Il s’acquittait, avec une correction constante, des devoirs usuels, un peu fastidieux, de l’homme de lettres — si bien nommé hélas ! […] Il applique dans ses sonnets le secret de son art dernier à reconstruire sans les nommer, à suggérer des coupes de verre, des éventails. […] Nommez-nous… et Boucher sur un rose éventail Me peindra flûte aux mains endormant ce bercail, Duchesse, nommez-moi berger de vos sourires. […] « La poésie, disait Rivarol, doit toujours peindre et ne jamais nommer. » Bien au contraire, pour Mallarmé, la poésie ne doit jamais peindre, toujours nommer, — et ne pas nommer directement son objet, ce qui serait encore une manière sinon de peinture, du moins de dessin, nommer à côté et même loin de l’objet ce qui suscitera l’émotion correspondant à l’objet. […] Ce que tu nommes l’univers n’est que le résultat de cette feintise dont tu contiens le secret.
Molé homme politique, une extrême justesse de jugement, une balance parfaite et d’une singulière délicatesse, qui rendait raison à l’instant de tout ce qu’on y jetait ; il l’avait nommé grand juge, c’est-à-dire ministre de la justice, à trente-trois ans et sans que M.
Dupin aîné, beaucoup prétendent qu’on nommera M. de Salvandy.
Tel est l’effet magique de ces petits chefs-d’œuvre venus à leur moment : ils sont comme un miroir où chacun se reconnaît et apprend, pour ainsi dire, à se nommer ; on se fût cherché sans cela vaguement, bien longtemps encore, sans se bien comprendre ; mais voilà qu’on se regarde à l’improviste dans un autre, dans le grand artiste de la génération dont on est, et l’on s’écrie tout à coup : C’est moi, c’est bien moi !
Quand on a nommé l’émotion qu’on éprouve, qu’ajouter de plus ?
Je ne vous dirai pas — car je n’en sais rien — si le docteur Doyen surpasse ses anciens maîtres, Championnière, Terrier, Périer, Labbé, Guyon, — et Bouilly qu’il vénère entre tous et admire, — et les Pozzi et les Second, et tels autres chirurgiens célèbres que vous pourriez nommer.
J’ai nommé Laurent Tailhade et Jean Moréas.