Déposons-le aussitôt sur la terre ferme, et ne portez pas les mains sur Iui de peur qu’il ne soulève sur nous le tourbillon des grands vents. » — Mais le chef ne veut rien entendre : — « Malheureux ! […] Les rameurs sentent leurs rames glisser et serpenter dans leurs mains ; les cordages sifflent et dressent vers le ciel des têtes d’hydres. […] Un bouquet d’épis à la main, elle trône à côté de l’époux radieux, sur le char des grandes pompes bachiques, traîné par un quadrige de Centaures. […] Les torches odoriférantes qu’elles secouaient au vent du Taygète se changent dans leurs mains en chandelles vertes. […] Saisis de nostalgie en se rappelant la race dont ils sont déchus, ils plongent dans leurs mains noueuses leurs têtes dégradées, et de grosses larmes roulent sur leurs joues velues.
Gaulois qui ne sait que sa langue, mais qui se moque de tout, un fouet de scorpions à la main ! […] On dirait à beaucoup plus juste titre le vertueux et incorruptible Proudhon, qui n’a pas, lui, pataugé dans la fange de l’action politique, et qui n’a pas de fleuves de sang sur les mains. […] Tous deux novateurs et sortis du peuple, tous deux pauvres et travaillant de leurs mains pour vivre, tous deux opprimés, — croyaient-ils, — parce qu’ils étaient nés au dernier rang d’une société que, pour cette raison, les malheureux voulurent détruire. […] corrompt autant que la richesse, répugnant également à tout servage et à toute fainéantise, resta un ouvrier aux mains pures comme son cœur, ne repoussant jamais sa besogne de misère comme indigne de son génie, quoiqu’il sentit pourtant bouillir en lui des facultés qui s’élançaient par-dessus le travail de ses mains ! […] C’est là même l’infériorité de ce livre posthume, auquel la dernière main a manqué et que j’ai l’audace de trouver beau.
Mais, Napoléon apprécia jusqu’à la fin cette sage, pure et paternelle administration du préfet qu’il tenait dans ses mains, qu’il inspirait de son souffle et de sa volonté ; et quand il jugea l’instant venu d’élever son traitement à un chiffre considérable, il répondait à Frochot qui l’en remerciait : « Il faut bien que je pense à vous, puisque vous ne pensez qu’à moi. » Pourquoi faut-il qu’un jour, une heure de malencontre et de faiblesse ait tout gâté ! […] « J’aurais voulu, disait Napoléon, retenir d’une main le coup que je portais de l’autre. » — « Je désire, dit-il en s’adressant à M. de Chabrol, le préfet successeur, être aussi content de votre administration que je l’étais de celle de M. […] Les dernières années de sa vie, — treize années, — se passèrent à la campagne, à Étuf, sur les confins de la Haute-Marne et de la Côte-d’Or, dans une ferme qu’il acheta, qu’il exploita de ses mains, où il prit au sérieux les occupations agricoles les plus positives, aimant à se dire « cultivateur. » Il y adapta, selon les terrains, divers modes d’assolement ; il y introduisit et y acclimata certains arbres et une race bovine particulière. […] Le maître ne voulait que me faire tomber d’une main, et de l’autre main, suivant sa propre expression, me relever plus ou moins ; mais il a appelé pour cela trop de monde.
Considérées sous leur aspect intellectuel, les sensations musculaires « sont très importantes au point de vue de la connaissance ; d si à un poids de quatre livres que nous tenons dans la main, on en ajoute un autre, l’état de conscience change : ce changement d’état, c’est la discrimination (faculté de discerner), et c’est le fondement de notre intelligence. […] Si l’on pose sur la main immobile et appuyée un poids de 32 onces, on peut faire varier la quantité de ce poids de 8 à 12 onces, sans que le sujet s’en aperçoive ; au contraire, si les muscles de la main sont en action, la variation n’est plus possible que de 1 1/2 à 4. […] De même, si nous promenons la main sur une surface, nous éprouvons à la fois une sensation tactile et une sensation de mouvement continu. […] La distance suppose deux points fixes que l’on peut reconnaître par un mouvement de la main, du bras ou du corps.
La main me tremblait, mon regard se troublait, le cœur me manqua… Je pesai d’un côté la tristesse de voir des yeux indifférents parcourir les fibres palpitantes de mon cœur à nu sous des regards sans indulgence ; de l’autre le déchirement de ce cœur dont l’acte allait détacher un morceau par ma propre main. […] Je mis la main sur mes yeux, et je fis le choix avec mon cœur… Je ne connais rien de plus triste que cette prodigalité de cœur qui est répandue sur toute cette préface, sous prétexte d’y couvrir ce que l’auteur ne fait par là qu’étaler. […] Mais ce jeune esprit ouvert à tout, amoureux de tout, repousse un seul livre parmi ceux qu’on lui met entre les mains ; il a d’instinct une aversion. […] C’est là que, Paul et Virginie en main, j’ose à mon tour faire la leçon à M. de Lamartine, et lui demander compte de ce qu’il m’a tout à l’heure si bien appris à sentir.
Après trente ans d’étude, vous me demanderiez en vain pourquoi une pierre tombe, pourquoi je remue la main, pourquoi j’ai la faculté de penser et de sentir. […] J’ai donc ouvert un des deux cents journaux qu’on imprime tous les mois en Europe : ce journal faisait un grand éloge d’un livre nouveau qui ne m’était pas connu ; sur la parole du journaliste je me suis empressé de lire ce livre, qui m’est tombé des mains dès les premières pages. […] Le public, me suis-je dit pour me consoler, le public en personne me vengera ; je me présenterai à lui sur la scène dramatique pour y être couronné par ses mains. […] Dans le premier cas on est payé par ses propres mains, dans le second on ne peut l’être que par les mains des autres ; d’un côté plus d’éclat, mais plus de danger ; de l’autre une fortune moins brillante, mais plus sûre ; prenez votre parti, et choisissez.
On avait tout d’abord parlé de Mémoires, mais dans ces Souvenirs il n’y a guère qu’une dizaine de pages ébauchées de ces Mémoires projetés par Madame Récamier, et que cette main charmante, qui n’aimait pas à écrire, et qui avait bien raison, n’écrivit jamais. […] L’éditeur anonyme de ce portefeuille de Madame Récamier, trié et surveillé, l’éditeur qui fait la main pieuse, déposant, de nuit, des fleurs sur un tombeau, nous raconte tout ce qui lui plaît sans mettre hardiment, en se nommant, comme il y était tenu, le poids de sa moralité et de son autorité en tête des récits qu’il nous donne et qu’il faudrait appeler, car c’est là leur vrai titre : Souvenirs sur Madame Récamier, par une personne qui l’a bien connue, mais qui n’a pas voulu y mettre son nom. […] Personne ne faisait plus vite et d’une main plus douce Une ligature à ces vanités qui s’en vont tachant tout de leur vilain sang empoisonné, et n’en fermait mieux la blessure. […] Eh bien, excepté quelques lettres de cet enragé de vieillir et de mourir qu’on appelle Chateaubriand, et qui est le saule pleureur d’avant sa tombe, excepté plusieurs de ces lettres, dont les meilleures furent publiées dans le Congrès de Vérone, et une ou deux venant d’autres mains, il n’y a rien qu’on puisse citer comme dépassant le niveau épistolaire de tout le monde, et c’est à se demander si c’est vraiment là la plus grande société du monde dans son intimité. […] Madame Lenormant était mieux placée que personne pour nous le donner, mais pour cela il fallait une main inspirée !