Dernièrement il avait vu, dans la rue, Huysmans fermer son parapluie, et il nous peint le petit frottement des mains contre le haut de sa poitrine qui a suivi, et la contracture des gestes, et l’incurvation du poignet, et enfin la marche de l’homme névrosé, qui n’a pas la grande enjambée ordinaire, mais une enjambée, qui a l’air d’être retenue par une chaîne.
C’est donc un étrange abus de langage que d’appeler vers libres les lignes inégales que quelques jeunes poètes qualifient ainsi, qui n’offrent aucune sécurité à l’esprit, et qui ne procurent d’autre surprise que de les voir s’arrêter, on ne sait pourquoi, à des distances variables de la marge, au lieu de se continuer jusqu’à elle selon la typographie ordinaire de la prose.
N’est-il pas trop évident que la colère du poète, bien que née d’un sentiment généreux, devient banale, et n’a plus de prise sur le lecteur dès qu’il renonce à lui prêter un langage rapide, elliptique, abondant en images, un langage, en un mot, qui ne puisse être confondu avec le langage de la vie ordinaire ? […] Il dédaigne les procédés ordinaires à l’aide desquels la pensée germe, grandit, se développe.
La jeune femme, inquiète de ces petits débats, et craignant la plus légère atteinte à la douce union où elle vivait avec son mari, le pressa de venir sur le mont Hélicon, faire un sacrifice à l’amour, qui, dans la gracieuse théologie de l’antiquité, n’était pas seulement, comme on le croit d’ordinaire, le dieu des amants et le gardien des serments passagers, mais qui étendait son pouvoir à tous les liens de famille, à tous les sentiments affectueux, et était même chargé de maintenir dans le monde physique la concorde et l’harmonie. […] L’enthousiasme de la liberté, une sorte de candeur et de violence, l’ignorance des hommes et de la vie ordinaire, l’illusion continuelle d’un esprit qui ne voit que ses propres pensées, tout ce qui, dans Milton, préparait un génie original, le disposait aux plus coupables erreurs, et le livrait en proie à la contagion des fanatiques et à l’ascendant des ambitieux qui bientôt mirent en feu l’Angleterre.
Par l’ordinaire effet du temps, qui consacre ce qu’il n’a pas détruit et ne détruit rien de de ce qui excelle, cette comédie, née de l’ironie d’un poëte mal accueilli à ses débuts, jetée en défi à-toutes les conventions du genre et ouvertement dédiée au génie de Shakspeare, ce théâtre que le poëte avait fait impossible à plaisir était devenu en moins de vingt ans un théâtre classique. […] Pour l’ordinaire, lorsque la mort intervient sur le théâtre, elle atteint le méchant, qu’elle met hors d’état d’achever son crime, elle venge la société et soulage la conscience publique.
Les manuels ordinaires entremêlent adroitement les deux ordres ; il faut qu’un enfant ne sache pas bien si La Fontaine leur est prescrit comme un grand poète ou comme un bonhomme qui enseigna la prévoyance, comme l’auteur de Philémon et Baucis ou comme le précurseur de Franklin. […] — D’ordinaire le malheur est un effet de la folie : et il n’y a point de contagion plus dangereuse que celle des malheureux.
Cette conception morale où le rôle initiateur est attribué d’ordinaire à la femme a par elle-même quelque chose de maternel, comme le génie de George Sand. […] Vaine satisfaction accordée par un gouvernement plus libéral d’ordinaire à ses implacables ennemis !