Cette curiosité le conduisait dans tous les mondes et dans tous les milieux, les plus fermes comme les plus accessibles. […] Etienne Grosclaude et de l’étonnant Charles Humbert qui voulait bien dire de moi, m’a-t-on rapporté : « Il a l’air de se f… du monde, mais il est intelligent, le bougre ! […] Aussi s’était-il inventé un monde à sa guise et il croyait aux fantasmagories auxquelles se complaisait sa virulence exacerbée. […] Chassé de ses Etats, Charles d’Esté, duc souverain de Blankenbourg, emmenait avec lui, en exil, ses bouffons et ses conseillers, sa maîtresse et ses trésors et promenait à travers le monde ses extravagances et ses somptuosités. […] C’est de cette aptitude qu’il fit preuve dans les nombreux articles qu’il donna à la Revue des Deux Mondes dont il devint un collaborateur actif et régulier.
Elle a toute une branche de production romanesque, exclusivement adonnée à tenir le public anglais au courant des hauts faits du monde des coquins. […] Savez-vous au monde une impression de stupeur et d’épouvante affolée comparable au bouleversement d’âme d’une mère à qui l’on vient de ravir son enfant ? […] Cependant, ils infestent le public d’idées fausses ; ils répandent parmi le peuple une foule de notions erronées sur le monde, qu’ils ne connaissent point ou n’ont jamais étudié, sur la vie, sur le devoir ; ils accumulent avec une douce impunité les plus fabuleuses inepties. […] Je connais parmi le petit monde auquel on destine ces feuilletons idiots, des cerveaux fermés et qui savent aborder les seules œuvres qui comptent, à savoir les chefs-d’œuvre. […] Plus jeune, très jeune quand l’insouciance de la tâche me faisait des loisirs, dans ce monde ouvrier où mon enfance s’écoula, j’ai lu les feuilletons passionnément ; les miens ne leur étaient pas moins fidèles.
C’est là le ridiculus mus de cette montagne en mal d’enfant dont la clameur a rempli le monde. […] C’est effectivement l’honneur et l’originalité de Cassagnac, à une époque où les biais gouvernent le monde, de ne jamais biaiser, ni avec le fait, ni avec sa pensée, et de dire carrément l’un et l’autre, advienne que pourra ! […] C’est lui qui a écrit ces magnifiques paroles que l’Histoire, sévère jusque dans son amour, doit répéter souvent aux pouvoirs qu’elle aime : « Dans le monde politique moins qu’ailleurs, on ne sait pas prévoir les malheurs et s’y préparer. […] Écrivain de pouvoir et de monarchie contre la Révolution, il avait compris que l’objection la plus formidable, l’objection souveraine aux choses que l’esprit révolutionnaire a mises dans le monde et qu’il y voudrait maintenir en y ajoutant, ce sont les hommes qu’il a produits. […] Établi sur une négation, — la haine des Bourbons de la branche aînée, — ce gouvernement d’antipathie, qui créa pour tout le monde une position fausse, laquelle a duré dix-huit ans, fut l’expression de la plus universelle absence de confiance qui ait jamais existé.
Paris et la cour deviennent donc le séjour obligé de tout le beau monde. […] Sauf quelques hommes apostoliques, les cent trente et un évêques résident le moins qu’ils peuvent ; presque tous nobles, tous gens du monde, que feraient-ils loin du monde, confinés dans une ville de province ? […] On avait une seule gazette, appelée Gazette de France, qui paraissait deux fois par semaine, voilà pour le mouvement des esprits. » Des magistrats de Paris, exilés à Bourges en 1753 et 1754, en font le tableau suivant : « Une ville où l’on ne trouve personne à qui parler à son aise de quoi que ce soit de sensé et de raisonnable ; des nobles qui meurent les trois quarts de faim, entichés de leur origine, tenant à l’écart la robe et la finance, et trouvant singulier que la fille d’un receveur des tailles, devenue la femme d’un conseiller au Parlement de Paris, se permette d’avoir de l’esprit et du monde ; des bourgeois de l’ignorance la plus crasse, seul appui de l’espèce de léthargie où sont plongés les esprits de la plupart des habitants ; des femmes bigotes et prétentieuses, fort adonnées au jeu et à la galanterie80 » ; dans ce monde étriqué et engourdi, parmi ces MM. Tibaudier le conseiller et Harpin le receveur, parmi ces vicomtes de Sotenville et ces comtesses d’Escarbagnas, l’archevêque, cardinal de La Rochefoucauld, grand aumônier du roi, pourvu de quatre grosses abbayes, ayant cinq cent mille livres de revenu, homme du monde, le plus souvent absent, et, quand il réside, s’amusant à embellir ses jardins et son palais ; bref, un faisan doré de volière dans une basse-cour d’oies81. […] Faute de le connaître, ils l’oublient ; ils lisent la lettre de leur régisseur, puis aussitôt le tourbillon du beau monde les ressaisit, et, après un soupir donné à la détresse des pauvres, ils songent que cette année ils ne toucheront pas leurs rentes. — Ce n’est pas là une bonne disposition pour faire l’aumône.
