D’ailleurs il n’y a des intérêts changés que parce qu’il y a eu un changement d’ordre de choses ; d’ailleurs encore, ainsi qu’on a pu le voir, je suis loin d’accorder aux intérêts toute la puissance qu’on est trop disposé à leur croire : les opinions et les sentiments sont beaucoup plus désintéressés qu’on ne pense. […] Il me reste donc à établir que notre intelligence, successivement affermie, a pu s’avancer vers un ordre de choses où elle a moins besoin d’un appui, mais que cet appui lui fut très nécessaire. […] Dans l’ordre politique nous sentons encore les bienfaits de la parole, car c’est elle qui a organisé primitivement la société ; et même l’ordre intellectuel, d’où elle est bannie, n’est riche que des idées qui y ont été apportées par elle.
dans le même temps que l’ordre et l’administration s’introduisaient dans l’Etat. […] Elle voulait de la raison, de l’ordre, un langage exact. […] D’autres hommes, dans cet ordre, concoururent au travail dont Vaugelas seul devait consigner les résultats. […] La clarté, l’ordre, un style ferme et animé, feraient lire encore avec fruit le livre de la Fréquente Communion. […] Il n’est pas indifférent d’observer l’ordre dans lequel se succédèrent ces deux écrits.
Comment refuser de partager sa dernière épargne avec ceux qui ont partagé vos efforts et vos périls pour maintenir l’ordre et pour préserver la société, dans ces heures où ces braves citoyens, moins intéressés en apparence que nous à la propriété, offraient généreusement leur sang pour elle ? […] Les ministres et les censeurs du pouvoir public ont sans cesse recours à ce livre, les uns pour justifier leurs ordres et leurs desseins, les autres pour donner plus de force à leurs opinions. […] En France on ne se met à genoux que devant Dieu et l’image des saints ; on ne leur offre que de l’encens ; ici l’on se met à genoux pour honorer certains vivants, quand ils sont d’un ordre supérieur ; on leur offre des mets et l’on fait brûler des parfums devant eux. […] Un lettré d’un ordre inférieur osa lui présenter sur le chemin une requête conçue en termes irrespectueux, pour lui intimer le conseil de se retirer du trône et de se nommer enfin un successeur. […] Si mes fils et leurs descendants s’en tiennent à cet usage, la dynastie ne saurait périr, parce qu’elle sera favorisée du Ciel, aux ordres duquel elle sera toujours soumise, et qu’elle aura l’affection des hommes dont elle tâchera de faire le bonheur.
Les uns et les autres sont dans l’ordre de Dieu, et si les petits ont des droits, à Dieu seul il appartient de les faire valoir. […] Son ordre n’est pas cet arrangement artificiel qui fait passer les petites raisons avant les grandes, et qui prétend amorcer l’auditeur avant de le prendre. […] Cependant on a, dans ces derniers temps, qualifié cet aimable écrivain de moraliste du premier ordre. […] Du premier ordre dans un genre où le premier ordre est formé de Pascal, de La Rochefoucauld, de La Bruyère, de Nicole, quand Nicole écrit le Traité des moyens de conserver la paix parmi les hommes, cela veut dire que Vauvenargues est leur égal ; c’est en dire trop. […] Pourquoi Boileau est-il un critique de premier ordre ?
C’est une nécessité vitale de premier ordre. […] Simple affaire de mesure, comme dans tout l’ordre si délicat de la vérité morale. […] Jusqu’à nouvel ordre, la croyance chrétienne reste ici-bas notre meilleur, notre unique viatique. […] Une belle légende n’est-elle pas pour un peuple une vérité morale infiniment plus précieuse que la vérité d’ordre inférieur qui la détruit ? […] C’est, dans l’ordre politique, César ; dans l’ordre de la peinture, Vinci ; dans l’ordre des lettres, le grand Gœthe93.
