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1027. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Préface » pp. -

N’est-ce pas l’épopée dernière des peuples chez lesquels l’individualité reprend la place qu’elle avait à l’origine des sociétés et lutte par les mœurs avec ce qu’on appelle d’un air si suprêmement pédantesque : des Institutions.

1028. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Vous pourrez intercaler toute une description des mœurs de l’Orient. […] A-t-il voulu peindre des mœurs, des caractères ou des passions ? […] Il ne suffit pas de reproduire des mœurs et des usages, ou même de photographier les éclairs d’une conversation éblouissante. […] La musique adoucit les mœurs, nous dit-on : nos mœurs sont-elles donc si rudes, si austères ? […] Il serait bon pourtant, puisque ces expositions internationales font partie désormais de nos mœurs, qu’on prît des habitudes de ponctualité.

1029. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

C’est déjà le comique d’Un Vénérable, de Richepin, ou de quelques-unes de ces chansons de café-concert où sont peintes, avec une ironie si bienveillante, pour l’éjouissement des bourgeois parisiens, les mœurs amoureuses des boulevards extérieurs. […] Vous savez que ces hommages se payaient : c’était convenu, c’était dans les mœurs du temps. […] On y recueillerait, et par centaine, des vers excellents et sans rides, saisissants par l’application directe qu’on en pourrait faire encore aux mœurs présentes. […] sur des mœurs : où sont nos mœurs romaines ? […] Il peint leurs mœurs avec une exactitude paisible et minutieuse.

1030. (1896) Études et portraits littéraires

Puis il en a senti et exprimé la saveur de terroir, il en a appris les mœurs et le patois ; ce qui vaut naturalisation. […] Ils ont un physique, des sentiments, des mœurs à part. […] Celui qu’ils devaient sacrer le grand peintre de mœurs du dix-neuvième siècle, leur apprit à le regarder, ce siècle. […] Et de ce malheureux tiers, elle a tout renié, tout abjuré, conventions sociales, idées, mœurs, langue… Elle est devenue peuple. […] Car, non contente des dehors, l’audace de sa critique perce à l’intime des mœurs.

1031. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Il fallait insérer dans le récit épique Rome entière, l’histoire de Rome depuis les origines jusqu’à la bataille d’Actium, la légende des vieilles races qui avaient peuplé d’abord le sol italien, une sorte de livre d’or de la noblesse, qui se disait sortie des compagnons d’Énée ; toute la religion romaine, les dieux indigènes, les dieux helléniques latinisés, les vieilles divinités locales, les mœurs et usages publics et privés du peuple romain, etc… Virgile y a réussi. […] Au fait, on le voit, dans toute sa correspondance des vingt dernières années, très libéral et aumônier, d’ailleurs fort simple de mœurs. […] Coppée a recommencé si souvent ; il y est revenu avec une si évidente complaisance qu’il faut bien qu’il y ait mis son coeur et qu’il ait trouvé, dans ces peintures en vers de la vie, des mœurs, des souffrances et des mérites des « humbles », — et non point des « humbles » pittoresques : bergers, pêcheurs, vagabonds, gueux de Richepin, mais des « humbles » incolores : épiciers, employés, vieilles filles  une autre douceur, plus intime, plus humaine, que celle d’accomplir des séries de tours de force  En somme, Coppée, dans ses Humbles, a presque créé un genre ; il a presque réalisé un rêve de Sainte-Beuve. […] Paul Hervieu C’est le peintre le plus véridique des mœurs de ce petit monde qu’on appelle « le monde ».

1032. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Et puis Bernis conclut par quelques mots, ou du moins il rend justice au génie, si plein de ressort, de la race française : « Il faudrait changer nos mœurs, s’écrie-t-il, et cet ouvrage, qui demande des siècles dans un autre pays, serait fait en un an dans celui-ci, s’il y avait des faiseurs. » Cette remarque est profondément vraie, en l’appliquant je ne dis pas aux mœurs, mais aux sentiments et à l’esprit de notre nation, qu’on a vue plus d’une fois se retourner tout d’un coup et en un instant sous une main puissante.

1033. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Daru a dit : « Je ne sais si cette manière de présenter les faits est prescrite par les convenances d’un éloge académique, mais il n’en est pas-moins certain que Sully chercha à tirer de ses charges le plus d’argent qu’il put ; ce sont ses expressions. » Et j’ajouterai : C’étaient les mœurs du temps, desquelles le personnage et le caractère de Sully ne sauraient se séparer. […] Ce que fit soigneusement Rosny : dans les diverses alternatives et boutades de cour qui suivirent cette sanglante catastrophe, lorsque Henri était traité avec plus d’égards et que ses domestiques avaient liberté de le venir servir, Rosny ne manquait pas à son devoir ; lorsque le prince était retenu en prison et séparé de ses serviteurs, le jeune homme se tenait à l’écart et dans l’attente : Mais, en quelque condition que vous fussiez, lui disent ses secrétaires ; vous preniez toujours le temps de continuer vos études, surtout de l’histoire (de laquelle vous faisiez déjà des extraits tant pour les mœurs que les choses naturelles), et des mathématiques, lesquelles occupations faisaient paraître votre inclination à la vertu.

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