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1594. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre II. Amour passionné. — Didon. »

. : on ne peut plus s’occuper que d’elle ; on en est possédé, enivré : on la retrouve partout ; tout en retrace les funestes images ; tout en réveille les injustes désirs : le monde, la solitude, la présence, l’éloignement, les objets les plus indifférents, les occupations les plus sérieuses, le temple saint lui-même, les autels sacrés, les mystères terribles en rappellent le souvenir32. » « C’est un désordre, s’écrie le même orateur dans la Pécheresse 33, d’aimer pour lui-même ce qui ne peut être ni notre bonheur, ni notre perfection, ni par conséquent notre repos : car aimer, c’est chercher la félicité dans ce qu’on aime ; c’est vouloir trouver dans l’objet aimé tout ce qui manque à notre cœur ; c’est l’appeler au secours de ce vide affreux que nous sentons en nous-mêmes, et nous flatter qu’il sera capable de le remplir ; c’est le regarder comme la ressource de tous nos besoins, le remède de tous nos maux, l’auteur de nos biens34… Mais cet amour des créatures est suivi des plus cruelles incertitudes : on doute toujours si l’on est aimé comme l’on aime ; on est ingénieux à se rendre malheureux, et à former à soi-même des craintes, des soupçons, des jalousies ; plus on est de bonne foi, plus on souffre ; on est le martyr de ses propres défiances : vous le savez, et ce n’est pas à moi à venir vous parler ici le langage de vos passions insensées35. » Cette maladie de l’âme se déclare avec fureur, aussitôt que paraît l’objet qui doit en développer le germe.

1595. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 11, des ouvrages convenables aux gens de génie et de ceux qui contrefont la maniere des autres » pp. 122-127

Ses têtes manquent souvent de rondeur, parce que leurs parties ne se détachent point et ne s’élevent pas assez l’une sur l’autre.

1596. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

Rien n’a manqué à Raimond Lulle.

1597. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IV. Des éloges funèbres chez les Égyptiens. »

en prononçant sur lui, songez à leur sang. » Ainsi, au pied de ce tribunal de l’Égypte, retentissaient les plaintes des malheureux : mais il manquait quelque chose à la justice ; il eût été à souhaiter que l’oppresseur entendît sous sa tombe, et que sa froide cendre pût frissonner.

1598. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Qu’on en juge par un seul fait : le comte de Surrey, un parent du roi, fut traduit devant un de ces tribunaux pour avoir manqué au maigre. […] Si la forte et âpre acclamation de l’Arabe qui éclate comme une trompette à l’aspect du soleil levant et de la nudité des solitudes348, si les secousses intérieures, les courtes visions du paysage lumineux et grandiose, si le coloris sémitique manque, du moins le sérieux et la simplicité ont subsisté, et le Dieu hébraïque transporté dans la conscience moderne n’est pas moins souverain dans cette étroite enceinte que dans les sables et dans les montagnes d’où il est sorti. […] Un point manque encore pour achever cette religion virile, le raisonnement humain. […] Du milieu des affaires, en 1651, il exhortait ainsi sa femme : « Ma très-chère, je ne puis me décider à manquer cette poste, quoique j’aie beaucoup à écrire. […] L’idée du beau y manque, et qu’est-ce qu’une littérature sans l’idée du beau ?

1599. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Il semble porter assez bien cette déception ; et, comme il manque un peu de ressort, il partage son temps entre la lecture et le jeu d’échecs. […] Il ne manque guère de figurer dans les programmes de la licence et de l’agrégation. […] Et puis, d’avoir manqué à mes préceptes, cela doit-il m’empêcher de les proclamer si je les crois vrais ? […] 2º En second lieu, Julie manque étrangement de délicatesse morale. […] Il semblait que pas une chimère ne dût manquer à sa collection.

1600. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Et cependant elle est là tout entière pour qui sait bien voir ; pas un seul trait n’y manque. […] Pas un trait de la race n’y manque, en bien ou en mal. […] Les instincts de la race ne manquent pas à Butler : c’est un lourdaud et un pédant, mais ce pédant est Anglais et très fortement Anglais. […] Avec de pareils contemporains, les occasions de querelles ne pouvaient manquer à lord Herbert. […] Pour être autre chose, il lui a manqué ce que possèdent les œuvres d’autres sectaires, un atome de génie.

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