En un mot, la gamme du roman moderne est très au complet chez lui, et en même temps aucun ton trop prédominant n’y étouffe les autres. […] Ils n’existent que dans le drame moderne ou dans le roman. » Je ne nie pas qu’il n’y ait mainte fois de la charge et du cumul dans l’expression ; mais, pour prendre le meilleur selon moi, le plus habile et le plus raffiné des romans de mœurs de M. […] Si dans bien des scènes, dans celle par exemple de la marquise de Villars et du chevalier Des Préaux, on peut s’étonner de retrouver la phraséologie amoureuse moderne, il en est d’autres, telles que la conversation des filles d’honneur de la reine, où une couleur suffisamment appropriée se joue en parfaite bonne grâce. […] a-t-il pu l’entretenir de la France et de la religion politiquement, en homme qui a lu De Maistre, ou en disciple récent de nos historiens de la civilisation moderne ? […] Ces titres bizarres sont de rigueur, on le sait, dans le roman moderne.
Nous nous imaginons avoir inventé, nous autres modernes, la mélancolie, la satiété, l’inquiétude, le dégoût consommé et raffiné de la vie, le sentiment du néant final et de l’universelle vanité. […] A la Ciguë succéda Véline ou l’Homme de bien, une comédie obscure et trouble comme son type, sorte de Tartufe affadi et rapetissé dans le cadre étroit de la vie moderne. […] Le rire sonore et franc de la gaieté de Molière alterne, dans ce drame romanesque, avec la passion lyrique de la poésie moderne ; il rajeunit de sa jeunesse les types et les costumes du vieux théâtre. […] Diane effrayée se cache derrière un rideau, et alors s’engage, entre le roi et son ministre, un de ces conflits de récriminations, de querelles et d’injures, dont le drame moderne a déjà tant abusé. […] Ils affectent peut-être un peu trop les idiotismes et les tournures de Molière, et, comme ils sont mêlés, dans ce drame qui se souvient aussi de la Marion Delorme de Victor Hugo, aux rythmes et aux formules de la poésie moderne, il en résulte parfois de singulières dissonances.
De même la tendance démocratique des temps modernes est un fait manifeste ; mais est-elle légitime ? […] A dire la vérité, la démocratie n’est dans le monde moderne que depuis les révolutions de France et d’Amérique. […] La liberté de penser a grandi avec la société moderne et avec l’esprit d’égalité ; elle est aujourd’hui un de nos besoins les plus impérieux. […] C’est là, il faut le dire, la plus grande victoire des temps modernes : « Nous sommes ici, vous et moi, disait naguère M. […] C’est ce qui a lieu surtout dans les temps modernes.
Parmi les modernes, il accorde la première place à Spontini. […] La doctrine théâtrale doit effaroucher, par sa sévérité, nos casuistes modernes. […] Il semble que Voltaire ne puisse jamais louer les modernes qu’aux dépens des anciens. […] Il est certain que nos Scævola et nos Brutus modernes n’avaient point dans leurs clubs de tricoteuse de cette force. […] Les plus fameux missionnaires n’ont pas opéré plus de conversions que nos poètes comiques modernes.
Telle est l’impression que ce double caractère de ses traits avait toujours produite involontairement sur moi : un savant véritable, enclin au mépris de la race humaine et dans lequel la science seule était vraie ; mais une science bornée, comme une science moderne, qui faisait calculer, mais qui ne faisait point penser, et qu’on pouvait écrire en chiffres au lieu de l’écrire en enthousiasme et en contemplation. […] C’est assez d’indiquer la source de cette contemplation intelligente qui nous élève au pur sentiment de la nature, de rechercher les causes qui, surtout dans les temps modernes, ont contribué si puissamment, en éveillant l’imagination, à propager l’étude des sciences naturelles et le goût des voyages lointains. […] Je combats contre la douleur autant que je le puis, mais la lutte est encore au-dessus de mes forces. » Plusieurs critiques ont cru retrouver par avance dans ces lettres, ainsi que dans celles de Pline, l’accent de la sentimentalité moderne ; je n’y vois, pour moi, que l’accent d’une sensibilité profonde, qui, dans tous les temps et chez tous les peuples, s’échappe des cœurs douloureusement émus. […] « Grâce à l’uniformité qui s’est conservée dans les mœurs et dans les habitudes de la vie nomade, les voyageurs modernes ont pu confirmer la vérité de ces tableaux. […] Plusieurs questions aussi sont posées, que la physique moderne peut ramener sans doute à des formules plus scientifiques, mais pour lesquelles elle n’a pas trouvé encore de solution satisfaisante.
C’est bien moderne ce congé, qui coupe toute explication. […] Nous causons de l’intérieur de son beau-père, qui est, à ce qu’il paraît, un vrai paradis de la maladie ; nous causons de la vue d’ensemble de la femme, qui perçoit, d’un seul coup d’œil, une toilette de la chaussure à la coiffure ; nous causons de notre sensitivité à nous deux, que nous croyons la plus aiguë des sensitivités modernes. […] Pas un mot de vérité vraie, des modernes de contes de fée, mais vus avec une optique toute particulière à l’homme : l’optique de l’hyperterrestre funambulesque. […] Et je reste des heures en contemplation devant le noir de l’eau-forte de Seymour Haden intitulée : (A sunset in Ireland) Coucher de soleil en Irlande ; — en contemplation devant le noir de ce bois, au bord de l’eau, sous le crépuscule, devant ce noir de Rembrandt que lui seul de tous les aquafortistes modernes a retrouvé, devant ce noir qui a quelque chose de la grasse nuit d’un dessin exécuté au suif. […] Sur sa réponse affirmative il lui a dit : « Eh bien, c’est tout à fait inutile que je continue à vous soigner. » Et l’on me demande pourquoi, je n’aime pas les inventions modernes, parce qu’elles sont ou dangereuses ou tout au moins destructives du confort de la vie.
On nous dit : Quelle supériorité les modernes ont-ils obtenue sur les anciens, pour tout ce qui concerne les œuvres d’art ? […] Grâce aux modernes éclectiques, nous n’avons point de philosophie. […] J’ai étudié, en dehors de tout esprit de système et sans parti pris, l’art des anciens et l’art des modernes. […] Les éternels bourgeois qu’il a immortalisés de son crayon et qui vivront à travers les siècles dans toute leur laideur moderne s’écrient en regardant un tableau de M. […] Cette nouvelle période de la littérature moderne a été, suivant nous, magistralement inaugurée par Balzac11.