Si vous n’avez pas lu dans votre jeunesse les Mœurs des Israélites, par l’Abbé Fleuri, vous ferez très-bien de les lire avant que de terminer l’Histoire sacrée & vous devriez même commencer par-là. […] Vous commencerez, si vous me croyez, par la lecture des mœurs des Chrétiens, de l’Abbé Fleuri : tableau fidéle & agréable de l’innocence de la vie des premiers Chrétiens. […] L’auteur s’étant proposé de rapporter les faits certains qui peuvent servir à établir, ou à éclaircir la Doctrine de l’Eglise, sa discipline & ses mœurs, omet les faits peu importans, qui n’ont point de liaison entr’eux, ni de rapport au but principal de l’histoire. […] Il y fait des extraits exacts des ouvrages des Peres touchant la doctrine, la discipline & les mœurs.
Il s’agit d’une femme, et, entre toutes les femmes, de celle-là qui, par sa naissance, ses mœurs, sa vie tout entière, son esprit et son âme, devait le moins tenter la plume brillante et sèche d’un écrivain, qui n’avait jusqu’ici exprimé que des idées et qui, sur le tard de la vie, quand le rayon divin pâlit chez les autres hommes, s’essaie à peindre des sentiments. […] Il n’aurait pas écrit l’histoire des mauvaises mœurs d’une plume si légère qu’on dirait qu’il ne s’en doute pas et qu’il est voué au blanc de la plus singulière innocence ! […] … Nous l’avons dit déjà, mais tant de prostitution d’admiration y fait revenir, hors le rang social qui lui donne sa valeur de surface, hors ce piédestal, aujourd’hui brisé, réduit en poudre, de la grande société à laquelle elle appartenait, Mme de Chevreuse n’a rien qui puisse la faire placer au-dessus des femmes de notre temps et de tous les temps, qui se distinguent par le double désordre de l’intelligence et des mœurs. […] Sous le règne de ce jeune Mélancolique, aussi farouche que le faon malade dans les bois, les femmes, longtemps blessées du sans-gêne qu’après les guerres civiles on s’était permis avec elles, se mirent à réagir contre les mœurs de mousquetaire, autorisées, par l’exemple du grand Henri, cette espèce de Louis XV-Rabelais, et pour cela elles se firent précieuses et dévotes.
Mais on ne peut douter qu’après lui, quand un souvenir naïf de mœurs étrangères, quand une passion vraie ne montait pas au cœur de l’écrivain, l’érudition et la recherche, la science du style poussée jusqu’au raffinement, la prétention de l’art, devenue comme une manie superstitieuse, ne jetassent le talent même dans le bizarre et le ténébreux. […] Combien ce langage était supérieur à la tradition païenne et aux mœurs d’Alexandrie ! […] Quoi qu’il en soit de ces rapports, parfois mystérieux, des événements publics et du génie particulier de quelques hommes, diverses nuances originales sont à recueillir aujourd’hui pour nous dans Théocrite, l’invention ou l’imitation lointainement reprise des mœurs pastorales, la forme mythologique, plus ou moins altérée par une lumière nouvelle apparue dans le monde, la couleur du temps enfin, et le reflet de la splendeur d’Alexandrie sur cette poésie que la passion fait paraître naïve, mais dont l’art savant égale au moins la passion. […] « Nous lisons, dit-il encore, chez Théocrite155, une très élégante idylle sur les noces de Ménélas et d’Hélène, où vous trouverez beaucoup de choses venues des mœurs antiques dans celles des Grecs.
Les romanciers apportèrent une conscience extrême à observer la vie, les mœurs, à recueillir des documents vrais, qu’il s’agît de décrire le présent ou de reconstituer le passé. […] C’est la description d’un pays qui sert à expliquer ses habitants, la description des mœurs et de la vie des hommes qui sert à expliquer leurs sentiments et leurs pensées. […] On s’était épris de la littérature, des mœurs, des coutumes, des monuments, de l’histoire du moyen âge. […] Ils prêchent « la fixité du mariage » et nous disent que « sans mœurs il n’est point de vie publique ». […] L’harmonie dans la famille, des mœurs conjugales austères, le sentiment de la responsabilité chez les parents, sont les points de départ de toute éducation.
Ce ne sera jamais par des peintures lascives, par des expressions libertines, par des injures grossieres, par le langage crapuleux de la débauche, qu'on pourra se promettre de réformer les hommes & de venger les mœurs.
Ils pourroient faire honneur à son esprit, mais ils n’en feroient point à ses mœurs.
Il ne seroit pas glorieux, pour les mœurs de cette Princesse, d'avoir fourni à Lafontaine le sujet du Conte de la Servante justifiée.