Le mouvement politique de la Restauration, auquel Ballanche fut beaucoup mêlé non pas d’actions, mais d’affections et d’idées, fit éclore, en 1817, l’Essai sur les institutions sociales. […] Dans la veille, et mêlée d’une activité volontaire, à demi capricieuse, à demi gouvernée, nous la connaissons tous et nous l’appelons rêverie. […] Cette religion du chaos abaisse ce qui était grand et n’élève pas ce qui est infime, car elle mêle et confond tout. […] Ainsi, quoique la poésie abonde dans la nature, qu’elle puisse s’y mêler à tout, cependant tous les faits de la nature ne sont pas poétiques, pas plus que toutes les figures humaines ne sont belles. […] Cette unité, cette discipline dans une pareille mêlée des intelligences a certainement sa grandeur.
La politique intérieure de la France, les fautes des assemblées et celles des dictateurs provisoires sont saisies dans les lettres de Saint-Arnaud avec un bon sens net, qui était assez facile d’ailleurs à qui restait en dehors et loin de la mêlée. […] S’il avait tant tardé à se mêler de politique, il en fit beaucoup en peu de temps ; ministre de la guerre avant et après le 2 décembre, et durant cette année où la France entière changeait de face comme à un soudain commandement, le maréchal de Saint-Arnaud avait raison de dire : « C’est sur moi (dans le ministère) que reposent l’action et la force. » Cependant cette santé, que nous avons vue tant de fois minée, se ruinait de plus en plus : il dissimulait encore ; l’ivresse des grandes choses faites ou à faire le soutenait par accès ; ceux qui le voyaient de près pouvaient seuls observer cette alternative presque continuelle de soubresauts et d’épuisements. […] Mais même quand il a l’air de se fâcher, ce n’est que du bout des nerfs, et une sorte de gaieté se mêle aux reproches comme une mousse piquante : « Il n’y a de charbon nulle part, et Ducos ordonne de chauffer avec le patriotisme des marins.
Il ne lui a pas été loisible d’éviter ces figures sacrées qui, même avant que l’idée philosophique s’en mêlât, le poursuivaient dès l’enfance : Orphée et Eurydice furent la fable de toute sa vie. […] Il faut anéantir la pensée de ce jour néfaste ; car cette pensée n’eut ni cause, ni motif ; elle fut une pensée stérile, incapable d’arriver à l’acte. » Quand toutefois l’absurdité s’obstina et que la foudre populaire se mêla du problème, M. […] J’acquis dans cette circonstance des lumières qui me furent très-utiles, sur l’esprit de parti, sur le peu de profit que tirent les vrais littérateurs et les esprits critiques à se mêler à des groupes politiques toujours plus ou moins intolérants ; car il faut, d’un côté ou d’un autre, se fermer des vues et consentir absolument à condamner des jours à son intelligence.
« À son attitude, à ses paroles, à son visage, à ses vêtements, à cette tendre compassion pour moi mêlée dans ses yeux à sa propre douleur, j’aurais bien dû me dire, si je m’étais aperçu de tous ces signes de la mort : Celui-ci est le dernier des jours heureux de tes douces années ! […] Mon premier mouvement a été d’aller sur le tombeau de mon père lui dire les derniers adieux et mêler mes larmes aux vôtres ; mais, depuis que j’explique ici en public la Divine Comédie du Dante, il y a dix mois, je suis attaqué d’une maladie de langueur qui m’a tellement affaibli et changé que vous ne me reconnaîtriez plus. […] Ce poète quitte la France, où sa Laure n’est plus, et il erre jusqu’à sa vieillesse en Italie, de solitude en solitude, à peine mêlé aux événements politiques ou religieux de son temps, désintéressé de tout, indifférent à tout, excepté au souvenir de la beauté qu’il a trouvée ici-bas et qu’il revoit dans les perspectives de l’immortalité comme le plus beau et le plus doux des rayonnements de la Divinité.
La lumière et les ténèbres semblent se mêler et comme s’entendre pour former le voile transparent qui couvre alors ces campagnes. […] Ce chapitre en offre d’éclatants exemples : écoutez le sublime du vrai mêlé à l’excès du faux. […] M. de Maistre est presque partout un terroriste d’idée, qui verse des flots d’encre au lieu de sang, mais qui ne dissimule pas ses regrets et son admiration pour les siècles où l’on mêlait l’encre des disputes théologiques avec le sang.
Il avait fait les plus grands efforts pour que les négociations avec le Saint-Siège fussent terminées en temps utile, et que les cérémonies religieuses vinssent se mêler aux fêtes populaires. […] La création des flottilles de bateaux plats pour transporter à travers le détroit l’invasion française en Angleterre, la concentration de deux mille bâtiments de guerre ou de transports à Boulogne, à Étaples, à Wimereux, à Ambleteuse ; une armée d’élite de cent soixante mille hommes campés comme une menace permanente au bord de ces rades, en vue de leur conquête, les revues, les exercices, les combats partiels des chaloupes canonnières contre les brûlots anglais, donnés comme un spectacle à l’armée dans ce cirque maritime pour entretenir son ardeur ; les négociations avec l’Autriche, la Hollande, la Russie, la Prusse, l’Espagne, pour faire concourir ces puissances à ce plan de la haine du monde contre la domination britannique des mers ; les lâchetés de l’Espagne, les réticences de la Russie, les temporisations de l’Autriche, les marchandages intéressés et les trahisons de la Prusse, mêlés à tout ce mouvement des flottes et des armées sur le littoral ; de grandes fautes diplomatiques commises par le premier Consul au milieu de ces prodiges d’activité militaire ; la pire de ces fautes, la confiance obstinée dans ce cabinet de Berlin, aussi peu sûr pour l’Allemagne qu’il démembre que pour la France qu’il trompe ou pour l’Angleterre qu’il trahit, tout cela forme du dix-septième livre de M. […] XXI Le procès du général Moreau, justement impliqué, au moins comme confident, dans la conspiration de Pichegru, de Georges et des royalistes, se mêle ici à l’avènement du premier Consul à l’empire ; M.
Il possède l’art de mêler des questions de littérature aux conversations les plus enjouées et d’assaisonner la philosophie de beaucoup d’agréments. […] IX Horace mêlait, dès cette époque, la poésie à la guerre ; mais c’était une poésie courte, légère, facétieuse, telle qu’elle convenait aux camps. […] Rien n’indique qu’il se soit jamais mêlé à la politique de son temps ; il n’était pas soldat, il n’était pas citoyen de Rome, il ne savait pas parler, il était timide comme un pasteur des bords du lac de Garde, il n’avait d’autre ambition que d’imiter Théocrite et Homère, le premier dans ses Églogues, le second dans son Iliade.