/ 1692
172. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 178-179

Il a pour titre : L'Honneur François, ou Histoire des Vertus & des Exploits de notre Nation, depuis l'établissement de la Monarchie jusqu'à nos jours. L'amour patriotique ne s'y fait pas moins sentir que le talent de rendre, avec une sorte d'énergie, les traits les plus frappans de notre Histoire, & qui font le plus d'honneur à la Nation.

173. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 228-229

Toute ame Françoise ne peut y voir qu’avec le plus grand intérêt, le touchant tableau des mœurs, des usages, de la bravoure, de la pieuse & noble simplicité de ces anciens Chevaliers, qui furent la gloire de la Nation, par leurs faits d’armes, comme ils en firent long-temps l’amusement & les délices par leurs Tournois. […] Un tel projet n’est-il pas plus digne d’un bon Citoyen, plus utile à la Patrie, plus glorieux aux vrais talens, que celui d’empoisonner la Nation par des travers philosophiques qui la dégradent, & de substituer à l’élévation, à la franchise, à la générosité, à la gaieté, qui firent toujours l’ame du génie François, des vapeurs mélancoliques, la folle manie du raisonnement, l’esprit d’indépendance, le persiflage, & l’inertie ?

174. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Le génie avait parlé en eux bien avant que Louis XIV fût roi et que la nation eût connu son goût. […] Aussi, quand la guerre avec l’Espagne éclata en 1667, Louis XIV trouva, pour l’y suivre, une armée bien organisée, et, pour l’y soutenir, une nation unie. […] Les désordres de la Fronde ne firent qu’attacher plus fortement la nation à cet idéal. […] Voilà pourquoi les peintures de Molière et de Racine seront toujours vraies, non seulement pour notre nation, mais pour tous les esprits cultivés de toutes les nations. […] Œuvre nécessaire, surtout dans la nation littéraire par excellence, où, de toutes les grandes affaires, les plus grandes sont celles de l’esprit.

175. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

L’éclat de nos armes rajeuni ; la bonne foi de nos négociations attestée par nos juges les plus prévenus ; la France replacée, parmi les autres nations, au rang qui lui appartient ; le trône à jamais raffermi sur un sol qu’aucune secousse n’ébranlera plus ; et le crédit public s’élevant à un degré de prospérité inouï parmi nous : voilà des faits réels, constants, irrécusables, qui ont ouvert bien des yeux et changé bien des cœurs. […] Douée d’une langue énergique, mais rude ; abondante, mais peu favorable à la précision et à la clarté ; d’une langue qui, aujourd’hui même, n’est pas encore fixée, elle n’avait pas de littérature propre, quand chacune des autres nations de l’Europe pouvait s’enorgueillir de la sienne. […] Ce sont, disent-ils, les écrivains modernes qui ont imité les auteurs anciens, au lieu de créer comme eux ; qui leur ont emprunté, avec les formes de leurs poèmes, le fond même de leurs sujets et de leurs idées, au lieu de traiter, sous des formes différentes, des sujets et des idées appartenant à l’histoire, à la religion, aux mœurs des nations chrétiennes. […] Ces vapeurs sont le délire de quelques orgueils adolescents, le vertige de quelques coteries enthousiastes, les sophismes de quelques esprits faux, et peut-être aussi les alarmes de quelques esprits timides, trop peu confiants dans la raison et le goût de notre nation. […] Notre nation, grâce à l’excellence de ses qualités naturelles et acquises, a toujours fait bonne et prompte justice de ces entreprises téméraires.

176. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Argument » pp. 355-356

Comment les nations parcourent de nouveau la carrière qu’elles ont fournie conformément à la nature éternelle des fiefs. […] (Âge humain.) — Rome, n’étant arrêtée par aucun obstacle extérieur, a fourni toute la carrière politique que suivent les nations, passant de l’aristocratie à la démocratie, et de la démocratie à la monarchie. — Conformément aux principes de la Science nouvelle, on trouve aujourd’hui dans le monde beaucoup de monarchies, quelques démocraties, presque plus d’aristocraties.

177. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

Si vous portez une nation vers les amusements et les voluptés, si vous énervez en elle toutes les qualités fortes et courageuses pour la détourner de la pensée, qui vous défendra contre des voisins belliqueux ? […] Il faut invoquer tous les malheurs et tous les vices pour empêcher les nations de s’éclairer. […] est-ce de l’esprit que l’art de tourmenter les individus et les nations ? […] Tels on nous peint les grands hommes de l’antiquité, ils ennoblissaient, ils élevaient la nation qui voulait suivre leurs pas, et leurs contemporains croyaient à la vertu ; c’est à ces signes qu’on peut reconnaître un esprit transcendant ; et pour former cet esprit, il faut la plus imposante des réunions, les lumières et la morale.

178. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

. — Moins une nation ou une époque est poétique, plus elle change facilement la comédie en satire. Moins une nation ou une époque est morale, plus elle change facilement la satire en comédie157. — À la base de quelques-unes de leurs œuvres comiques les Français ont mis le sérieux du vice, et dans les autres ils ont supprimé la vertu et le vice, en faisant passer sur le vice, la vertu et toutes choses, l’esprit, ce niveleur universel158. Entrée des domestiques avec les plateaux De toutes les nations lettrées la France est la moins comique et la moins poétique159. — La poésie française réduit tout ce qui est grand dans la nature aux proportions de mets d’apparat servis sur des plats de cristal160. […] La nation du persiflage par excellence (la France) est en même temps celle qui, pour l’humour et le comique poétique, est la moins comparable à la sérieuse Angleterre.

/ 1692