/ 2969
1044. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guérin, Charles (1873-1907) »

Non certes que l’œuvre de M.  […] Il est certes dangereux d’évoquer les noms sacrés et les œuvres définitives à propos de quelqu’un d’entre nous, fût-ce le meilleur, et cependant je voudrais redire que j’ai goûté ici, grâce à l’aisance du rythme et à l’art d’animer les choses familières d’une puissante vie intérieure, un peu du charme puissant et doux qui fait des Contemplations un livre à part en notre langue.

1045. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1828 »

Odes et Ballades, in Œuvres complètes de Victor Hugo. […] Chacun des trois volumes des précédentes éditions représentait la manière de l’auteur à trois moments, et pour ainsi dire à trois âges différents ; car, sa méthode consistant à amender son esprit plutôt qu’à retravailler ses livres, et, comme il l’a dit ailleurs, à corriger un ouvrage dans un autre ouvrage, on conçoit que chacun des écrits qu’il publie peut, et c’est là sans doute leur seul mérite, offrir une physionomie particulière à ceux qui ont du goût pour certaines études de langue et de style, et qui aiment à relever, dans les œuvres d’un écrivain, les dates de sa pensée.

1046. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Nisard »

Son livre, qui trompe par la majesté de son titre, trompe aussi par ce qu’il renferme ; car les trois biographies qu’il contient n’ont point de lien large et puissant qui les rattache ensemble et leur donne cette unité que les hommes qui ont plus que de petits détails dans la tête impriment naturellement à leurs œuvres. […] L’Abbé Christophe (Philosophes et Écrivains religieux, Les Œuvres et les Hommes, IIIe série).

1047. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Or, il n’est pas douteux que, dans l’œuvre de cette croissance relative d’une nation ou d’une société, cette société ou cette nation ne soit réellement et saintement servie, secondée, assistée, glorifiée par le dévouement des hommes supérieurs ou des hommes secondaires qui en font partie. […] Son œuvre le prouve. […] Ces fragments étaient l’œuvre d’un de ces hommes qui consacrent toute leur existence et tout leur génie dans ce monde à regarder et à sonder d’autres mondes. […] Tout être qui a vie est produit par le pain qu’il mange ; le pain est produit par la pluie ; la pluie est produite par la prière qui l’implore ; la prière est produite par les bonnes œuvres ; les bonnes œuvres sont produites et données à l’homme par Brahma (nom de Dieu). « Moi-même », poursuit le demi-dieu Krisna dans sa leçon à son disciple, « moi-même je pratique les bonnes œuvres ; et cependant, par ma nature divine, je n’ai rien à faire, rien à désirer pour moi-même dans les trois parties (les trois continents connus du globe alors), et cependant je vis dans l’accomplissement des devoirs moraux.

1048. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

L’infini, c’est-à-dire l’œuvre inépuisable, perpétuelle, à mille aspects, bonne, mauvaise, intelligible et inintelligible du Créateur ; l’œuvre de l’univers, dont l’homme ne voit qu’un fil ; la bonté, la perversité ; le bien, le mal ; la nuit, le jour ; l’ordre et le chaos, confondus pêle-mêle, avec l’auteur de tout et le seul explicateur de tout, dans une unité sans liens : le panthéisme, enfin, dernier mot de l’absurde, est prononcé ! […] Mais il sent juste, et il s’exprime en style magique, quand il oublie ses sophismes pour méditer la nuit sur l’œuvre infinie du Créateur dans ses contemplations nocturnes devant les étoiles. […] « Cet étroit enclos, ayant les cieux pour plafond, n’était-ce pas assez pour pouvoir adorer Dieu tour à tour dans ses œuvres les plus charmantes et dans ses œuvres les plus sublimes ? […] Puis le besoin de venir en aide à mon pays, ce grand misérable, m’enlevait le loisir nécessaire à mon œuvre ; puis les calamités réelles de la misère relative m’atteignaient en me forçant à un travail de manœuvre arriéré pour que d’autres ne souffrissent pas par ma faute ; je fermais dans mon cœur la source de larmes sympathiques, et je travaillais saignant, comme je saigne encore, sous le fouet de la nécessité. […] XVI Belle œuvre d’imagination, mauvaise œuvre de raison.

1049. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Et un roman, c’est aussi un drame, c’est une œuvre de création et d’imagination poétiques, c’est-à-dire un livre dans les puissances intellectuelles de Victor Hugo. […] Malgré le désir très marqué, quand elle parut, de se jeter à genoux devant cette œuvre inconnue et nouvelle, on est resté debout, et même assis… Il a manqué bien des tambours dans cette batterie aux champs… Il est vrai que l’Empereur n’était pas sorti ! […] … Est-elle indigérée de ses œuvres ? […] Mais j’en voudrais mieux voir l’application dans ses œuvres. […] Seulement, il s’est trouvé que, pour les connaisseurs, le hors-d’œuvre est l’œuvre, et que l’héroïne de la maternité gémissante, errante et idiote, car positivement elle l’est, est bien petite devant Lantenac, ce majestueux, de taille d’Histoire.

1050. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

La main de feu qui écrivait le Mane Thecel Phares sur son œuvre a disparu. […] » — Allons à lui par la contemplation, et rendons-nous compte de son œuvre complète, afin de l’adorer plus complètement dans son œuvre, qu’il me permet d’entrevoir, jusqu’au moment où des instruments intellectuels plus parfaits me rapprocheront encore davantage, et où la science fera tomber les voiles qui me dérobent la perfection et l’immensité de l’infini. […] Sous la forme matière, cette œuvre est très grande et assez belle pour que ses investigateurs lui aient donné à faux le nom de science. […] Mais cela ne vous dit rien que l’immensité d’espace, et l’immensité de durée, et l’immensité de matière rayonnant des œuvres du grand inconnu ! […] En toutes choses, celui qui ne sait pas la cause et la fin d’une œuvre, ne sait rien !

/ 2969