/ 2382
638. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

On lit dans la Correspondance de Grimm quelques pages écrites après une lecture d’Anacharsis et traitant du gouvernement d’Athènes ; ce court chapitre, à la veille de la Révolution, en disait plus que toutes les notes minutieusement enchâssées de Barthélemy. […] Il arrive à Athènes ; il monte d’abord à la citadelle ; comme un vainqueur, il a choisi tout aussitôt son camp ; il établit son point de vue souverain : relisez cette page de l’Itinéraire. […] Au xviiie  siècle, Bernardin de Saint-Pierre, sans en avoir jamais étudié la langue, est celui qui, en quelques-unes de ses pages, en devine et en révèle le mieux le génie.

639. (1903) Zola pp. 3-31

En général, il « se documentait » pendant trois ou quatre mois, écrivait pendant trois mois, à raison de quatre pages par jour, et se reposait, en quoi il avait raison, le reste du temps. […] Comme chez les romantiques, la description prenait le pas sur tous les sports littéraires, envahissait tout, absorbait tout, noyait tout, ruisselait à travers les pages, se répandait en flaques, en étangs, en lacs, en océans et en marais. […] Le monde entier pouvait dire en se regardant en ce miroir : « Jamais je n’ai été aussi laid. » L’homme pouvait se dire en lisant ces pages : « Jamais je ne me suis senti si méprisé. » Il ne faut pas s’y tromper.

640. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Celle de Bacon me paraît considérable, et un peu trop réduite ici par notre savant physiologiste : qu’il nous soit donc permis de dire en quelques pages, ou plutôt de répéter après M. de Rémusat22, tout ce qui peut être allégué en faveur de l’illustre auteur de l’Instauratio magna. […] Depuis que ces pages ont été écrites, un illustre savant allemand, M.  […] Les pages présentes répondent à quelques-unes des objections de M. 

641. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

» C’est nous, en effet, nous les critiques qui tenons encore pour la grande sornette catholique, c’est nous race de critiques, dénonciateurs, pourvoyeurs de ministères publics, comme elle nous appelle (page 106), cette charmante, qui l’avons barbouillée d’adultère ! […] Page curieuse de l’histoire littéraire à écrire ! […] Je les y trouve entassés, nombreux, à toute page, sans mélange et tellement, qu’il est impossible que le porte-plume quelconque qui s’exprime en ces termes ; qui n’a à son service, exclusivement, que ces métaphores épuisées, traînées et fourbues, puisse jamais s’appeler du nom de grand écrivain, déjà lourd à porter partout ; à plus forte raison du premier des grands écrivains français au dix-neuvième siècle, comme on l’a dit de Mme George Sand, et qui l’écrase — net !

642. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

certainement, il y a dans ces pages, ainsi réunies, trop de poudres, trop de maquillages, trop de rubans, de bijoux, de chiffons, de jupes et de sous jupes, et même de… pas de jupes ! […] … Profanateur de nature et d’éducation, flétrissant, pourrissant, un peu pourri lui-même, tel est Mistigris ; et je souffrirais d’avoir à dire qu’il reste quelque chose de cet affreux enfant terrible dans le talent élégant, désinvolte et presque aristocratique de Gustave Droz, si, en tournant les pages de son livre, je ne trouvais, à ma grande joie, le La Bruyère mauvais sujet corrigé, marié et père, — comme ces bons cœurs de mauvais sujets le deviennent, — le Bébé arrivé et Mistigris parti, par respect pour cette innocence, qui a fait tout à coup sûr l’auteur un peu immodeste de Monsieur et de Madame l’assainissant effet d’une contagion de pureté. […] Gustave Droz ne pouvait avoir une conception plus élevée du sentiment paternel qu’il ne l’a eue dans ces pages émues, dont j’ai partagé l’émotion, et que je juge après l’avoir partagée ; mais cette conception qu’il ne pouvait avoir, la Critique ne devait pas moins la lui montrer… Je vais finir par une chose triste.

643. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Six pages plus loin, M.  […] Les romans de Mlle Scudéri sont d’une longueur infinie et d’une fadeur étonnante ; elle met une page à expliquer ce que nous dirions en un mot. […] Cette belle classification des témoignages, cette critique de la capacité des témoins, ce renvoi exact aux bonnes éditions et à la page précise, cette méthode de jurisconsulte et de savant, suffit-elle pour vous convaincre ?

644. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

Cela ne l’empêcha pas de demander en partant d’autres grâces : On me presse de partir, écrit-il à la dernière page de son journal (octobre 1733), et j’ai donné au garde des sceaux un mémoire, par lequel je demande, avant que de partir, des grâces distinguées qu’il est aisé de deviner : et le 19, M. […] [NdA] Il a été critiqué par Napoléon pour sa conduite dans ces campagnes (Mémoires de Napoléon, tome i, page 195), et pour avoir méconnu le vrai point stratégique.

/ 2382