Nous publions les vers de Farcy, et pourtant, nous le croyons, sa vocation était ailleurs : son goût, ses études, son talent original, les conseils de ses amis les plus influents, le portaient vers la philosophie ; il semblait né pour soutenir et continuer avec indépendance le mouvement spiritualiste émané de l’École normale. […] Les vers y auraient peu ajouté, je pense, pour l’éclat et le mouvement ; ils auraient retranché peut-être à la fermeté et à la concision. […] L’aspect du mouvement lui parut d’abord plus incertain qu’il n’aurait souhaité ; il vit quelques amis : les conjectures étaient contradictoires. […] Son idée fixe, sa crainte était le manque de direction ; il cherchait les chefs du mouvement, des noms signalés, et il n’en trouvait pas. […] « Il y a une audace et un abandon dans la confidence des mouvements d’un pareil cœur, bien rares en notre pays et qui annoncent le poëte.
Un grand mouvement d’émulation animait alors l’intérieur de l’École ; les élèves provinciaux, entrés l’année précédente, MM. […] Tous ces petits mouvements intérieurs se dessinèrent avec feu à l’occasion du drame de Hernani, qui eut pour résultat d’augmenter la bienveillance. […] Il cherchait à tirer des antécédents historiques, des conditions géographiques et de l’esprit religieux des peuples, la loi de leur mouvement et de leur destinée. […] Il y a l’aristocratie du penseur et du montagnard, froideur et hauteur, le premier mouvement susceptible et chatouilleux, la lèvre qui s’amincit et se pince, une rougeur rapide à une joue qui soudain pâlit. […] L’idée de devoir préside à cette noble partie de l’âme que nous peignons ; si le premier mouvement s’échappe quelquefois, la seconde pensée répare toujours.
Peut-être trouvera-t-elle dans le récit qu’elle lui demandera des principaux événements de sa vie, dans sa physionomie, dans son costume même, l’explication de la nature de son talent, de la forme de ses compositions, de la couleur de son style et du mouvement de ses idées. […] Comme en Grèce les poésies et les discours étaient ou improvisés ou récités de mémoire, on négligea de donner à l’écriture des caractères propres à diriger le lecteur à haute voix dans les intonations et dans les mouvements de son débit. […] Dans la musique, tout est noté, le mouvement, les intonations et les repos ; et cependant, malgré de longues études, combien peu de musiciens savent chanter à livre ouvert ! […] Plus tard, dans les collèges ou dans les pensionnats, on lui fait tout débiter sur le même ton avec une imperturbable égalité de mouvement. […] Pas un mot, pas un murmure, pas un mouvement.
D’autres fois s’y développe un mouvement nombreux et rythmique. […] Sa folie fut d’abord un grand feu, mouvement et couleur qui montent. […] Mais ce qu’on ne saurait deviner et ce qu’on ne saurait dire, c’est la beauté noble de son mouvement lyrique. […] Presque toujours son instinct lui fait éviter les fanfares, et les violences, et les mouvements brusques ou rapides. […] L’éternité telle qu’il la comprend, c’est un grand mouvement cyclique et ce qui le frappe le plus dans la Nature, c’est son évolution.
On y gagne de connaître une culture, d’un intérêt général aussi, qui reproduit en moins, mais assez au complet, les grands mouvements de l’ensemble, et les fait revoir d’un jour inattendu dans une sorte de réflexion secondaire. […] Enjouement, moquerie, savoir, mouvement animé et un peu affecté, je le crois sans peine, c’étaient, à ce qu’il semble, les traits de la belle compagnie d’alors. […] Le mouvement romantique y a eu son action, et on s’en dégage maintenant après s’en être fortifié. […] Né dans la Réforme, à un moment où le besoin d’un réveil religieux s’y faisait sentir, il participa tout à fait à ce mouvement de réveil, sans le pousser jamais jusqu’à la séparation, à l’exclusion et à la secte. […] Vinet le sont à certains morceaux de Pascal, c’est-à-dire quelque chose qui, incomparablement moindre sans doute pour le mouvement, l’éclat, l’invention, se rencontre plus immédiatement approprié, et d’une nourriture plus aisée, plus conforme à la moyenne et majeure classe des esprits philosophiques et chrétiens de nos jours.
Car ce qu’il y a de certain, c’est que ces phénomènes sont curieux ; c’est que ce monde de mouvements divers nous intéresse et nous sollicite. […] À côté des siècles où la politique a occupé le centre du mouvement de l’humanité, il en est d’autres où elle s’est vue acculée dans le petit monde de l’intrigue et où le grand intérêt s’est porté sur les hommes de l’esprit. […] La mauvaise couleur d’un mouvement n’est jamais un argument décisif. Je verrais un mouvement populaire du plus odieux caractère, une vraie jacquerie, l’égoïsme disant à l’égoïsme : « La bourse ou la vie », que je m’écrierais : « Vive l’humanité ! […] Qui sait si le phalanstère n’aura pas été la gnose, l’aberration folle du mouvement nouveau ?
3° Il y eut, en 1831, et dans les années qui suivirent, un mouvement de bonne volonté et de rapprochement de la part des croyants d’un certain ordre et de plusieurs jeunes esprits respectueux, mouvement qui n’eut lieu d’abord que dans une sphère assez restreinte, dont M. de Lamennais fut quelque temps le centre, mais qui se prolongea même après ses écarts et sa défection. […] Ce mouvement, favorisé bien plus que contrarié dans sa marche par les événements de 1848, ne s’opéra point en un jour et ne se poursuivit point sans plusieurs des inconvénients et des abus qui ont toujours marqué pour le parti l’heure de sa prospérité et de son quasi-triomphe. […] La Congrégation, qui a eu le triste honneur de donner son nom à cette sorte de maladie honteuse et de lèpre qui menaça de couvrir la France de 1821 à 1828, était, à l’origine, une simple association de piété et de bonnes œuvres : dès les premiers temps de la seconde Restauration, l’intrigue s’en empara pour la faire agir dans le sens d’une certaine politique, et, en y prêtant grande attention, on commence à trouver trace de son influence, à saisir le mouvement de ses sapes, encore très-sourdes, dans la Chambre de 1815. […] Le mouvement de Lamennais, même en échouant, avait donné l’impulsion.