Il a écrit sur cette question tant agitée des anciens et des modernes quelques pages qui sont des meilleures et qui terminent noblement son livre des Considérations sur l’esprit et les mœurs. […] On y reconnaît à chaque page l’homme qui parle de ce qu’il sait et de ce qu’il a pratiqué ; on y lit quantité d’anecdotes qui sont de source et d’original, et qui méritent d’entrer dans l’histoire.
Si Mme de Créqui avait pu lire L’Émigré et si l’on avait osé en introduire en France un exemplaire à son adresse, elle eût reconnu son ami à chaque page et se fût écriée : « C’est bien lui. » L’action du roman est censée se passer en 1793. […] Dans une trentaine de pages qui seraient aussi bien un fragment de mémoires historiques, il montre comment cette Révolution est née sans qu’on le voulût, et avec quel zèle imprudent on y poussait dans les hautes sphères qui devaient le plus terriblement s’en ressentir.
La page de critique conjecturale où il se répand à ce sujet, et où il se laisse aller à quelques regrets sur son auteur favori, est trop heureuse de développement et d’une trop bonne venue pour que nous en privions le lecteur : On ne peut, nous fait-il remarquer, afficher plus de mépris pour la campagne que n’en montre Villon dans cette pièce. […] La remarque qui nous intéresse est à l’article de « Tyro Prosper », poète du v e siècle. — Voir aussi à la page 126 du savant ouvrage de M.
On détacherait pourtant de fort agréables pages, et qui sont bien dans le goût et le ragoût de ce qu’ils avaient à peindre. […] Toutes les femmes de la Cour savent vous persuader cela quand elles veulent, vrai ou non ; mais toutes ne savent pas, comme Mme de Luxembourg, vous rendre cette persuasion si douce, qu’on ne s’avise plus d’en vouloir douter… » C’est la seule page de cet admirable Xe livre que je veuille rappeler ici, et Rousseau lui-même, dans sa plus mauvaise humeur, ne pensa jamais à la rétracter.
On n’en peut lire quelques pages sans être vivement frappé, ce me semble, de la fermeté, de la netteté, de la maturité précoce et continue de cette jeune langue du xvie siècle dans la prose, et de l’antériorité de formation de celle-ci sur les vers. […] Il est vrai que quelques beaux vers, même peu nombreux, vivent plus longtemps et volent plus loin que des pages continues de bonne prose.
C’est ainsi que la page suivante a toute sa valeur, venant de lui ; elle résume encore aujourd’hui avec exactitude ce que tant de publications récentes et de correspondances secrètes ont appris et démontré en détail : il vient de faire une revue générale des partis : « … Tel était alors l’état de la nation dont les représentants faibles ou corrompus avaient à régler les destinées ; ils en étaient incapables. […] Malouet a là-dessus un délicieux petit récit qui fait la dernière page de ses Mémoires, et qui est un jour ouvert sur ce monde le plus pur de l’émigration ; « MM. de La Tour du Pin et Gilbert de Voisins, nous dit-il, qui demandaient des passeports au ministère anglais, se virent renvoyés à l’évêque d’Arras.
Avec nos mœurs électorales, industrielles, tout le monde, une fois au moins dans sa vie, aura eu sa page, son discours, son prospectus, son toast, sera auteur. […] Mais qu’attendre aussi d’un livre quand il ne fait que ramasser des pages écrites pour fournir le plus de colonnes avec le moins d’idées ?