Les défauts et les qualités du livre s’expliquent très bien par la manière dont il fut composé, et par la nature d’esprit de l’écrivain. […] L’abbé Barthélemy, en introduisant et en faisant parler constamment un personnage du passé, se retranchait la ressource des considérations modernes et vraiment politiques ; mais, eût-il parlé en son propre nom, il se les fût également interdites : elles n’entraient pas dans la nature de son esprit. […] ) — Mais, là même encore, on sent le thème traité et caressé à tête reposée par une plume habile et polie, plutôt qu’un tableau embrassé par l’imagination, ou vivement saisi d’après nature. […] Toute la nature était dans le silence, dans l’attente, dans un état d’inquiétude qui se communiquait jusqu’au fond de nos âmes. […] Chez Barthélemy, Platon commence à parler ; la vue de cette tempête ayant amené l’entretien sur les époques primitives de la nature, sur le débrouillement du monde au sein du chaos, il débute en disant : « Faibles mortels que nous sommes !
Il doit y prendre un appui et ne les jamais perdre de vue dans la disposition des faits : mais il les soumettra à son intelligence et fera dominer sur eux l’ordre logique, qui se tire de la nature essentielle des choses et de leur rapport au but suprême de l’œuvre. […] Il ne s’agit que de choisir quelques-uns de ces points de coïncidence ou d’intersection, en se conformant à la nature intime du sujet et à l’idée maîtresse qui doit tout dominer : ces points donneront les divisions naturelles de la matière. […] Il y a dans la nature mille traits accidentels, nécessaires, si l’on veut, puisqu’ils sont, mais qui ne disent rien à l’esprit, et qui ne sont que la condition des autres, le fond où ils se détachent. […] Le dialogue que demandent la logique des événements et la nature intime des individus, n’est pas celui que composent dans le monde les circonstances, les convenances et l’intérêt : ce qui est philosophique et vrai n’a guère l’air de la vie et de la réalité. […] Le grand écrivain n’a pas pris dans la nature le détail expressif : il a créé l’expression par son choix volontaire, qui a exclu tous les autres détails identiques pour en recevoir un seul.
L’autre est la nature dans un pays déjà cultivé aussi, mais sans goût encore. […] Ce n’est pas la politique qui enfante le génie, c’est la nature. […] J’ai composé leur boisson du soir de telle sorte que la Nature et la Mort débattent entre elles s’ils vivent ou meurent. […] Mais la copie de nature qui leur a été remise n’est pas éternelle. […] dût le trésor des germes de la nature rouler confondu jusqu’à rendre la destruction lasse d’elle-même !
Si nous oublions un moment que chaque espèce tend à se multiplier à l’infini, mais que quelque obstacle, souvent caché, entrave sans cesse son accroissement, toute l’économie de la nature est incompréhensible. […] L’embryon demeure ainsi comme une sorte de portrait, conservé par la nature, de l’état ancien et moins modifié de chaque animal. […] Ils sont, par ce fait, et autant qu’il a été nécessaire à leur victoire, plus élevés dans l’échelle de la nature, et généralement d’une organisation plus spécialisée. […] Ce qu’on observe en Europe, c’est en quelque sorte le rétrécissement des formes, quelque chose comme une démocratisation de la nature. […] Le caractère de notre nature tempérée, c’est une vitalité persistante, mais dénuée de grandeur et de beauté.
Le recueil de ses chansons représente tout un petit monde où l’homme fait entendre plus de soupirs que de cris de gaîté et où la nature, dont notre poète sent admirablement l’immortelle fraîcheur, semble avoir mission de consoler, d’apaiser, de dorloter le pauvre et l’abandonné. […] Armand Silvestre Pierre Dupont ce n’est pas seulement un poète, mais un très grand poète ayant, pour frère, dans nos lettres et l’amour de la nature, notre La Fontaine qui, d’ailleurs, n’était pas un rimeur plus sévère que lui. […] Mais que la poésie est donc meilleure conseillère lorsqu’elle nous persuade de pardonner à la nature, et d’y voir le bien en même temps que le mal ! […] C’est en le lisant que nous comprenons, nous autres serfs de l’existence moderne et prisonniers des villes, à quel point notre existence est un long crime contre la nature.
Les caractères poétiques, qui sont l’essence des fables, naquirent d’une impuissance naturelle des premiers hommes, incapables d’abstraire du sujet ses formes et ses propriétés ; en conséquence, nous trouvons dans ces caractères une manière de penser commandée par la nature aux nations entières, à l’époque de leur plus profonde barbarie. — C’est le propre des barbares d’agrandir et d’étendre toujours les idées particulières. […] La raison doit en être que l’esprit humain, infini de sa nature, étant resserré dans la grossièreté de ses sens, ne peut exercer ses facultés presque divines qu’en étendant les idées particulières par l’imagination. […] C’est ce que prouve tout examen de la nature de la poésie. […] En poésie, l’art est inutile sans la nature : la poétique, la critique, peuvent faire des esprits cultivés, mais non pas leur donner de la grandeur ; la délicatesse est un talent pour les petites choses, et la grandeur d’esprit les dédaigne naturellement.
Ils sont plus complets et plus grands que dans la nature. […] L’être de nature a fait place à l’être de la profession. […] Ils n’ont aucun goût pour les choses de la nature. […] Daudet a une nature de poète. […] Surtout, il a su dégager l’âme de cette nature.