Quoique blessé au plus vif de sa vanité et un peu au cœur, car il aime Agnès, il s’aveugle sur ses ressources, sur son expérience : Enfin j’ai vu le monde, et j’en sais les finesses. […] Esprits très cultivés, formés par le monde, c’est de la raison la plus fine qu’ils emploient pour attaquer ou pour se défendre. […] Les personnages du Misanthrope ont assez d’esprit pour ne pas se tromper sur ce qui touche autrui, et pour se tromper par les plus jolies raisons du monde sur ce qui les touche eux-mêmes. […] Il n’a pas eu à craindre leurs originaux dans le monde, et il ne leur fait pas l’honneur de se fâcher quand il les peint. […] Elle a le ton de la femme du monde, avec une candeur qui témoigne qu’elle en a trouvé le secret dans un cœur honnête et dans un esprit droit.
Rien, par la suite, ne servira davantage à étendre dans le monde entier la popularité de la littérature et de la langue françaises ; et au fait, n’est-ce pas ce que les étrangers aiment de notre « parlure » quand ils l’appellent, dès le xiiie siècle, la plus « délittable qui soit » ? […] Si la littérature du Moyen Âge n’était pas morte, elle agonisait depuis deux cents ans ou davantage quand l’esprit de la Renaissance commença de souffler sur le monde. […] Bédier, « Les Lais de Marie de France », dans la Revue des Deux Mondes du 15 octobre 1891 ; et Les Fabliaux, Paris, 1893. […] Bédier pour la négative]. — Qu’il se peut qu’en effet quelques fabliaux nous soient venus de l’Inde ; — mais qu’en général on a de notre temps beaucoup abusé des « origines orientales » ; — et que la plupart de nos fabliaux, comme Brunain, La Vache au Prêtre, ou Le Vilain Mire, ou La Bourgeoise d’Orléans, ne supposent pas un effort d’invention qui passe la capacité de l’expérience la plus vulgaire. — Grossièreté des fabliaux ; — et difficulté d’en transcrire seulement les titres ; — pour cause d’obscénité. — De la portée satirique des fabliaux ; — et, à ce propos, qu’ils semblent avoir évité d’attaquer les puissants du monde. — Comment, en revanche, ils traitent le prêtre, le « curé de village », non le moine, ni l’évêque ; — et comment ils traitent la femme. — De la valeur « documentaire » des fabliaux ; — et s’ils nous apprennent quelque chose de plus que les Dits, par exemple ; — ou tant d’autres « documents » de tout ordre. — Fortune européenne des fabliaux ; — et, au cas que l’origine n’en soit pas française, — du peu de gré qu’il faut savoir à nos trouvères de la forme d’esprit que les fabliaux ont propagée dans le monde. […] VIII. — Les Mystères 1º Les Sources. — Onésime Leroy, Études sur les mystères, Paris, 1837 ; — Charles Magnin, « Les origines du théâtre moderne », Paris, 1846, 1847, 1858, Journal des savants ; — Édelestand du Méril, Les Origines latines du théâtre moderne, Paris, 1849 ; — Coussemaker, Drames liturgiques, Rennes, 1860 ; — Léon Gautier, « Les origines du théâtre moderne », dans le journal Le Monde, 1873 ; et Les Tropes, Paris, 1887 ; — Marius Sepet, Le Drame chrétien au Moyen Âge, Paris, 1877 ; — et Les Prophètes du Christ, 1878 ; — Petit de Julleville, Les Mystères, Paris, 1880 ; — A. d’Ancona, Origini del teatro in Italia, Florence, 1872 ; — W.
IV Dieu a livré le monde aux sages. […] Douloureuse, malgré l’auréole, malgré la souveraine rigidité de l’attitude, malgré le sourire de la force consciente, qui se joue sous ses moustaches de tigre, malgré la pénétration suraiguë de ce regard félin que rien au monde ne fit baisser. […] C’est pour donner des titillations à ce monde-là que lui, M. […] Il ne donne pas les femmes de la Révolution, mais quelques héroïnes, quelques femmes plus ou moins célèbres… Il dit telles vertus éclatantes, et il tait un monde de sacrifices obscurs d’autant plus méritants que la gloire ne les soutint pas. » Mais pourquoi ce remords tardif ? […] Mais les Femmes de la Révolution n’ont pas été destinées seulement à ces Nina humanitaires qui disent chaque jour : « Ce sera pour demain. » C’est un livre arrangé, combiné et écrit pour tout le monde.