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1409. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

J’ai oublié de dire qu’il était protestant, et c’était là un élément de garantie qui ajoutait à sa jeune sagesse. […] Voici cette lettre qui contient un jugement définitif impartial, et qui, si on pouvait oublier tout ce qu’on sait et négliger le détail pour ne juger que de l’ensemble, devrait être le dernier mot sur un grand esprit, trop souvent calomniateur de lui-même.

1410. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

« Tous les deux détestaient Mirabeau et ne le craignaient pas encore. » M. de Montmorin révèle ses secrets griefs, trop réels, contre un homme qu’il estime peu et dont il a déjà eu à se plaindre dans une de ces circonstances qui ne s’oublient pas. […] Thiers l’a trop oublié, et il ne s’est pas soucié de réparer depuis.

1411. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Mais n’oubliez pas dorénavant de mettre cela en regard d’une fable ou d’une pastorale de Florian. […] Votre réputation, madame, est de meilleur aloi : vous vous élevez davantage et plus souvent ; vous avez de ces choses exquises qui sont à côté de tout, et vous savez revêtir d’une poésie dorée des élans de cœur qu’il est impossible d’oublier.

1412. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Le poëte oublie un peu trop que parmi les dépréciateurs de la rime et des vers sont Pascal, Malebranche, La Motte, et l’abbé Prévost (voir le Pour et Contre, nombres 78, 79, 122, 146 et 147). Enfin il oublie encore que la manie de versifier a, de tout temps, été le lot de bien des sots proprement dits, sots fieffés à la Lemierre, à la Delrieu ou à la Viennet, qui poursuivent les gens de leurs rimes jusque dans la rue.

1413. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Je ne suis pas de ceux qui oublient ces services, et qui sont tellement absorbés dans le point de vue psychologique, que tout souvenir patriotique s’y anéantit. […] Quand je dis que ce qui dominait chez Benjamin Constant à travers tant de diversités et de formes spécieuses, c’était l’esprit, je n’oublie pas l’espèce de sensibilité dont il fournit un si singulier exemple, et qu’il a personnifiée dans Adolphe.

1414. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Puisqu’on connaît le portrait de Mlle de Liron, puisque j’ai osé citer un passage de Mlle Aïssé malade, qui, en donnant une incomplète idée de sa personne, laisse trop peu entrevoir combien elle fut vive et gracieuse, cette aimable Circassienne achetée comme esclave, venue à quatre ans en France, que convoita le Régent, et que le chevalier d’Aydie posséda ; puisque j’en suis aux traits physiques des beautés que Mlle de Liron rappelle et à l’air de famille qui les distingue, je n’aurai garde d’oublier la Cécile des Lettres de Lausanne, cette jeune fille si vraie, si franche, si sensée elle-même, élevée par une si tendre mère, et dont l’histoire inachevée ne dit rien, sinon qu’elle fut sincèrement éprise d’un petit lord voyageur, bon jeune homme, mais trop enfant pour l’apprécier, et qu’elle triompha probablement de cette passion inégale par sa fermeté d’âme. […] Mais n’oubliez pas, pour vous la figurer aussi jolie qu’elle l’est, une certaine transparence dans le teint, je ne sais quoi de satiné, de brillant que lui donne souvent une légère transpiration : c’est le contraire du mat, du terne ; c’est le satiné de la fleur rouge des pois odoriférants.

1415. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

Il a su, dès sa première apparition, la fixer dans une attitude qu’on ne peut plus oublier : Une femme tenait la barre du gouvernail. […] La science recule un peu la limite où il commence, et par là elle nous le fait oublier.

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