Plusieurs d’entre eux, au milieu même des apôtres les plus exclusifs des idées nouvelles, se sont mis à étudier historiquement l’esprit humain. […] Lorsque Pascal disait que l’homme ne sait que ce qui lui a été enseigné, et que, par conséquent, nous ne pouvons nous dispenser de remonter toujours à un enseignement primitif comme à une cause première, il commençait à jeter le pont qui devait réunir un jour le monde ancien et le monde nouveau. […] M. de Maistre et M. de Bonald, qui ont suivi la même route dans les errements de la société ancienne, paraissent avoir méconnu les faits nouveaux de l’esprit humain. […] Je ne sais si je suis parvenu à me faire comprendre : une courte observation sur la musique achèvera peut-être de rendre sensible le phénomène nouveau de l’intelligence humaine.
Didier d’une façon toute boccacienne (le mot y est, nous ne l’inventons pas), ce Décaméron (le mot y est encore) raconté en un tour de soleil, à huit mille pieds au-dessus de la mer. » Or, que veulent dire ces huit mille pieds au-dessus du niveau de la mer, sur lesquels, à plusieurs places de son volume, le nouveau Boccace de l’Italie au dix-neuvième siècle revient avec une véritable puérilité d’insistance ? […] Charles Didier n’est, en effet, qu’un faiseur de nouvelles qui a voulu relier des récits divers les uns aux autres dans l’encadrement d’une forme romanesque déterminée, mais ce qu’il a trouvé est, en vérité, par trop facile et par trop chétif. Je sais bien que les grands faiseurs de nouvelles, que ce Boccace, qu’il a osé rappeler, que le Bandello, que Cervantès, se sont toujours montrés assez indifférents à la manière dont ils amenaient leurs récits, ne se préoccupant que de l’intérêt du récit même ; mais au dix-neuvième siècle, avec les accroissements que le temps apporte aux littératures, il n’est plus permis de faire si bon marché des nécessités de la composition, devenues de plus en plus impérieuses. […] Dans les dix nouvelles, c’est-à-dire dans les dix Amours de son recueil, on cherche une figure lombarde, florentine ou romaine, une figure italienne, n’importe où, qui ait la vie de cette Gina de la Chartreuse, la Monna Lisa d’Henri Beyle, qui, à elle seule, vous apprendrait tout un pays !
Mallarmé et Verlaine et leurs harmonies de mots, leurs consonances de syllabes, leurs rythmes étranges et nouveaux. […] … Ils me demandèrent des nouvelles de leur mère à notre première rencontre. […] Voici le début d’une des bonnes nouvelles de M. […] Ses nouvelles finissent toujours bien, même quand la logique voudrait qu’elles finissent mal. […] Mais il se hâte de le chasser, pour s’abandonner de nouveau à ses étonnements et à ses joies.
Nouveau, Germain (1851-1920) [Bibliographie] Les Valentines (inédit). […] Louis Denise À son retour de la Palestine où il avait passé quelques années, Nouveau fut accueilli à Paris par un amour que le long isolement subi lui fit accepter avec une joie enfantine, une adorable reconnaissance.
Dubois, averti, était plus indulgent au jeune maître et sentait que, dans le métal nouveau qu’on forgeait, il fallait combiner et mélanger les éléments. […] Chaque jour développe en lui de nouvelles grâces. […] Dans cet énoncé général, la proposition paraît si simple qu’on se demande peut-être ce qu’elle a de nouveau. […] Ce qui est nouveau, c’est lorsqu’on le peut, et autant qu’on le peut, de démêler attentivement ces diverses influences, d’en relever la trace ou d’en suivre les reflets à travers les œuvres, et d’y joindre toutes les indications puisées dans la vie, dans la destinée, dans le caractère, l’humeur, la complexion et le tempérament de l’écrivain. […] Deschanel est en grande partie la mienne : prétendre qu’un lecteur ne doit être, à l’égard des livres anciens ou nouveaux, que comme le convive pour le fruit qu’on lui offre et qu’il trouve bon ou mauvais, qu’il savoure ou qu’il rejette sans en connaître la nature ni la provenance, c’est trop nous traiter en gens paresseux et délicats.
Les talents nouveaux et les jeunes espoirs n’ont plus trouvé de groupe déjà formé et expérimenté auquel ils se pussent vallier ; chacun a cherché fortune et a frayé sa voie au hasard ; plusieurs ont dérivé vers des systèmes tout à fait excentriques, les seuls pourtant qui offrissent quelque corps tant soit peu imposant de doctrine. […] Il faut bien se résigner aux habitudes nouvelles, à l’invasion de la démocratie littéraire comme à l’avénement de toutes les autres démocraties. […] Pour subvenir aux frais nouveaux, que ferons-nous ? […] C’est à la littérature imprimée, à celle d’imagination particulièrement, aux livres auparavant susceptibles de vogue, et de degré en degré à presque tous les ouvrages nouveaux, que le mal, dans la forme que nous dénonçons, s’est profondément attaqué. […] « Certes, si la France exerce une prépondérance si incontestable et si transcendante en Europe, elle le doit à dix ou douze hommes éminents, hommes d’art, d’intelligence, de poésie et de cœur…, parmi lesquels je suis. » Voilà le début nouveau de toute complainte : c’est à son de trompe qu’on entonne désormais sa pétition ; j’aimais mieux le flageolet de Marot.
Elle manifestait son adoption des idées nouvelles par toutes sortes d’indices plus ou moins frivoles, par l’anglomanie dans les modes, par la simplicité du frac et des costumes : « Consacrant tout notre temps, dit M. de Ségur, à la société, aux fêtes, aux plaisirs, aux devoirs peu assujettissants de la cour et des garnisons, nous jouissions à la fois avec incurie, et des avantages que nous avaient transmis les anciennes institutions, et de la liberté que nous apportaient les nouvelles mœurs : ainsi ces deux régimes flattaient également, l’un notre vanité, l’autre nos penchants pour les plaisirs. […] Ce faible une fois découvert, M. de Ségur n’avait qu’à le mettre sur son sujet favori, qui était l’origine et les causes du schisme grec, et, l’entendant patiemment discourir durant des heures entières sur les conciles œcuméniques, il faisait chaque jour de nouveaux progrès dans sa confiance. […] Les Mémoires d’un Homme d’État sont venus depuis éclairer d’un jour nouveau et par le côté étranger toute cette portion longtemps voilée de la politique européenne ; les mille causes qui déjouèrent la diplomatie de M. de Ségur, et qui auraient fait échouer tout autre en sa place, y sont parfaitement définies175. […] La Politique de tous les Cabinets de l’Europe sous Louis XV et sous Louis XVI, contenant les écrits de Favier et la correspondance secrète du comte de Broglie, avait déjà paru en 93 ; mais M. de Ségur en donna une édition plus complète, accompagnée de notes et de toutes sortes d’additions qui en font un ouvrage nouveau où il mit ainsi son propre cachet. […] La seconde Restauration se vengea avec dureté, et durant trois années M. de Ségur, dépouillé de ses dignités, de ses pensions, de son siége à la Chambre des pairs, dut recourir de nouveau à sa plume qui ne lui fit point défaut.