« En suivant les discours de Bossuet dans leur ordre chronologique, a très bien dit l’abbé Vaillant, nous voyons les vieux mots tomber successivement comme tombent les feuilles des bois. » Les expressions surannées ou triviales, les images rebutantes, les oublis de goût, qui sont encore moins la faute de la jeunesse de Bossuet que de toute cette époque de transition qui précéda le grand règne, disparaissent et ne laissent subsister que cette langue neuve, familière, imprévue, qui ne reculera jamais, comme il l’a dit de saint Paul, devant les « glorieuses bassesses du christianisme », mais qui en saura aussi consacrer magnifiquement les combats, le gouvernement spirituel et le triomphe. […] Il y a un fait qui se peut vérifier : dans cette suite des sermons de Bossuet qui ont été rangés, non pas dans l’ordre chronologique où il les a composés, mais selon l’ordre de l’année chrétienne, en commençant par la Toussaint et l’Avent et en finissant par-delà la Pentecôte, voulez-vous à coup sûr mettre la main sur un des plus beaux et des plus irréprochables, prenez l’un quelconque de ceux dont il est dit : « Prêché devant le roi ». […] Maintenant, il est juste de dire que dans ces sermons ou discours prononcés par Bossuet de 1661 à 1669 et au-delà, — dans presque tous, il y a des endroits admirables, et qui pour nous autres lecteurs de quelque ordre que nous soyons, sont tout autrement émouvants que les sermons lus aujourd’hui de Bourdaloue. […] Prenons maintenant tout autre sermon prêché depuis à la Cour, celui Sur l’ambition (1666), Sur l’honneur (1666), Sur l’amour des plaisirs (1662), des beautés du même ordre éclatent partout.
Pendant qu’une commission instituée par décret de l’empereur, sur le rapport du ministre d’État, et composée des hommes les plus autorisés et les plus compétents, travaille sans relâche et avec le sentiment de sa haute mission à recueillir non seulement les lettres, mais les ordres, les annotations, les décisions et pensées de toutes sortes de l’empereur Napoléon Ier, tout ce qui s’offre avec sa marque visible, avec son cachet personnel immédiat, et non seulement les documents relatifs à des matières de gouvernement et aux actes du souverain, mais aussi les écrits qui peuvent éclairer le caractère intime de l’homme ; pendant qu’on met à contribution les dépôts publics et les collections particulières de quelques familles considérables ; qu’à l’heure qu’il est près de vingt mille documents sont rassemblés, et que, la question de classement une fois résolue, on espère, dans un an ou quinze mois, être en mesure de livrer les premières feuilles à l’impression ; pendant ce temps-là, la publication des Œuvres de Frédéric le Grand, commencée depuis plusieurs années par ordre du gouvernement prussien sous la direction de M. […] Quand mes frères donnent le bon exemple aux autres, ce m’est la plus sensible joie du monde, et quand cela n’est pas, j’oublie en ce moment toute parenté pour faire mon devoir, qui est d’entretenir tout en ordre pendant ma vie. […] Les premières lettres de Frédéric à son frère Henri, et qui se rapportent à l’extrême jeunesse de celui-ci, nous le montrent assez dissipé, rappelé à l’ordre par le jeune roi, et tiède dès lors et très froid à son égard : Le peu d’amitié que vous me témoignez dans toutes les occasions, lui écrivait Frédéric (1746), ne m’excite pas à faire de nouveaux efforts de tendresse en faveur d’un frère qui a si peu de retour pour moi… Il faut, si vous m’aimez, que votre amitié soit métaphysique, car je n’ai jamais vu aimer les gens de la sorte, sans les regarder, sans leur parler, sans leur donner le moindre signe d’affection. […] Le prince Henri, avant la fin de cette terrible guerre et à la veille de son plus beau succès, retrouve encore ses susceptibilités extrêmes ; sur une observation que lui fait le roi qu’il occupe trop peu de terrain pour ses approvisionnements, et à la nouvelle qu’on lui dépêche le major d’Anhalt avec des ordres pour parer à certaines résistances de généraux peu dociles, le voilà qui s’émeut plus vivement que jamais et qui propose brusquement sa démission (mars 1762).