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10. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Dédicace, préface et poème liminaire de « La Légende des siècles » (1859) — La vision d’où est sorti ce livre (1857) »

Ô nuit ! […] Blanchissant par degrés sur l’horizon lointain, Cette vision sombre, abrégé noir du monde, Allait s’évanouir dans une aube profonde, Et, commencée en nuit, finissait en lueur. […] *                                   Du côté de l’aurore, L’esprit de l’Orestie, avec un fauve bruit, Passait ; en même temps, du côté de la nuit, Noir génie effaré fuyant dans une éclipse, Formidable, venait l’immense Apocalypse ; Et leur double tonnerre à travers la vapeur, À ma droite, à ma gauche, approchait, et j’eus peur Comme si j’étais pris entre deux chars de l’ombre. […] Ce passage effrayant remua les ténèbres ; Au bruit qu’ils firent, tout chancela ; la paroi Pleine d’ombres, frémit ; tout s’y mêla ; le roi Mit la main à son casque et l’idole à sa mitre ; Toute la vision trembla comme une vitre, Et se rompit, tombant dans la nuit en morceaux ; Et quand les deux esprits, comme deux grands oiseaux, Eurent fui, dans la brume étrange de l’idée, La pâle vision reparut lézardée, Comme un temple en ruine aux gigantesques fûts, Laissant voir de l’abîme entre ses pans confus. […] Et qu’est-ce maintenant que ce livre, traduit Du passé, du tombeau, du gouffre et de la nuit ?

11. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Les quatre pièces que M. de Musset a intitulées Nuits, sont de petits poèmes composés et médités, qui marquent la plus haute élévation de son talent lyrique. […] Mais les deux Nuits de décembre et d’août sont délicieuses encore, cette dernière par le mouvement et le sentiment, l’autre par la grâce et la souplesse du tour. […] Ces accents sont ceux de la passion pure, et c’est dans ses Nuits de mai et d’octobre qu’il les a surtout exhalés. […] Les vers lyriques que M. de Musset a laissé échapper depuis ses Nuits et qu’on vient de recueillir offrent quelques pièces remarquables. […] En est-il donc moins vrai que la lumière existe, Et faut-il l’oublier du moment qu’il fait nuit ?

12. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

L’hymne de la nuit, celle du matin et du soir, celle de l’Enfant au réveil, la Cantate pour les enfants d’une maison de charité, la Lampe du temple et quelques autres pièces encore, ont toute la sérénité et la mansuétude d’une âme fidèle, virginale, d’un cœur doux et résigné, qui croit, qui espère et qui adore. Ici, point de méditation amère sur les choses de la vie, point de question trop pressante adressée aux doutes éternels de l’âme, point de retour douloureux et prolongé du poète sur lui-même ; le poète n’est plus que le dernier du temple, le plus humble et le plus fervent ; il chante, il s’exhale, il rayonne : Élevez-vous, voix de mon âme, Avec l’aurore, avec la nuit ! […] Sans nous épouvanter de nos heures funèbres, Sans nous enfler d’orgueil et sans crier ténèbres Aux enfants de la nuit. […] s’accordent à reconnaître, jusqu’à un certain point, plus de doutes et de tentations à mesure qu’on est plus avancé, tandis qu’à un degré inférieur, l’âme encore faible et tout éblouie de son passage de la nuit au jour, ne sait plus, pendant quelque temps, distinguer les ombres. […] qui sait si cette ombre où pâlit ta doctrine Est une décadence ou quelque nuit divine, Quelque nuage faux prêt à se déchirer, Où ta foi va monter et se transfigurer ?

13. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 366

La Traduction des mille & une Nuits, est le fruit de son habileté dans les Langues Orientales. […] Ils allerent une nuit d’hiver frapper à la porte de M. […] Galland lui-même, Auteur des mille & une Nuits, & celui-ci leur ayant répondu qu’oui : Monsieur Galland , lui dirent-ils, si vous ne dormez pas, faites-nous un de ces beaux Contes que vous savez . Ces mille & une Nuits nous ont attiré un déluge d’autres Contes, qui, pour la plupart, sont si insipides, qu’on pourroit dire, au contraire, à leur Auteur : Dormez, & ne nous faites point de Contes.

14. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

(Les maîtres de la nuit, Le cabri, etc.). […] Le guinné altéré. — Les maîtres de la nuit. — S. […] Le conte du Laptot giflé indique encore un moyen de se préserver des maléfices du guinné lorsque l’on vient à quitter sa maîtresse tard dans la nuit. […] Le conte du Cheval de nuit documentera le lecteur sur ce point. […] Contes inédits des 1001 nuits, op. cit.

15. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Croisset, Francis de (1877-1937) »

Croisset, Francis de (1877-1937) [Bibliographie] Les Nuits de quinze ans, avec une préface d’Octave Mirbeau (1898). — L’Homme à l’oreille coupée, pièce (1900). […] Octave Mirbeau Si vos Nuits ne sont pas encore un chef-d’œuvre, elles en donnent l’espérance, et c’est déjà beaucoup et c’est aussi très rare. […] … [Lettre-préface aux Nuits de quinze ans (1898).] Fernand Séverin Je regrette cependant, pour ma part, que ce livre (Les Nuits de quinze ans) où la volupté charnelle parle seule, soit dépourvu de tristesse, de mélancolie, ou, du moins, de gravité (car les pièces de la fin, où l’auteur a mis quelque chose qui ressemble à des remords, n’ont guère l’accent de la sincérité).

16. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Belle et noble lady, nous serons votre hôte pour cette nuit. […] La nuit a été bien étrange ! […] Ç’a été une cruelle nuit ! […] Il tombera de la pluie cette nuit. […] Bonne et heureuse nuit à tous.

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