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464. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Ou bien encore, c’était l’amour heureux, en pleine possession, qui se suicidait lui-même sans raison (l’amour n’en ayant ni pour naître, ni pour durer, ni pour mourir), et qui se frappait, comme le scorpion se perce de son dard, en pleine flamme. […] Ce qui manque, en effet, à ce soldat, ce qui fait tache à sa physionomie, c’est la foi religieuse, qu’on avait moins qu’à présent du temps de Jean Gigon dans l’armée, et dont l’enfant trouvé, devenu soldat pour mourir soldat, devait avoir encore plus besoin que le maréchal de Turenne. […] Jean Gigon mourut en Afrique des suites de son trente-deuxième duel involontaire.

465. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

C’est : « Nous mourons tous inconnus », et : « Quelles solitudes que ces corps humains !  […] Je mourrais paisiblement. […] le Je verrais mourir fille, enfants, mère et femme, etc. […] … de refaire ma fortune et d’aller la retrouver un jour… Maintenant, c’est fini, et lu m’as rappelé mon devoir : je n’ai qu’à mourir. » Sur quoi la comtesse : « Non, non, ne meurs pas ! […] Ils mourront ensemble : quelle joie !

466. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

La jeune fille ne se doute pas des sentiments du poète, se marie, et meurt dans la fleur de son printemps. […] Madame Goethe mourut avant lui, et il ne parut la regretter que comme un maître regrette une fidèle servante, colonne de sa maison. […] Il se plaisait à jouer le rôle d’un Anacréon allemand couronné de roses, et voulant mourir la coupe des illusions encore pleine à la main. […] Elle disait toujours : “Beaucoup apprendre, beaucoup comprendre par l’esprit, et mourir jeune ! […] que ferai-je quand tu seras morte ?

467. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Pie VI, arraché à ses États, comme prisonnier de guerre, par des armées françaises, mourut détrôné et captif en France. […] Il mourut le plus tolérant des pontifes et le plus regretté des princes. […] Sa fille adorée mourut de l’exil, du climat et de sollicitude pour son père, entre ses bras. […] Son nom repose défendu par sa mort, mort trouvée à la poursuite de ce rêve obstiné de la maison de Savoie ; coupable ou non, il est beau de mourir, même de douleur, pour sa patrie ! […] Dépouillé de presque tout, il meurt à Verceil.

468. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

Notre sœur cadette mourut jeune, après cinq années de mariage. […] Son cher grand-père venait de mourir, frappé par une apoplexie foudroyante. […] T… vient de mourir. […] Il mourut au milieu des délices et des splendeurs auxquelles il avait aspiré. […] Mais au moins il ne mourut pas dans les angoisses qui avaient consumé sa vie.

469. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Il dit : Je suis sauvé, et meurt. […] Il mourut à quatre-vingt-quatorze ans, sous Trajan. […] Les dévouements et les tendresses qui nous prennent là sont sujets à mourir ; l’égoïsme les remplace. […] Vivre est une chanson dont mourir est le refrain. […] La papauté meurt d’indigestion, Rabelais lui fait une farce.

470. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

On ne sait pas bien la date de sa naissance, ni par conséquent l’âge qu’elle avait lorsqu’elle mourut si subitement à la fleur encore de la jeunesse et dans tout l’éclat de sa beauté. […] Sully, qui la croyait déjà morte, était, il le confesse, dans un grand embarras par rapport au roi. […] Mais je crois, mon ami, que cette femme est morte, voire peut-être n’est pas encore née ni prête à naître ; et partant, voyons un peu ensemble quelles filles ou femmes dont nous avons ouï parler seraient à désirer pour moi, soit dehors, soit dedans le royaume ». […] Au compliment de condoléance que lui adressait sa sœur Madame Catherine, Henri IV répondait le 15 avril : « La racine de mon amour est morte, elle ne rejettera plus ; mais celle de mon amitié sera toujours verte pour vous, ma chère sœur. » Par malheur, ce ne fut pas tout à fait la vertu ici qui triompha de la passion.

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