru dans la foule des courtisans, et le demanda. Le lendemain Aristide parut. […] Il se moquait hautement de tous ces panégyriques de princes ; et pendant treize ans qu’il régna, il ne voulut jamais souffrir qu’on lui rendît un honneur qui lui paraissait plus ridicule encore que dangereux : mais dans ses moments de loisir, il célébrait lui-même les princes les plus vertueux qui avaient régné à Rome.

900. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 518-522

Monsieur le ministre,   La Commission chargée par vous de désigner les ouvrages dramatiques dont les auteurs lui paraîtraient dignes des primes instituées par l’arrêté ministériel du 12 octobre 1851, a l’honneur de vous soumettre le résultat de l’examen auquel elle s’est livrée. […] Dans ces termes, en effet, s’il lui était arrivé de vouloir s’arrêter sur des pièces vraiment amusantes comme elle en a rencontré, elle eût paru y attacher un sens et une portée morale qui, en vérité, eût étonné les spirituels auteurs eux-mêmes. […] Quant aux ouvrages en moins de quatre actes, représentés pendant l’année sur d’autres théâtres que le premier Théâtre-Français, bien qu’il y en ait de très agréables, et quelques-uns même où l’auteur semblait se proposer un but utile, la Commission n’en a trouvé aucun qui lui parût réunir, à un degré suffisant, la double condition voulue.

901. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »

Il réussit à peindre — et au vif — une intoxication par l’arsenic, un cas d’asphyxie croupale, le tout sans paraître savoir qu’il existât des modes techniques de traiter ses tableaux. […] Mais ils n’y sont point, au hasard, semés ; toujours ils paraissent en des endroits d’érudition factice ; c’est-à-dire quand l’entrée ou le discours d’un personnage pédant lui-même, les excuse, les nécessite. […] Ainsi croyons-nous qu’il arriva lors d’une représentation donnée à Bordeaux des Revenants, d’Ibsen : le rôle d’Oswald, qui ne comporte de la part de l’auteur aucun indice de diagnostic volontaire, nous paraît relever des troubles de la paralysie générale, pour l’issue, et plus simplement d’un d’éthylisme banal pour son entrée au deuxième acte.

902. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Quimper »

Je passe l’été près de Perros, au milieu d’un hameau de très pauvres gens ; notre petite aisance doit leur paraître de la richesse ; mais, comme dit Dante, « cela ne leur abaisse pas le cil ». […] La Bretagne a pu à quelques égards paraître superstitieuse ; elle n’a jamais été fanatique. […] Cela me parut surprenant ; ils sont tous pauvres comme Job.

903. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

Wallon28 I Le livre intitulé tout simplement Monsieur Cousin 29 a déjà paru dans une revue. Le plomb dispersé de quelques articles cinglants est, en se ramassant, devenu la balle mortelle d’un livre, — une balle d’argent ou d’or, qui n’en tue pas moins comme la balle de Robin-des-Bois, et même plus sûrement, car elle est mâchée… L’auteur de ce livre, qui aurait dû en fierté délicate se nommer, puisque son livre était une attaque, — (il s’est nommé dans la revue où son travail parut pour la première fois, mais ceux qui maintenant liront le livre n’auront peut-être pas lu la revue), — pourquoi tairions-nous son nom, nous ? […] Cela paraît modéré, qui est la politesse à laquelle les lâches d’esprit sont le plus sensibles.

904. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

La situation lui parut fort simple. […] Elle paraissait toute changée. […] Paul Margueritte, un volume de petits récits paru chez Lecène et Oudin. […] … Brusquement, elle parut encore grandir. […] Sin me paraît, lui, dans un train bien étrange.

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